Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"

Résumé
En difficulté face à Cyd de Mizar, Shun parvient à faire appel au septième sens et à terrasser le Guerrier Divin. C’est alors que surgit « l’étoile secondaire » !

Critique
La structure de l’épisode est on ne peut plus classique : d’abord en difficulté, le chevalier du Zodiaque (ici Shun) rassemble ses forces et terrasse son ennemi. Le parallélisme avec des situations déjà vu se renforce quand Cyd gèle le corps de Shun (à l’image de Camus enfermant Hyoga dans un cercueil de glace) ou bien la condescendance de Cyd face à la tempête nébulaire comme feu le chevalier Aphrodite.


Mais l’intérêt de l’épisode repart en hausse avec la survenue de « l’étoile secondaire » d’Alcor (ou Alkar). Shina trouve là sa justification ; prévenir et, sinon, aider. Passons sur le sexisme du Guerrier Divin qui n’a pas de mal à vaincre la « faible femme » qu’est Shina. Soyons juste ; si Shina est impuissante, ce n’est pas en raison de son sexe mais bien de la différence de puissance entre un chevalier d’Argent et un Guerrier Divin comparable à un chevalier d’Or.

Informations supplémentaires
« Mizar » vient  de l’arabe mi’zar et signifie « ceinture ».
Dans l’épisode précédent, Freya parlait de « l’étoile double de Zeta ». C’est astronomiquement exact.

Estuaire44 a écrit:C'est sûr qu'à côté d'Actarus, Alcor était une étoile secondaire, mais il s'est toujours  vaillamment battu. Je lui souhaite une belle histoire avec Shina.

Spoiler : C'est pas comme ça que ça va se passer...

Résumé
Ikki affronte Bud d’Alcor qui lui raconte sa tragique et cruelle histoire.

Critique
C’est dans l’expression des sentiments et l’exploration de la psychè des personnages que « Asgard » se démarque des autres segments de la série et se trouve même bien plus intéressante. Que Bud soit le jumeau de Cyd n’est en soi pas vraiment une surprise puisque l’étoile de Zeta est double quoi de plus logique en somme ? L’histoire que raconte Bud est tragique dans sa simplicité et la cruelle loi d’Asgard s’apparente à la potestas paternalis de l’ancienne Rome quand le chef de famille avait droit de vie et de mort sur les enfants qui naissaient dans sa maison. C’est aussi logique dans un pays où les ressources sont rares ; diviser c’est prendre un risque. L’amertume de Bud n’est que trop justifiée et la frustration qu’il en a ressenti toutes ces années ont forgé un homme plein de haine et de ressentiment ; facilement manipulable par la maléfique princesse de Polaris comme le montre une scène très explicite.

A côté de cet homme abreuvé d’amertume, la réponse d’Ikki ne manque ni de panache ni d’humilité. Sans nier son passé, ni le revendiquer, le chevalier Phénix montre ce qu’est la force d’un homme qui a assumé son histoire et tourné la page. Il est bien placé pour savoir que la haine, si elle donne de la force, ne donne jamais la victoire.

Informations supplémentaires
Si on regarde attentivement le générique français, le visage de Bud apparaissait très clairement dès le début.
Distinguo amusant : l’armure de Cyd est noire, celle de Bud blanche. Les « tigres » invoqués sont tout le contraire.
Bud prétend avoir assisté au combat de Ikki contre Mime. C’est improbable. Cyd n’ayant aucune raison d’y être (et on le montre toujours au Palais), Bud ne pouvait s’y trouver non plus. Plus ridicule, Ikki rétorque que, lui, a assisté au combat de Shun contre Cyd. Pourquoi est-ce donc Shina qui est intervenue ?
Quand Bud raconte son histoire, il commence par un classique « Il y a bien longtemps ». C’est hautement improbable au vu de l'âge présumé des personnages.

IL y a en effet de quoi être sceptique !

La "box" s'appelle une "urne" dans le manga et l'animé.

