Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Frappé par l’illusion du Phénix, Kanon raconte la vérité à Ikki sur son passé et sur la bataille.
Critique
L’essentiel de l’épisode est composé par la confession forcée de Kanon qui explique comment le frère renégat de Saga est devenu le général Dragon des Mers. Il faut avouer que le personnage a du courage et de la suite dans les idées. Côté mégalomanie, c’est bien le frère de celui qui voulait régner sur le monde puisque, non seulement Kanon veut gouverner ledit monde mais il y ajoute les mers et océans ! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Mais il avait sous-estimé les Chevaliers du Zodiaque.
On déplorera tout de même la réalisation qui hache les séquences pour les faire durer plus longtemps. Même si la matière est devenue plus intéressante (un vrai méchant ça « booste » une série), elle reste pauvre en fin de compte.
Informations supplémentaires
Le festival vestimentaire continue : Sorrente retrouve 1 seconde sa cape. La doublure de celle de Poséidon passe alternativement du rouge au bleu. Kanon retrouve son casque et sa cape au début de l’épisode. Celle de Saga apparaît et disparaît selon les plans.
Dragon des Mers : Serpent de mer aquatique mythique proche du dragon européen qui possède généralement des dimensions gigantesques.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Il y a tellement eu de dessins animés japonais que je me mélange les pinceaux.
fabien- Chevalier
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Au bout de mille souffrances, les Chevaliers du Zodiaque parviennent à porter un coup à Poséidon mais c’est pour réveiller le véritable Empereur-Dieu !
Critique
« Poséidon » est un arc qui manque d’intérêt et n’avait pas grand-chose à dire mais son final est de toute beauté car il allie les qualités de la série : des personnages forts, charismatiques, animés par un espoir transcendant et une réalisation alerte. Il y a juste un petit détail : on ne peut manquer de tiquer devant le machisme des Chevaliers qui ne conçoivent pas qu’une femme (Shina, pourtant « un » chevalier) serve de bouclier à un homme. Non pas qu’ils ne conçoivent pas qu’elle soit leur égale comme combattante (ça, c’est un fait) mais le rôle de l’homme est de protéger la femme. Évident en 1986. Ce n’est plus le cas.
Conformément à la tradition, c’est la troisième tentative qui est la bonne pour frapper Poséidon. En même temps, c’est lorsque Seiya accepte l’aide de ses amis que l’union des cosmo-énergie parvient à renverser l’empereur des mers. Ou plutôt Julian Solo qui refait une brève apparition (c’est plus évident dans le manga).
Les ambitions de Kanon sont désormais réduites en miettes. Tout comme son pilier détruit par Ikki. L’armure de la Balance, apportée par Kiki avec l’aide de Sorrente qui lâche son ancien compagnon d’armes, joue un nouveau rôle en fin d’épisode.
Informations supplémentaires
Bien que ce ne soit pas dit, il paraît évident que Shiryu a mystérieusement recouvré la vue.
Sorrente a retrouvé sa cape !
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Résumé
Malgré leurs attaques, le Pilier Central résiste aux Chevaliers du Zodiaque. Il ne leur reste qu’une chose à faire mais Poséidon n’a pas dit son dernier mot.
Critique
Côté suspense, cet épisode assure ! Pendant une moitié du temps, les Chevaliers se cassent les dents (ou plutôt cassent les armes de la Balance) contre le Pilier Central (Main Blade Winner dans le manga) mais sur une idée folle/suicidaire/géniale de Seiya, ils parviennent à le briser ! Ce qui signe l’écroulement du Sanctuaire sous-marin !
Deux combats occupent le reste du temps. Le premier concerne Kanon, Ikki et Sorrente. Le premier se « défoule » sur le second mais manque d’être tué par le troisième ! Il est sauvé par Ikki qui a une dernière question à lui poser. Le mépris que Ikki, puis Sorrente, opposent à Kanon est extrêmement violent et peu commun dans la série comme dans le manga d’ailleurs. En revanche, le manga se montrait bien meilleur en concluant cet arc car c’est Kanon et non Seiya qui s’interposait entre Athéna et le trident de Poséidon (ce qui faisait le lien avec ce qui devait suivre).
Athéna résistera aux attaques de Poséidon et c’est sur une véritable profession de foi que se clôt l’arc de Poséidon et la série qui aurait dû se poursuivre.
Informations supplémentaires
On appréciera le petit clin d’œil à Asgard dans les dernières minutes.
Dernier épisode de la série d’origine diffusé en 1988.
Dans l’architecture du manga, la partie « Poséidon » occupe les tomes 14 à 18 alors que le Sanctuaire compte pour 13 et la partie « Hadès » 10. C’était donc une simple partie intermédiaire mais l’annulation de la série (pour cause d’audiences déclinantes) en a fait un final.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Trois sous-parties composent cette partie: "Le Sanctuaire", "Inferno" et "Elysion".
Ces DVD sont disponibles sur Rakuten donc j'ai l'intention d'investir afin de boucler la série.
Par contre, je n'ai pas le courage de faire la chronique des films mais la critique des quatre films que sont "Elis", "Les guerriers d'Abel", "Asgard" et "Lucifer" (sic !) plus le film d'animation de 2014 et celui de 2023 tient dans le même mot : NUL.
En attendant, seriez-vous intéressé par la diffusion d'un fanzine écrit de ma blanche main avec les Chevaliers comme héros ? Il est en cours d'écriture mais 23 épisodes (ou chapitres) sont terminés à ce jour.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Prologue : Olympe, le Panthéon, le palais de tous les Dieux.
Dans une grande salle sombre éclairée par des flambeaux, trois personnes sont agenouillées devant un trône doré vu de dos.
