Série "Lost"

Baisse de forme dans le premier épisode de la soirée, qui m'a moins convaincu que les précédents. En premier lieu il est centré sur jack dont la passivité larmoyante me gave depuis le début de la saison. J'espère vraiment qu'il va reprendre de l'autonomie et des couleurs sur l'ile car le complexe du Saint-Bernard et le scènes éplorées cela lasse vite. Matthew Fox développe également un jeu univoque devenant monotone. C'est également le cas pour Kate, jusqu'ici comme confite dans sa maternité. Cela semble une malédiction, dès qu'une héroïne de série a un bébé dans son orbite, elle est fatalement traitée quasi exclusivement sous cet angle. Le second prénom de Aaron est-il William? Kate semble providentiellement sortir de cette impasse, mais l'on rejoint ici un autre point irritant de la série : hormis Jack le chemin des autres personnages jusqu'à l'avion apparaît nimbé de mystères. Je trouve que l'on se situe bien tard dans la série pour lancer de nouvelles pistes secondaires, alors qu'il reste encore tant de thèmes à gérer. Jusqu'au bout les auteurs de LOST auront eu la main lourde sur ce point, jusqu'à l'acharnement. Mais c'est le modus operandi du retour en l'Ile qui m'a surtout déçu. Les épisodes précédents m'avaient fait rêver à un passage type « Philémon et les Lettres de l'Atlantique » (pour les amateurs de Fred et de l'oncle Félicien), bon, prendre l'avion et attendre le crash c'est de la redite assez quelconque.

Bonne surprise par contre avec les retrouvailles de deux anciens des productions Ten-Thirteen : Raymond Barry (le sénateur Matheson), toujours très juste, et surtout Zuleikha Robinson, l'inoubliable Yves Adèle Harlow de Au coeur du complot. Les années ne l'ont en rien dépouillé de son charme des plus piquants, avec quelques exquises rondeurs nouvelles qui lui siéent à merveille. On est très pressé de la découvrir dans Rome! Elle demeure cependant encore périphérique dans le récit, hormis une très amusant discussion dans le second épisode avec un John Locke ressuscité par sa chère Ile (Zuleikha discutant avec Terry O'Quinn évoque bien des souvenirs, pourvu que ce duo se développe dans l'avenir!)

D'ailleurs l'ensemble de ce second épisode se révèle un authentique plaisir. Déjà il se centre cette fois sur Locke, ce qui modifie considérablement la donne! Encore une fois Terry O'Quinn nous régale tout au long de ce récit à la structure extrêmement ludique et passablement décalé même au sein d'une série qui nous en a déjà fait vivre des vertes et des pas mures. Ce qui aurait pu constituer un pensum devient une chasse au trésor, procédé procurant toujours de bons moments, le trésor en question étant bien entendu un naufragé acceptant de repartir. Chacune des rencontres bénéficie d'une écriture finement ciselée, à la tonalité finement différent selon les caractères des uns et des autres. L'intensité se maintient tout du long, tandis que l'on apprcéi que Jack ait été laissé pour la fin. On se dit que le Saint-Bernard est le plus à même d'accepter la proposition, ce qui apporte un suspens même si la conclusion est connue. Bonnes idées que l'apparition de Walt et la nouvelle approche de Widmore, déjà entamée lors du voyage de Desmond. Guest très sympathique en la personne de Lance Reddick, le boss de Fringe. C'est amusant de voir comment fonctionne la mémoire, j'avais totalement oublié sa première rencontre avec Locke, elle est intégralement revenue dès son évocation!

Et, dans une superbe progression dramatique, l'épisode se voit couronné par un grand numéro de Benjamin Linus. Celui-ci confirme, s'il en était besoin, qu'il s'impose comme un des plus grands méchants de série télé que l'on ait découvert ces dernières années, torve et diabolique comme on aime. Emerson est une nouvelle fois grandiose, le voir croiser le fer avec O'Quinn demeure fascinant (j'ai revu la scène cinq fois d'affiliée pour le plaisir du beau jeu). La conclusion promet de nouvelles prouesses de cette artiste de la manipulation qu'est Linus, avec la question à 1000 Euros : comment va-t-il s'en tirer cette fois? On a juste envie de découvrir comment, sans douter du résultat. De toutes manières LOST est devenu rigoureusement inimaginable sans l'ami Ben!

Après un tonitruant début de saison LOST commence doucement à ralentir la cadence. Après les bonds électriques dans l’inconnu on en revient à un rythme de croisière bien connu, avec des situations déjà vues : auparavant c’était les naufragés face aux Autres, maintenant on en arrive à Dharma face aux Autres ? Bon le changement est essentiellement cosmétique, les postures emblant bien similaires par ailleurs. Ce sentiment de déjà vu se trouve renforcé par le recentrage de l’action sur les héros originels, déjà maintes fois vus et qui, me semble-t-il, apportent moins de piment à l’intrigue que Locke ou Ben. La quasi absence des ces derniers dans le double épisode (hormis un Ben en petite forme) souligne encore la fadeur relative d’un groupe usagé.