Si, les armures servent à protéger seulement elles sont différentes selon le grade. Seuls les chevaliers d'Or ont une armure intégrale parce que ce sont les plus puissants. D'ailleurs, au fil du manga, les armures des chevaliers de Bronze vont s'étoffer pour devenir de plus en plus couvrantes.
Ci-dessous l'armure de Pégase au commencement :

A la fin, l'armure divine :

Résumé
Obligé par Ikki de regarder la réalité de ses sentiments envers Cyd en face, Bud essaye de vaincre ce dernier.

Critique
S’il peine à démarrer, cet épisode atteint ensuite une certaine densité émotionnelle. Il est désormais bien connu que « l’illusion du Phénix » est plus utile qu’une psychanalyse (mais plus violente aussi) pour contraindre ses adversaires à regarder leur vérité en face. Bud ne fait pas exception à la règle. Le Guerrier Divin s’illusionne sur la haine qu’il éprouve envers son frère et commence par refuser d’admettre ce que les chevaliers du Zodiaque ont compris ; qu’il n’ait qu’une « machine de guerre » dans les mains d’Hilda.

Le discours sur la famille, la force des liens du sang sonne juste et, après Mime, c’est Bud qui confie partager le rêve de Ikki ; celui d’un monde sans haine ni violence où les frères ne seraient plus obligés de s’entre-tuer. Les chevaliers ne sont pas des utopistes mais des humanistes qui n’ont jamais prétendu que ce monde était immédiat mais qu’il allait advenir. Sans aller jusqu’à la parole de Jésus (« Mon royaume n’est pas de ce monde », Jn 18-36), on n’en est pas loin.

La sortie de Bud, tête haute, se fait dans une grande dignité.

Informations supplémentaires
En astronomie, l’étoile d’Alcor est connue sous le nom de 80 Ursae Majoris ou « Zeta prime ». « Alcor » est aussi le nom d’un des personnages du dessin animé Goldorak.
L’habit de Bud représente le lynx Högnir qui tire le char de la déesse Freya en compagnie de Thofnir.
En norvégien, « Bud » signifie « commandement ».

Quoi de mieux que du métal finlandais pour célébrer la princesse Andromède ?

https://www.youtube.com/watch?v=jgF38ZQJAPU

Résumé
Seiya arrive devant le monumental autel d’Odin mais Siegfried, le dernier Guerrier Divin l’y attend.

Critique
La seconde partie de la saga entre dans sa dernière ligne droite. Il ne reste plus qu’un seul Guerrier Divin mais il a la réputation d’être invincible ! A travers le récit de Freya à Kiki, le spectateur reçoit une version très condensée et expurgée de la légende concernant ce héros (le titre français est tout à fait exact au passage).

Après une entrée triomphante, Siegfried n’a aucun mal à envoyer tous les chevaliers du Zodiaque mordre la poussière ; Ikki seul faisant un peu illusion. La puissance de Siegfried est grande certes mais moralement aussi, il est supérieur à ses anciens compagnons d’armes (surtout Albérich bien sûr !) car il n’a aucun mépris pour ses adversaires. Il respecte leur courage et c’est même par ce compliment qu’il accueille Seiya. Un adversaire qui ne vous méprise pas est un adversaire qui vous prend au sérieux et qui, du coup, en est encore plus redoutable.


Seule lueur d’espoir : Siegfried a gardé le souvenir d’Hilda lui disant qu’elle souhaitait ne jamais voir le jour où ressusciteraient les armures des conquérants. S’il réfute les « accusations » de Seiya comme autant d’insolences, il ne peut pas non plus les balayer d’un revers de la main.

Informations supplémentaires
Athéna vacille pour la seconde fois.
C’est aussi la seconde fois que Seiya frappe un adversaire dans le dos (Geist ayant été la première).
En français, c’est le même comédien (Serge Bourrier) qui double Siegfried et Shun.
Il est étrange que Shiryu vienne se battre sans armure !

Dans "Asgard", le Guerrier Divin maître des loups s'appelle Fenryl.