- Les Humains sont devenus des créatures indignes de fouler le sol de la planète que nous leur avons donné, tonne une voix dure. Ce n’est plus tolérable ! Ils vont finir par détruire la Création ! Notre Création ! Voilà pourquoi je vous ai réuni aujourd’hui, vous les grands dieux ! Poséidon, empereur des Mers ! Hadès, qui règne sur les Enfers ! Athéna, qui protège la Terre ! Vous êtes les Maîtres du Monde et c’est à vous que je le confie ! (Un silence, les trois Dieux demeurent tête basse). Comme il ne peut être question de rayer l’Humanité de la surface de la Terre – condition posée par Athéna et acceptée par vous autres, mes frères – je décide que vous irez sur le mont Olympe terrestre et qu’à partir de là, vos cosmos réunis fusionnent sur toute la surface du globe afin d’anéantir toute haine, toute agressivité chez les êtres humains. Dès lors, la paix pourra régner pour l’éternité. Allez ! Et que ma volonté soit faite !
Se relevant après avoir salué, les trois Dieux (Poséidon vêtu de violet, Hadès de noir et Athéna de blanc) se retirent en silence.
Aucun des Dieux présents n’a relevé la présence d’une autre personne habilement dissimulée derrière une colonne et qui n’a rien perdu de ce qui a été dit. Sortant discrètement du Panthéon, cette ombre se penche au-dessus de l’abîme qui mène au monde des hommes.
- Ainsi vous voudriez faire des hommes des moutons ? grinça-t-elle. Et que deviendrais-je dans ce monde de guimauve, moi, Éris, Déesse de la Discorde ? Que nenni mes maîtres, cela ne se passera pas comme vous l’entendez !
Dans sa main, un simple cheveu d’or. Elle l’entoure d’un cocon de cosmo-énergie et le jette dans le vide. Aussitôt, il se met à tournoyer, à grandir, une masse lumineuse commence à naître du cheveu et ce cocon doré tombe en plein sur le Sanctuaire dont émane immédiatement une puissante énergie !
- J’ai réussi ! exulte Éris. Du cheveu d’Athéna vient de naître une deuxième Athéna ! Le conflit est inévitable. Une nouvelle guerre sainte va commencer !
Première partie : la bataille du Sanctuaire
Épisode 1 : La Dame en noir et le Dernier Chevalier
- Qu’est-ce que tu as dit !
Le porteur du message, un simple soldat de l’armée d’Hadès (on les appelle « Squelette ») se ramasse encore un peu plus sur lui-même.
Il se trouvait à l’entrée d’une rotonde en marbre surmontée d’une coupole par où se déversait la lumière du jour. Elle s’ouvrait sur des jardins qui embaumaient la rose. Au centre de la rotonde, une estrade de marbre de quelques marches sur laquelle était posée une harpe d’or. Devant l’instrument, assise sur un siège de pierre, une femme vêtue d’une ample robe noire aux manches profondes, ses cheveux longs noirs comme de l’ébène, son visage d’ivoire aux paupières aux longs cils fins. Mais le regard qu’elle posait en cet instant sur le messager était dur comme la glace, noir comme l’enfer, froid comme la mort.
Pandore.
- C’est impossible, reprit-elle d’un ton froid malgré l’incrédulité qui en troublait l’harmonie glaciale
- C’est pourtant la vérité, Majesté ! Une puissante cosmo-énergie vient d’apparaître au Sanctuaire alors que les troupes d’Athéna se dirigeaient vers lui. On m’a dépêché vers vous qui êtes la commandante en chef de toutes les forces des Dieux…
- Eh bien, coupa sèchement Pandore, qu’ils reprennent le Sanctuaire par la force ! C’est chez eux après tout.
Le soldat s’empressa de filer. Pandore essaye de reprendre son exercice musical mais n’y parvient pas. Se levant brusquement, elle passe dans le jardin et s’avance jusqu’au belvédère qui surplombe le monde. Elle a abandonné sa mine impassible et austère pour laisser apparaître son inquiétude.
« Ce n’est pas normal, se dit-elle. J’ai un mauvais pressentiment. »
Sanctuaire
Ce qui est immédiat vu de l’Olympe a en fait pris plus de dix années terrestres.
Dans l’arène, des soldats et des chevaliers reconnaissables à leurs armures ont pris place dans les gradins. Il règne une grande effervescence mais l’atmosphère est légère et les plaisanteries fusent. Une atmosphère de gaité qui ne semble pas troubler un chevalier aux longs cheveux noirs en armure verte qui se tient bras croisés yeux fermés en haut du gradin sud.
- Cette place est libre ? entend-il
- Je vous en prie, et il regarde s’asseoir un homme blond à l’amure blanche. L’armure du Cygne ?
- Tout à fait. Hyoga, je viens de Sibérie. Hum…je vais oser parier sur l’armure du Dragon ?
- Bonne déduction (et il s’autorise un sourire). Shiryu, je viens de Chine.
- Les paris vont bon train pour savoir qui va obtenir la 88ème et dernière armure du Zodiaque, celle de Pégase.
- Pas de paris pour moi, rétorque Shiryu. Le hasard est trop puissant pour qu’on joue avec lui.
- Moi non plus mais j’avoue avoir été tenté. Ah ! Voilà les combattants !
Deux hommes viennent d’entrer dans l’arène, chacun aux côtés de son maître. L’un est un colosse, l’autre un gringalet.
- D’après les soldats, reprend Hyoga, le colosse est Docrates. Il est Grec et il est entraîné par Marine, chevalier d’Argent de l’Aigle. L’autre, le freluquet, est Japonais, s’appelle Seiya et a été entraîné par Shina, chevalier d’Argent d’Ophiucus.
- Je suis certain que la cote penche en faveur du premier.
- Exact. Comment le sais-tu ?
- Les soldats sont tous Grecs et ils aimeraient bien que l’armure de Pégase revienne à un natif.
- C’est idiot ! Il n’est écrit nulle part qu’Athéna privilégie les Grecs ! Aucune clause de race, de genre ou je ne sais quoi n’interdit à quiconque de devenir chevalier ! Je suis moi-même Russe !
- Pour être des guerriers d’Athéna, ce n’en sont pas moins des hommes.