Le retour de la rivalité en Jack et Sawyer me navre, le triangle amoureux on connaissait déjà à l’époque de Feydeau et on attend autre chose de LOST. L’apport de Hugo et de Sahid reste quasi nul. Seule Sun continue à impressionner. Forte femme, l’épouse effacée et soumise des débuts a bien changé ! Si l’on admire la maîtrise des auteurs concernant l’ordonnance des divers segments temporels, on en désormais à une certaine linéarité de l’histoire, avec le sentiment d’une parenthèse enchantée qui se referme. De plus la découverte de la vie au sein de Dharma n’apporte pas grand-chose, car plus ou moins conforme à ce que l’on en imaginait antérieurement (la vérité est-elle ailleurs ?).

On continue néanmoins à suivre l’histoire avec intérêt, mais l’on espère un redémarrage après des retrouvailles au total assez décevantes (la bombe atomique ? Les expériences du dirigeant de Dharma ? Les Autres et Ben Junior?) Quelques moments particulièrement subsistent toujours, encore une fois quasi exclusivement amenés par les adversaires : l’apparition toujours parfaitement minutée du « père de Jack » ou celle superbement amenée du jeune Ben (déjà psycho, le cher ange) en fot partie, mais je retiens avant tout l’apparition de Richard l’Immortel, toujours classieux et impitoyable comme on l’aime. Il faudra bien que la série accorde un jour à ce personne l’importance qu’il mérite au-delà d’éternel second (dans tous les sens du terme). Et puis, de toutes façons, on t’a reconnu Duncan MacLeod !

Autre intérêt de la soirée, les guests continuent de pleuvoir avecSaïd Taghmaoui, Reiko Aylesworth (la Michelle Dessler de 24h, ici en Amy) et surtout Doug Hutchison (Horace), l’inoubliable Tooms de X-Files et le Polaroid Man de MillenniuM. A ce niveau là , on se régale !

Apparemment LOST avait un peu de retard ce soir, ce qui fait que j’ai subi 10 min de cette daube cramant nommée Grey’s Anatomy. Je dois dire que je n’ai rien vu de plus indigeste et ennuyeux ces dernières années. Rien que du mélodrame à deux sous, si ridiculement outré que pas un éditeur n’en voudrait pour le roman photo le plus bas de gamme que l’on puisse imaginer. Le tout prononcé avec un ton si pénétré que l’on achève de sombrer dans un ridicule fini. La mise en scène s’acharne bien entendu à souligner lourdement le moindre effet, avec une caméra empesée au dernier degré. Le tout se voit baigné dans ce genre de musique sirupeuse qui, quand le client croit avoir touché le fonds du désespoir, parvient encore le faire chialer un peu plus. Je ne ferai pas état des moments où la « série » s’essaie à l’humour, c’est juste indicible. Le pire reste que j’y vu trois acteurs que j’aimais bien, ils vont devoir remonter la pente.

Je referai l’expérience toutes les semaines (enfin, 5 minutes pas 10, hein, sage est l’homme qui connaît ses limites, comme disait l’autre) parce que au moins, je serai certain de trouver LOST excellent. C’est obligé.

Oui cette saison 5 est toujours aussi palpitante. Le rythme incroyable des évènements ne faiblit pas, tout en maintenant un jeu complexe mais toujours parfaitement cohérent entre les diverses époques. Bonne surprise : Jack et Kate, à peu près transparents depuis le début de la saison, donnent enfin des signes de vie. Mais c’est tout de même avec les joyeux drilles que sont John, Ben et Richard (toujours classieux, le bougre) que l’on continue à s’amuser le plus. John est en roue libre (Terry O’Quinn aussi), toutes ses scènes sont un pur régal. Enorme cliffhanger en fin de soirée : tous les chemins semblent converger vers un très palpitant double épisode de fin saison !

Bonne idée, le verrou temporel à la Monday, cela pourrait marcher !

Oui, Juliet a perdu beaucoup de son éclat et de sa singularité mais c'est une conséquence logique de deux options importantes prises cette saison, qui, à mon sens, se sont révélées payantes : développer de nouveaux personnages (j'ai adoré Faraday) et, surtout, privilégier les Adversaires face aux Héros (pour simplifier). Avec les nombreuses scènes incroyables que nous ont offert Ben, le pseudo et le vrai Locke, Richard, Whitemore and co, on a vraiment vécu une saison plongée dans les Ténèbres, avec une assez continue je sois dire : personnages en or massif, dialogues assassins, acteurs fabuleux, pur plaisir du mal... En parfaite cohérence les « gentils » ont été sacrifiés, avec nettement moins de scènes marquantes et une certaine mise en sommeil, cela évite un trop plein ingérable.