Les scénaristes se sont bien documentés pour nommer les personnages. Je rappelle au passage que si la VF appelle la soeur cadette "Flamme", c'est "Freya" qu'il faudrait dire.

Richard Wagner a tout pompé sur les Chevaliers du Zodiaque, c'est évident. Il a juste rajouté la musique !

Vidéo très intéressante ! J'ai les oreilles qui saignent un peu du langage relâché et parfois approximatif du Chef mais il est très amusant, spontané et sympathique.

Je suis d'accord avec lui qu'il y a de quoi tiquer sur le remplacement des Japonais par des Américains ; des sauveurs du monde non occidentaux c'est quand même pas mal surtout au moment où l'Asie pèse de plus en plus lourd dans les relations internationales (et leur marché aussi).

D'accord aussi sur le design de l'armure de Pégase (qui ne devrait pas d'appeler Seiya ou j'ai loupé un truc ?) qui n'est pas bon.

En revanche, désaccord sur sa conception des armures. Bien sûr que si qu'elles sont conçues pour être fonctionnelles ! Même si, à la base, selon le manga, Athéna demandait à ses chevaliers de combattre à mains nues. Les distinctions entre armures sont basées sur le rang du chevalier. Le concept de "hiérarchie" est peut-être archaïque mais il reste opérationnel. C'est parce que Seiya et les Chevaliers de Bronze montent en puissance que leurs armures deviennent de plus en plus complètes ; un point qui échappe visiblement au film (et au Chef). Ce qui est bien dans le manga, c'est que David ne cesse de battre Goliath parce que le combat est juste.

Parler de "délire du complot" est contestable mais passons. Je suis un gardien du temple (11ème Maison pour être exact !) ; j'assume.

Désaccord complet également sur "la romance ambigüe" entre Seiya et Saori. Elle n'avait rien d'ambigüe cette romance bien réelle ; elle était juste impossible puisqu'Athéna est une déesse vierge. Je crains très fortement que ce point mythologiquement capital ne soit oublié. Un baiser, OK mais pas plus. Si Seiya se dépasse autant, c'est aussi (pour moi) parce qu'il aime Saori mais ne peut être "avec elle". C'est l'illustration de "l'amour courtois" du Moyen Age.

Ceci dit, il a raison sur un point. Quand ça sortira au cinéma, j'irai le voir. Ma hache à côté de moi bien entendu mais tout aussi prêt à m'enthousiasmer.

Résumé
Shiryu affronte Siegfried mais ne parvient pas à le vaincre. Par contre, il trouve le point faible du dernier Guerre Divin.

Critique
Bien que trop bavard, confondant les concepts d’invincibilité et d’immortalité, nous remontrons encore une fois le combat Shiryu/Shura (avec en prime une voix d’outre-tombe ! Mais on dira que c’est le subconscient qui parle), et dénichant le « conseil du Vieux Maître » qui va bien, cet épisode reste plaisant à voir par la qualité du combat entre Siegfried et Shiryu.

Si le Dragon est impuissant contre le tueur du Dragon (le titre français est en partie incorrect), il se montre un adversaire vaillant et déterminé. Siegfried l’admet in petto, il est admiratif devant la foi et la fidélité des Chevaliers du Zodiaque envers Athéna. « Pourquoi dois-je combattre ces hommes ? Je les admire, je les respecte » se dit-il. C’est là qu’Asgard atteint le tragique : les combats n’ont pas de sens entre des hommes de grande noblesse mais qui sont impuissants à inverser le sens de l’Histoire.

Informations supplémentaires
Dans l’épisode précédent, Freya parlait du « dragon du Nord ». Son véritable nom est Fafnir. Anciennement un Nain qui prit la forme d’un dragon après s’être emparé du trésor maudit de son père. Mais il a la forme d’un serpent et non d’un « dragon » tel que le montre la série ; étant du coup, plus proche de Smaug dans Le Hobbit (le livre bien sûr).
Siegfried : Sigur dans le mythologie nordique est un héros qui apparaît dans plusieurs sagas. Il est le personnage central de la Völsunga Saga (XIIIème siècle) ainsi que La Chanson des Nibelungen (même époque).