Une clameur mit fin à l’échange. Le Grand Pope, le représentant terrestre d’Athéna, maître vénéré de tous les Chevaliers, venait de prononcer une courte allocution présentant l’enjeu du combat. Chacun des deux prétendants avaient vaincus neuf autres candidats et il ne restait plus qu’eux pour décrocher la timbale. Autant les partisans de Docrates donnaient de la voix, autant on n’entendait guère de « Seiya » dans la foule.
Les deux combattants se toisaient. Plus exactement, le colosse regardait de haut son adversaire avec un sourire plus que goguenard.
- Il est encore temps d’abandonner, lance Docrates
- Tu as raison, lui rétorque Seiya. Toi d’abord.
- Tu es un petit marrant, toi !
- Mon maître voit les choses autrement. Elle dit que je suis un emmerdeur de premier ordre.
- L’armure de Pégase revient à un Grec ! gronde Docrates, vite excédé par le ton badin de Seiya. Tu n’as aucune qualité pour l’obtenir !
- Shina serait d’accord avec toi sur ce point. Elle pense que je suis une nullité crasse dont elle a hâte d’être débarrassé !
Furieux de ce qu’il prend pour une provocation – sans doute à raison – Docrates se jette en avant mais le gringalet esquive l’attaque avec aisance et, presque, nonchalance. Seul un examen attentif du regard de Seiya montre que ce dernier est pleinement concentré sur son adversaire. Lequel projette une série de coups à décapiter un bœuf que le jeune garçon parvient à éviter mais sans cesser de reculer. Une attitude qui irrite les spectateurs qui veulent voir un combat spectaculaire et, si possible, avec du sang.
De chaque côté de l’arène, les maîtres respectifs des combattants se tiennent toutes deux bras croisés. Comme elles portent des masques, impossible de savoir ce qu’elles pensent de ce début de duel. Seul un mouvement du talon droit de Shina dénote une impatience mal contenue.
Docrates parvient à lancer son poing jusqu’à Seiya, dos aux gradins mais le jeune Japonais stoppe le coup sans broncher.
- Je crois, Docrates, que tu ferais mieux de renoncer, énonce froidement Seiya
- Quoi ! Tu ne peux rien contre moi ! Tu n’as même pas été capable de lancer la moindre attaque !
- Ouvre les yeux, tu n’as acquis que superficiellement la force d’un chevalier.
- C’est ce qu’on va voir avorton !!
Le colosse se recule et prend une posture qui impose le silence dans les gradins. Immobile, Seiya semble attendre.
- Prends ça, hurle le géant. Par la chevauchée de Pégase !
Une trainée lumineuse – que seuls ceux qui ont reçu le sacre de chevalier pouvaient décomposer en une série de coups portés à la vitesse du son – se dirigea vers Seiya qui fut soulevé d’un souffle et projeté contre les gradins comme un fétu de paille.
Une clameur de triomphe explosa dans l’arène ! Les soldats, et quelques chevaliers ayant eu moins de scrupules que Shiryu et Hyoga à parier, acclament Docrates qui lève les bras en l’air et salue la foule.
Soudain, un silence consterné tombe.
Seiya s’est relevé, apparemment sans difficulté. Marine a décroisé les bras, soudain tendue. Shina a cessé de battre le sable de son talon et n’a toujours pas décroisé les bras. Docrates regarde son adversaire avec la plus parfaite incrédulité sur le visage.
- Comment as-tu pu survivre à mon attaque ? bégaye-t-il
- Ça, c’était ton attaque ? Ah ! Pardon ! Je n’avais pas compris que le combat avait commencé ! (Puis, redevenant brusquement sérieux :) Je te l’ai dit Docrates : tu n’as acquis que superficiellement la force d’un chevalier. Il ne suffit pas d’engranger de la puissance : il faut encore savoir d’où elle vient. As-tu déjà ressenti l’Univers au fond de toi ?
La mine ahurie de Docrates répondait que « non » et, visiblement, il ne s’attendait pas à ce que le rat des champs qu’on lui avait opposé lui donne une leçon de philosophie !
Sans rien ajouter, le visage fermé, Seiya entama soudain une étrange chorégraphie. Dans les gradins, le silence pesait une tonne. Hyoga et Shiryu étaient eux aussi très intéressés par la « danse » de l’apprenti chevalier. Mais ce fut Marine qui comprit la première ! Seiya traçait de ses poings la constellation de Pégase en reliant les 13 étoiles qui la composent !!
- Docrates, écarte-toi !
Trop tard !
- Par les météores de Pégase !
Une pluie de coups violents s’abat sur Docrates dont l’armure de cuir bouillie est réduite en lambeaux. Le géant s’envole littéralement avant de s’écraser sur le sol de l’arène soulevant un épais nuage de sable. Silence de plomb. Un homme s’avance, examine le combattant inanimé et lève le bras en regardant vers le Grand Pope. Celui-ci se lève :
- Athéna a admis aujourd’hui Seiya parmi ses chevaliers ! L’armure que tu reçois ici est le gage de cette reconnaissance.
Avec une certaine espièglerie, Seiya se jette sur l’urne de bronze contenant sa nouvelle armure avant que son maître ne le rattrape et ne le contraigne à s’agenouiller devant le représentant d’Athéna !
Mais, à peine le jeune homme a-t-il pu savourer sa victoire que le tocsin retentit dans le Sanctuaire !
- Alerte ! On nous attaque !
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Épisode 2 : L’Aigle et les Météores
Ce fut aussitôt le branle-bas de combat ! En quelques instants, chacun des chevaliers présents dans l’arène rejoignit son poste.
En râlant, parce qu’il n’avait pas pu crâner avec sa nouvelle armure, Seiya courut jusqu’à un croisement sur la route venant du petit village de Rodorio. On était là aux limites du Sanctuaire. Souvent les Grands Popes successifs se rendaient dans ce modeste bourg pour soigner et édifier les populations.