C'est vrai pour Juliet, mais aussi Jack, Kate, Hugo etc. tout de même globalement transparents jusqu'aux derniers épisodes. On le ressent davantage pour Juliet car elle a connu une évolution particulièrement marquée en changeant de bord mais elle a toute de même une sortie digne de la guerrière de jadis. La situation devrait de nouveau évoluer durant la saison 6 car l'on sent bien se profiler une Ultime Alliance contre le Grand Méchant enfin sorti du bois... (Richard va l'avoir mauvaise)

Sinon je me demande si Locke et la "fille" de Ben ce n'est pas le même esprit, la même entité

Les grands esprits se rencontrent car c'est exactement ce que j'ai pensé lors que le masque est tombé. Cela cadrerait bien avec son pouvoir de prendre l'apparence de personnes décédées, et , comme par hasard, il est absent à ce moment là... La scène présente habilement l'apparition comme liée au jugement du Gardien mais en fait l'Adversaire continue à tisser sa toile diabolique pour trouver la faille dans les défenses de Jacob. On comprend mieux la parano des Autres ne voulant personne sur leur Ile, il s'agit en fait d'une forteresse assiégée autour de Jacob.

J'ai complètement craqué pour l'ironie formidable de l'histoire montrant Ben Linus, le grand manipulateur, lui même instrumenté en dernier ressort par un bien plus grand prédateur que lui! (j'ai pensé à Windom Earle finalement dominé par Killer Bob dans Twin Peaks). Par ailleurs l'épisode m'a beau coup plu , toujours aussi dynamique et intense, comme la plupart des épisodes de cette saison. L'intensité ne diminue jamais, jusqu'au cliffhanger effectivement inhumain pour nous, pauvre spectateurs. Les Héros reviennent sur le devant de la scène , annonçant le combat ultime de la saison à venir, particulièrement ouverte (chaud bouillant).

Choisir l'acteur devant enfin incarner le légendaire Jacob était particulièrement casse gueule. Le choix de Mark Pellegrino se révèle excellent, lui qui incarne un Lucifer pareillement subtil et ambivalent dans Supernatural. La saison 5 aura décidément jusqu'au bout repositionné LOST dans le peloton de tête des séries, après l'embellie de la saison 4.

Et puis j'ai moi aussi ma théorie sur la conclusion de la série : profusion de symboles égyptiens, statue de la déesse Taouret : l'ile est clairement bâtie sur un vaisseau mère Goa'uld tandis que Jacob et son Adversaire sont des Grands Maîtres en conflit! Ou alors tout ceci est une expérience d'Osiris... Ou alors cela n'a rien à voir avec SG1 et il faut vraiment que je diminue le café.

Hum…. Parmi ceux qui passent les trois ans chez Dharma il y a d’abord Sixième Sens (me souviens plus de son nom) qui n’était pas encore là lors de la période chaude du bunker et qui ne brille jamais particulièrement par sa curiosité intellectuelle Initialement il est juste là pour le blé et , hormis l'histoire paternelle il ne songe qu'à se barrer. Et puis il y a Sawyer et Juliet, mais qui sont des survivants, ils ont failli y rester pas mal de fois, donc on peut comprendre qu’ils aient besoin de souffler, d’autant que l’amour leur tombe dessus sans crier gare. De son côté Juliet nous fait un trip femme au foyer (oui, c'est un peu plouf plouf), tandis que Sawyer le petit escroc devient un notable. On peut comprendre qu’ils aient plutôt eu envie de faire profil bas et de s’intégrer dans une société les accueillant amicalement, après tant d’épreuves (c’est un peu ce que vivent Bernard et sa copine, à leur manière, un break à la durée indéfinie).

Et puis la découverte de la faille amenant la construction du bunker est finalement très tardive, précédant de peu l’arrivée de Jack and co. Jack l’hyper actif lui ne serait certainement pas resté passif, mais les évènements se précipitent quelques jours à peine après son arrivée.

Par contre l’argument tient la route pour Faraday et d’ailleurs les auteurs l’ont bien vu en l’escamotant de l’Ile sans que l’on sache trop pourquoi ni où il est allé durant ce temps. Effectivement il y a là un flou un peu gênant. Normalement un scientifique passionné comme lui sur un site comme l’Ile va chercher la vérité avec les dents. Bon, il est revenu avec son carnet bien annoté et avec sa fameuse théorie. Ceci compense en partie cela, car de toutes manières c’est à peu près ce à quoi aurait abouti son séjour sur place.