Résumé
Alors que, grâce aux conseils de Shiryu, Seiya est parvenu à renverser Siegfried, surgit le « messager du temple sous-marin » ; le général [S]irène, émissaire de Poséidon.

Critique
La bataille d’Asgard touche à sa fin et les scénaristes préparent le raccordement avec le manga. Pendant que les spectateurs assistaient à ces combats, Masami Kurumada rédigeait les tomes 14 à 18 : la bataille contre Poséidon. Que l’on apprenne seulement ici qu’il est le véritable organisateur de cette sanglante et absurde bataille est donc normal mais tout aussi évident.

L’épisode se divise en deux parties. Dans la première, Siegfried, touché par la dévotion et le courage des chevaliers, admet qu’il ne tire aucune gloire quand il croit avoir gagné le combat. Il est rare qu’un vainqueur soit aussi amer et aussi admiratif du vaincu. C’est le vice de « Asgard » : les Guerriers Divins ont, de fait, plus de mérites de se battre. Ils sont plus complexes humainement ; leurs motivations sont personnalisées. Jamais les Chevaliers de Bronze n’ont eu de tels sentiments quand ils ont fait mordre la poussière à leurs adversaires. Le Masque de Mort du Cancer, par exemple, était un tel monstre que sa mort était inéluctable. Celle d’Albérich également bien sûr mais le Guerrier Divin avait de la malice et de l’humour (même noir). La défaite des Guerriers Divins n’a rien d’évident hormis le fait que la bataille était illégitime. C’est mince.

La seconde partie est celle de la révélation : l’apparition du général Sorrente de [S]irène (que la série s’obstine à appeler « [S]irène de Sorrente »). Supérieur, il rabaisse sans ménagement Hilda et les Guerriers Divins. Furieux, et sans doute blessé moralement, également honteux et amer, Siegfried se retourne alors contre l’émissaire marin. Il y a une grande noblesse dans son attitude.

« Adieu Royaume d’Asgard. C’est pour toi que je meurs ».

Informations supplémentaires
C’est la seconde fois que les Chevaliers de Bronze transmettent « leurs dernières forces » à Seiya. La première fois était contre Saga des Gémeaux.
Pour échapper à la mélodie de Sorrente, Siegfried se crève les tympans. Dans le manga (tome 14), Aldébaran avait procédé de même. Avec le même résultat.

Ouille en effet !

En tant que fan, je dois aller voir ce film même pour l'exécuter dans les grandes largeurs. Une exécution de l'aurore bien sûr (Verseau oblige !).

Critique à venir. Probablement avec du sang sur les tapis.

Résumé
Suivant le conseil d’Odin, Seiya terrasse Hilda...déclenchant ainsi le processus de destruction du royaume d’Asgard. Mais Hilda reprend vie et sauve le monde.

Critique
Peu d’action dans cet ultime épisode mais beaucoup d’émotion. Symboliquement, la « mort » d’Hilda déclenche une catastrophe et sa « résurrection » l’arrête. Lorsqu’elle se relève, on peut craindre un instant que les chevaliers aient échoué car le regard reste d’argent et c’est avec hauteur que la princesse de Polaris ignore superbement les chevaliers du Zodiaque pour monter à l’autel d’Odin. Même ses premiers mots sont ambigus.

On passe sur quelques redondances et redites car la confession d’Hilda est très émouvante. Jusqu’au bout, « Asgard » aura su toucher les cordes sensibles comme jamais auparavant. Le final a une grande poésie et beaucoup de chaleur (paradoxal dans un pays gelé!).

Soudain, coup de théâtre ! Athéna est enlevée aux siens !

Ainsi s’achève la bataille d’Asgard.

Informations supplémentaires
Curiosité : le sang d’Hilda a une couleur fuchsia !