Le nouveau chevalier Pégase n’eut pas à attendre longtemps ! Une minute après qu’il se fut arrêté, un homme portant une armure crème aux cheveux courts en brosse se présenta devant lui.
- Si tu veux aller plus loin, il va falloir que tu déclines ton identité, lança Seiya, très fier de sa formule
- Un chevalier n’a pas à se présenter quand il vient chez lui !
- Ben si justement. Je suis Seiya, chevalier de Pégase.
- Pégase ? Je ne t’ai pas vu sur l’Olympe.
- Normal, je n’y étais pas. Et d’abord, qu’est-ce que je serai allé faire sur l’Olympe ? Je ne sais même pas où ça se trouve !
- Ce que tu serais allé y faire ? Prêter serment à Athéna pardi !
- Pourquoi aller sur l’Olympe pour ça ? s’étonna franchement Seiya. Je me suis agenouillé devant le Grand Pope et c’est pareil !
- Le Grand Pope n’est qu’un homme quand Athéna est une déesse.
- Même moi, je sais qu’on appelle ça « enfoncer une porte ouverte ». Athéna est ici, c’est évident : nous sommes au Sanctuaire !
- Et d’ailleurs, qu’est-ce que vous y faites ?
- Des sacs à main en macramé. On s’entraîne pour les prochains combats évidemment !
- Athéna est sur l’Olympe et non ici. Tu es au service d’une fausse déesse alors écarte-toi !
- C’est complètement crétin ce que tu viens de dire et je n’ai pas l’habitude de m’écarter.
- Prépare-toi à périr sous les coups de Mercator, chevalier de de bronze de la Boussole !
- J’écrirais sur ta tombe : « En passant à travers une porte ouverte, il tomba dans l’oubli ».
Même en plaisantant, Seiya s’était mis en garde. Il était sans doute un des rares chevaliers à pouvoir blaguer tout en se mettant en position de combat ! En face, Mercator semblait aussi savoir ce qu’il faisait et les deux combattants se jaugèrent durant un moment. Puis il passe à l’offensive et ils s’échangèrent quelques coups destinés à juger la résistance de l’autre et celle de son armure.
Après cette première passe d’armes d’observation, les deux hommes restèrent figés quelques instants, sans doute indécis mais le feu du combat les décida à reprendre la lutte. Mercator tenta une attaque qui ne surprit pas Seiya qui tendit l’oreille. Les combats faisaient rage partout dans le Sanctuaire : c’était une attaque en masse et coordonnée ! Aucun doute sur la nature hostile de celle-ci ! Sans plus hésiter, le jeune garçon reprit sa « danse » :
- Par les météores de Pégase !
Surpris par la puissance de l’attaque, Mercator fut incapable d’y résister et se retrouva balayé. L’armure en miettes, il s’effondra dans la poussière du chemin. Sans lui consacrer un regard supplémentaire Seiya fit demi-tour vers le « point chaud » le plus proche.
Plus loin, Hyoga avait intercepté un homme noir au crâne rasé qui courrait vers l’arène. Il s’était présenté à son adversaire.
- Melchisélem, chevalier de bronze du Lièvre, avait répondu l’autre
- Pourquoi un chevalier de bronze attaquerait-il le Sanctuaire ?
- J’ai une meilleure question à te poser : qu’est-ce que tu fais ici ?
- Je suis chevalier ! Ma place est au Sanctuaire !
- Tu ne peux pas être chevalier car tous les chevaliers étaient sur l’Olympe. Nous venons justement nous réinstaller chez nous.
- Il y a un défaut dans ton énoncé, le corrigea froidement le Cygne. Si tu étais véritablement un chevalier, tu aurais déjà été au Sanctuaire sans avoir besoin de t’y rendre. Les véritables chevaliers du Zodiaque savent que le cœur du pouvoir d’Athéna est ici et nulle part ailleurs ! Et surtout pas sur l’Olympe ! Les Dieux ont tellement suscité de guerres contre Athéna !
- Impie ! Tes blasphèmes te vaudront la mort ! éructa Melchisélem, fou de rage
Avec une rapidité qui stupéfia Hyoga, Melchisélem fonça sur lui et lui décocha une série de coups à l’estomac qui coupèrent la respiration au Cygne. Un direct au menton le fit même décoller et un coup porté avec la jambe droite l’envoya valser dans les rochers !
- Un véritable chevalier sait comment se battre ! lança-t-il bravache
- Et je vais te le prouver, rétorqua Hyoga en se relevant péniblement. De toute évidence, il avait sous-estimé son adversaire
- Je n’ai pas de temps à perdre, décida le chevalier du Lièvre. Je vais te porter un coup fatal ! Par la folie de Mars !
Hyoga eut beaucoup de mal à contrer cette attaque et se retrouva à nouveau propulsé en arrière. Profitant de son avantage, Melchisélem lança un nouvel assaut. Hyoga se retrouva enseveli sous des rochers.
- Peuh ! fit dédaigneusement Melchisélem. Ce n’était pas un adversaire digne de moi !
A cet instant, il prit conscience que l’atmosphère s’était nettement rafraîchie. Ouvrant la main, il eut la surprise d’y cueillir un flocon !
- De la neige ? En cette saison ?
- Là d’où je viens, c’est un présage de mort !
Melchisélem sursauta. Incrédule, il vit les rochers se couvrir de givre puis exploser sous les coups du froid, libérant Hyoga. Essoufflé, ce dernier n’avait pourtant pas l’air d’avoir trop souffert.
- Comment as-tu fait pour survivre à mon attaque ?
- C’est simple. Tu te prétends « chevalier de bronze » mais un véritable chevalier de bronze est capable de beaucoup mieux que ce que tu as fait. J’ai pu compter tes coups : 85 ! Bien, mais insuffisant face à un véritable chevalier sacré ! A mon tour désormais ! Tu vois cette neige qui virevolte autour de toi ? En Sibérie, elle fascine par sa beauté mais les hommes de cette région savent qu’elle peut tout aussi bien tuer. Aussi, est-ce avec un mélange de crainte et de vénération qu’ils l’appellent la poussière de diamant !
Le vent froid qui jaillit du poing de Hyoga statufia Melchisélem dont l’armure tomba en morceau et lui avec. Hyoga se pencha sur les débris. C’était bien du bronze ! Et il existait bien une constellation du Lièvre. Inquiet, il n’avait pourtant pas le loisir de se poser des questions. La bataille du Sanctuaire continuait.
Non loin de là, un autre chevalier ralliait les soldats qui n’avaient pas tenu face à l’assaut de troupes et avait lancé une hardi contre-attaque. Mais il s’écarta en sentant une cosmo-énergie hostile venir vers lui.
- Qui va-là ? lança-t-il martial
- Bian, chevalier de bronze du Lionnet. Qui est celui qui va mourir aujourd’hui ?
- Jabu, chevalier de bronze de la Licorne. Mais je pense que c’est toi qui va mordre la poussière.
Sans plus de préliminaires, les deux hommes entamèrent un duel d’une rare violence faisant assaut de coups de pieds et de coups de poings tous capables de tuer un homme ordinaire. Se saisissant mutuellement à pleines mains, ils se neutralisèrent et le combat parut figé un instant.
Visiblement impatient, et un peu contrarié, Jabu rompit le premier le contact et, prenant appui sur le sol il s’éleva au-dessus de son adversaire qui tenta de le rejoindre. Grave erreur ! Parti plus tôt, Jabu le dominait désormais et l’autre n’avait plus de point d’appui.
- Par le galop de la Licorne !
La série de coups de pieds violents, impossible à suivre à l’œil nu, brisa l’armure du Lionnet qui, incapable de riposter, s’écroula dans la poussière et ne bougea plus. Sentant que d’autres cosmos se rapprochaient, il repartit au combat sans accorder un autre regard à son ennemi vaincu.
Plus loin encore, Marine, le chevalier d’argent de l’Aigle, s’était postée sur la route menant du Sanctuaire au Mont étoilée ; là où les Grands Popes vont pour prédire l’avenir d’après le mouvement des étoiles. La symbolique du lieu ne pouvait qu’attirer l’ennemi et, en effet, un chevalier se présenta. Une femme, reconnaissable à son masque, et portant une armure aux reflets verts-bleus.
- Pourquoi me barres-tu le chemin ? lança cette dernière
- Je ne te connais pas et tu es sur une route sacrée.
- Je le sais bien ! C’est pourquoi je suis là ! Pour la protéger !
- La protéger ? De qui ? Et qui es-tu ?
- Je suis Lara, chevalier d’argent du Poisson volant.
- Cette constellation existe, pas de doute là-dessus mais, je suis ici depuis plus de dix ans et je ne t’ai jamais vu. Pourquoi ?
- Je pourrai en dire autant de toi ! Pourquoi t’étais-tu pas sur l’Olympe ce matin pour prêter serment avant de venir prendre possession du Sanctuaire ?
- C’est absurde ! protesta Marine. Le Sanctuaire est le domaine d’Athéna ! C’est là qu’elle réunit ses chevaliers ! Pourquoi diable aller sur l’Olympe ?
- Athéna s’y trouve évidemment. C’est une déesse. L’Olympe est la montagne des Dieux. C’est logique qu’elle y soit.
- Justement non. Elle n’y a jamais été de toute l’histoire de la chevalerie et j’en suis certaine parce qu’en tant qu’instructeur, je me dois de connaître le passé sur le bout des doigts. Ce n’est pas logique qu’elle soit allée d’abord sur l’Olympe avant de venir au Sanctuaire ; c’est le contraire qui aurait du sens.
- M’accuserais-tu de mentir ?
- En tout cas, ne pas être dans le vrai.
- Tu vas regretter tes insultes ! Gamma Volantis !
Marine eut beaucoup de mal à contrer cette attaque et elle recula mais sans tomber. Contre-attaquant immédiatement, elle porta plusieurs coups avec le tranchant de la main qui mirent Lara à genoux.
- Tu portes une armure d’argent et tu te bas comme un chevalier mais je ne comprends pas pourquoi tu n’étais pas au Sanctuaire et, surtout, car il vient des chevaliers des quatre coins du globe, pourquoi tu viens en combattante. Si c’est là que doivent être les chevaliers, et que tu es un chevalier, pourquoi te battre ?
- Les chevaliers étaient sur l’Olympe. C’est là que nous nous sommes regroupés, avons prêté serment avant de marcher sur le Sanctuaire. Nous ne comptions pas nous battre mais prendre tranquillement possession de ce qui nous reviens de droit mais, alors que nous approchions, nous avons senti des cosmo-énergie hostiles qui occupaient le Sanctuaire.
- J’entends ce que tu me dis mais je ne comprends toujours pas. Tu as dit avoir prêté serment sur l’Olympe ? A qui ? Athéna ?
- Ne dis pas de bêtises ! Un chevalier ne prête pas directement serment à Athéna. Béni sois-t-il s’il aperçoit une fois sa déesse ! Non, nous avons tous prêté serment à sa représentante terrestre.
- Sa représentante ? s’étonna ouvertement Marine
- Bien sûr : Pandore.
- Mais…mais…Pandore n’est pas…enfin, elle est…
- Suffit les palabres ! siffla Lara. Tu as eu de la chance de survivre à ma première attaque mais la seconde te sera fatale ! Gamma Volantis !
Marine ne se donna pas la peine de contrer l’attaque. Elle attaqua en même temps que son adversaire : « Par l’aigle foudroyant ! »
Et le Poisson volant fut foudroyé, s’écroulant, son masque intact mais son armure aussi morte qu’elle-même.
- Je ne comprends pas, murmura Marine en contemplant le cadavre de celle qui n’était plus. Pourquoi des chevaliers d’Athéna prêteraient-ils serment à Pandore ? Celle-ci a toujours été le meilleur lieutenant d’Hadès ! Est-ce lui qui est derrière tout cela ? Ce ne serait pas impossible. (Elle secoua la tête, pourtant insatisfaite). Je n’aime pas ça. J’ai un mauvais pressentiment.
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Les combats faisaient rage aux quatre coins du Sanctuaire. Plusieurs chevaliers étaient déjà tombés : la Croix du Sud, l’Hydre mâle, le Microscope, la Coupe ou bien encore le Toucan.
Shina, le chevalier d’Argent d’Ophiucus (dit aussi « le Serpentaire ») protégeait les quartiers des novices. Cette partie du Sanctuaire était la seule qui ne soit pas mixte. En effet, les apprentis chevaliers étaient répartis selon leur sexe à leur arrivée. Les jeunes filles, qui pouvaient avoir 7 ans, recevaient alors leur premier masque ; symbole du renoncement à leur féminité. Athéna n’ayant été protégé que par des hommes dans l’Antiquité, les femmes n’avaient été autorisées à servir la Déesse guerrière, mais aussi vierge, qu’en renonçant à être des femmes. Une fois sacrée, les « chevaliers » (il n’y a pas de féminin au terme) étaient libres d’aller et venir. En principe, la séparation des sexes était stricte et les punitions sévères. Cela n’empêchait pas grand monde d’essayer !
C’est à tout cela que Shina, une instructrice renommée, pensait lorsqu’un adversaire survint. Un homme baraqué, lourd d’aspect et de regard.
- Qui es-tu ? lança-t-il sans respect particulier
- Ton adversaire.
- Une femme ? Etre mon adversaire ?
- Je suis chevalier ; chevalier d’Argent. Shina est mon nom. Quel nom devra-t-on inscrire sur ta tombe ?
- Ma tombe (il eut un rire sonore) ? Tu ne manques pas d’aplomb, donzelle ! Apprends que je suis Anaximandre, chevalier d’Argent de l’Horloge. Ton arrogance me signale que tu ne fais pas partie des chevaliers d’Athéna. Je vais donc te tuer.
Contrairement à Marine, concurrente mais amie, Shina n’avait aucun goût pour le débat et moins de patience qu’un banquier n’a de cœur. Elle se mit en position de défense et examina son ennemi. Celui-ci, certain de la dominer, prenait son temps et, sans vergogne, la déshabillait littéralement du regard. Il lança la première attaque en se servant de son poids et de sa masse. Shina n’essaya même pas de parer la charge et esquiva avec grâce. Mais la seconde charge, plus rapide, ne lui offrit pas cette chance !
Prise en étau, la jeune femme sentit son armure soumise à rude pression. Si elle ne se libérait pas vite, celle-ci craquerait ! Si ses os ne le faisaient pas avant !
Non sans mal, Shina parvint à faire jouer sa souplesse et, avec la vitesse d’un serpent, elle se laissa glisser hors de l’étreinte mortelle. Anaximandre eut l’air surpris puis éclata d’un grand rire :
- Belle preuve d’une souplesse toute féminine ! Hum ! Tu me plais beaucoup Shina. Je crois que je t’ôterai le masque avant de te tuer.
- Si tu me vois sans masque, tu sais ce qui t’arrivera.
- Tu devras me tuer mais, de toute façon, tu seras tombée amoureuse de moi avant. Ou, plus exactement, nous aurons passé un moment…inoubliable ensembles !
- Ta confiance en toi t’honore mais je me tuerai plutôt.
- Tu n’en auras pas la possibilité.
Anaximandre lança une troisième charge mais celle-ci comportait une part plus grande d’incertitude ; comme s’il y avait un décalage entre différentes images. Shina comprit soudain la technique de son adversaire : il était capable de rendre visible chaque seconde de son déplacement créant un effet de moirage qui déstabilisait le cerveau de son antagoniste. Celui-ci ne parvenait plus à saisir qui était l’image et qui était le chevalier sauf quand il était trop tard.
Elle esquiva in extremis et se percha sur un rocher. « Si je ne parviens pas à contre-attaquer, songeait-elle, je vais finir par me faire tuer ». Elle lança donc sa première attaque mais Anaximandre parvint à la contrer sans trembler.
- Tout chevalier d’Argent que tu sois, tu n’en restes pas moins une femme donc un adversaire plus faible.
La tranquillité dans l’énoncé, l’évidence que sous-tendait la phrase, mirent Shina hors d’elle. Mais sa colère lui donna en même temps la froideur de la réflexion. Anaximandre comptait sur sa force physique pour vaincre. Il attaquait de front pour prendre l’avantage mais autrement…
Shina concentra sa cosmo-énergie et contre-attaqua droit devant elle, suscitant le sourire attristé d’Anaximandre mais, quand celui-ci voulut attraper la jeune femme, celle-ci prit brusquement appui sur le sol, décolla et lui décocha un violent coup de talon en pleine figure ! Surpris, il vacilla et ne put contrer la pluie de coups de pieds qui lui tomba dessus ! Il s’écroula et Shina se plaça à distance. En effet, son ennemi se releva fou de rage. Visiblement, jamais une femme ne lui avait autant résisté ! Il relança sa charge meurtrière mais, désormais, Shina savait à quoi s’attendre. Au dernier moment, elle bondit et se posa sur le bras tendu d’Anaximandre !
- Eh bien ? Une femme à ton bras, tu devrais être ravi !
L’humour n’étant pas son fort, Shina en resta là sur ce registre mais, prenant appui sur le bras d’Anaximandre (qu’elle brisa du même coup), elle se plaça au-dessus de lui, le Soleil dans le dos : Par les griffes du tonnerre !
La dernière chose que vit le chevalier de l’Horloge avant de mourir fut l’image d’un cobra fulminant. Réduit en miettes par l’attaque de Shina, il s’écroula dans la poussière. Elle allait partir lorsqu’elle s’arrêta brusquement, s’assura qu’elle était seule, retira son masque et cracha sur le cadavre !
A quelques distances de là, Shiryu, le chevalier du Dragon, était quelque peu impressionné par le lieu où il se trouvait. Les hasards de la bataille l’avaient amené à quitter l’arène d’entraînement et à migrer plus à l’intérieur du Sanctuaire. Il se trouvait désormais sur un plateau arasé au pied d’une montagne sur laquelle des générations d’architectes avaient œuvré, creusant la pierre et posant le marbre. C’était l’antichambre du lieu le plus saint du Sanctuaire : l’entrée des Douze Maisons du Zodiaque. Pour un chevalier de Bronze, c’était pratiquement le Graal !
Mais il n’eut guère le temps d’admirer l’architecture, comme cette immense horloge visible, disait-on, depuis toutes les Maisons, car un chevalier survint. Une femme, constata-t-il. Elle s’arrêta en le voyant :
- Voilà un lieu où il n’est pas commun de trouver un chevalier de Bronze ! lança-t-elle
- Je pourrai vous retourner le compliment. Je suis Shiryu, le chevalier du Dragon.
- Ethiopie, chevalier de la constellation de Cassiopée.
- Une des armures de l’île d’Andromède si je ne m’abuse.
- En effet ! Je suis agréablement surprise que tu saches cela ! Quatre armures ont été attribuées à l’île d’Andromède dans les temps mythologiques : trois de Bronze (Andromède, le Caméléon et Cassiopée) et une d’Argent (Céphée).
- Mon maître m’en a parlé. Je devais connaître chacune des 88 constellations. Mais, j’avais naïvement cru que nous serions 88 à nous battre ensemble et non à nous combattre.
- Il n’aurait tenu qu’à toi d’être sur l’Olympe.
- J’aurais pu, oui, reconnut froidement Shiryu, mais je suis un chevalier d’Athéna et Athéna réside au Sanctuaire. J’ai bien senti qu’il y avait une autre cosmo-énergie sur l’Olympe mais je ne me suis pas laissé tromper.
- Tromper ? Mais tu divagues ! Les Dieux ne veulent plus de guerres. Ils ne veulent plus que l’humanité souffre à cause de leurs querelles. C’est ce que nous a dit Pandore, la représentante terrestre des Dieux : la violence sera bientôt bannie de la surface du globe et un monde de paix surviendra. N’est-ce pas pour cela que nous nous battons et que se sont battus nos devanciers ?
L’argument porta. Shiryu vacilla et connut le doute. Mais il se reprit rapidement.
- Je ne peux pas te croire, dit-il doucement mais fermement, car Pandore est connue pour être l’instrument des Dieux. Ce n’est pas quelqu’un en qui l’humanité peut avoir confiance. En outre, si la véritable Athéna se trouvait sur l’Olympe, il n’y aurait eu aucun chevalier ici. Des chevaliers sont au Sanctuaire car Athéna s’y trouve !
- Tu ne peux pas en être sûr. Tu peux te tromper.
- Exact, reconnut-il, mais je crois en Athéna. Il n’y a qu’une façon de savoir lequel de nous deux se bat pour la juste cause.
- Nous battre.
Shiryu hocha la tête et se mit en position. Il n’y avait là aucune haine, aucune agressivité entre les deux combattants ; juste deux chevaliers convaincus de faire leur devoir.
Le Dragon fut le premier à l’offensive mais Cassiopée savait se battre et elle parât chacun de ses coups. Mais, brusquement, le poing droit de son armure explosa !
- Que… ! s’exclama-t-elle. Comment est-ce possible ? Tu as tout juste touché mon armure !
Shiryu n’attendit pas qu’elle comprenne : il lança une série de coups de pieds et de coups de poings aussi vite qu’il le pouvait. En une poignée de secondes, l’armure de Cassiopée était en miettes sur ses bras, sa jambe gauche et le bas du torse. Elle contre-attaqua cependant mais son coup se fracassa sur le bouclier que son adversaire avait levé. Sans se formaliser, elle fit appel sa toute sa puissance : Que Cétus te dévore !
A sa grande surprise, Shiryu ne tenta pas d’esquiver la puissante attaque. Il se contenta de lever à nouveau son bouclier qui arrêta ce coup avec une facilité déconcertante.
- Comment est-ce possible ? haleta Ethiopie. Même si tu étais plus puissant que moi, tu n’aurais pas dû pouvoir parer cette attaque aussi aisément !
- Et tu as raison, Cassiopée, mais l’armure du Dragon, née et vivifiée par les eaux pures de la cascade des Cinq Pics de Rozan, est d’une solidité et d’une résistance sans pareille. Le bouclier du Dragon est indestructible et mon poing brise tout ce qu’il rencontre. Je suis désolé pour toi Cassiopée mais j’ai gagné. Par la colère du Dragon !
Balayée comme un fétu de paille, Cassiopée s’envola, traversa tout le plateau avant de s’écraser face contre la pierre laissant un profond sillon derrière elle.
- La lance la plus dure et le bouclier le plus résistant, ricana soudain quelqu’un dans le dos de Shiryu. Quel effet peut bien produire leur rencontre ? Que ce serait-il passé si ton adversaire avait connu cette légende chinoise ?
Shiryu sursauta, soudain blême, et se retourna. Assis sur un rocher, jambes croisées, un homme au regard dur, aux cheveux longs bruns et à l’armure étincelante, le regardait goguenard. Avec effroi, le chevalier du Dragon constata qu’il portait une armure d’argent !
- Je crois que tu connais la réponse, répondit-il en s’efforçant de garder un ton égal
- En effet, dit l’inconnu d’un ton amusé, mais tu as de la chance.
- Vraiment ?
- Nous sommes dans le même camp ! Je suis venu ici car un chevalier d’Argent ennemi vient vers nous mais je ne m’attendais pas à tomber sur un beau combat entre chevaliers de Bronze.
- Heu…merci mais puis-je demander à qui j’ai l’honneur de parler ?
- A un homme mort ! lança une voix brutale dans le dos de Shiryu
Celui-ci sursauta une seconde fois, se morigénant de n’avoir pas pris en considération que le plateau avait plusieurs entrées (mais une seule à sens unique : la route des Douze Maisons). S’il se laissait surprendre aussi facilement à l’avenir, sa carrière de chevalier serait brève !
L’homme qui avait surgi sur le plateau était en effet un chevalier d’Argent aux cheveux poivre et sel mais le signe le plus distinctif était qu’il était borgne ! Une cicatrice barrait son œil droit.
- Je suis Mozes, chevalier de la constellation de la Baleine. Écarte-toi minable chevalier de Bronze ! Je m’occuperai de toi quand j’en aurais fini avec ce beau parleur.
- Minable ? Moi ? protesta Shiryu, furieux. Tu vas voir…
- Shiryu, écarte-toi, lui dit l’inconnu en armure d’argent, d’un ton posé mais très ferme. A sa grande surprise, le chevalier du Dragon s’exécuta, devenant simple spectateur.
Il fut un peu déçu quant à l’attitude de celui qu’il avait d’abord pris pour un adversaire. Celui-ci se contenta de rester les bras croisés après être nonchalamment descendu de son rocher. Une attitude qui ulcéra immédiatement Mozes !
Le chevalier de la Baleine passa immédiatement à l’attaque : Kaitos Spouting Bomber !
Un violent tourbillon se déchaîna et Shiryu dut bien reconnaître qu’il aurait été emporté comme une feuille morte par la puissance de cette attaque semblable au jet de la baleine qui respire.
Mais l’inconnu ne trembla même pas ! Il décroisa certes les bras mais soutint le choc en transpirant à peine. Mozes en resta décontenancé.
- En fait, je n’ai pas envie de faire couler le sang, lança le chevalier d’Argent du Sanctuaire et, devant un Shiryu stupéfait, il tourna carrément le dos à son ennemi !
Le chevalier du Dragon s’attendait à une contre-attaque de Mozes et il ouvrit la bouche pour crier mais il resta muet en constatant que rien ne se passait ! Le chevalier de la Baleine restait figé. Regardant cette scène étonnante de plus près, Shiryu comprit soudain que ce dernier était changé en statue de pierre !
- Un seul chevalier peut faire cela…commença Shiryu en se tournant vers le vainqueur qui le regardait très amusé
- J’avais dit que je n’avais pas envie de faire couler le sang mais je n’avais pas dit que je lui laisserai la vie sauve !
- Le chevalier de Persée !
- Argol, pour te servir. Façon de parler évidemment. Je vois que tu connais la légende de Persée qui changea le monstre qui ravageait l’île d’Andromède en pierre grâce à la tête de Méduse. C’est un juste retour des choses ! Je connais la légende du bouclier et de la lance ; tu connais la mienne.
- Peu de gens connaissent cette vieille légende chinoise.
- Il se trouve qu’en Arabie, d’où je viens, les marchands chinois font du commerce depuis la nuit des temps. Les récits, contes et légendes abondent. Je t’ai bien observé Shiryu, poursuivit Argol sur un ton plus sérieux, et je me suis posé une question.
- Laquelle ?
- Pourquoi es-tu là ?
- J’ai déjà répondu à cette question.
- Je vais la reformuler : pourquoi es-tu là seul ? Je sais qui est ton maître et c’est la première raison pour laquelle je te prendrai au sérieux et qui pourrait me donner du respect pour toi. Les Cinq Pics de Rozan sont le domaine du chevalier d’Or de la Balance. Mais, et si mes sens ne me trompent pas, si le disciple est là, au Sanctuaire, je suis presque certain que le maître n’y est pas. Où est le chevalier de la Balance, Shiryu ?
- Je ne sais pas, avoua ce dernier, blanc comme un linge. Quand je lui ai fait part de mon intention de me rendre au Sanctuaire, il a souri, n’a rien dit et m’a laissé partir. J’étais certain qu’il allait me suivre très vite.
- Crois-tu qu’il soit allé sur l’Olympe ?
- Je refuse d’y croire !
- Ta loyauté est touchante et, vu que le chevalier de la Balance est réputé être le plus loyal serviteur d’Athéna, j’espère de tout cœur que nous ne sommes pas dans l’erreur et que nous ne nous battons pas pour un temple vide !
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Première partie : la bataille du Sanctuaire
Palais du Grand Pope
Situé au bout de la route des Douze Maisons, ce palais abrite les appartements du Grand Pope et le temple d’Athéna.
La salle la plus connue dite « chambre du Grand Pope » est en fait la salle où il reçoit ses visiteurs. Deux colonnades entourent un tapis rouge et la salle forme un T dont la barre horizontale est constituée d’une estrade sur laquelle se trouve le trône doré où siège le représentant terrestre d’Athéna.
Ce jour-là, le titulaire du poste se tenait debout, la main gauche appuyée sur le trône comme s’il craignait de tomber, tête basse comme s’il écoutait le bruit de la bataille. Comme tous ses prédécesseurs, il portait la robe luxueuse de sa fonction et le casque qui dissimulait ses traits.
Il se redressa et se tourna vers le rideau qui se trouvait derrière le trône. Il l’écarta et pénétra dans le court tunnel menant au Saint des Saints, le temple d’Athéna où aucun simple mortel n’était autorisé à entrer. Un escalier prononcé menait à une plateforme ceinturée par une colonnade qui formait un demi-cercle à son extrémité : au centre, une gigantesque statue d’Athéna tenant la Déesse de la victoire dans sa main droite (« Nikê ») et la main gauche tenant le bouclier qui repousse les attaques du Mal.
Au pied de cette statue, une jeune fille portant une virginale robe sans manche se tenait tête baissée comme en méditation. On lui aurait donné seize, peut-être vingt ans. Mais, quand elle regarda le Grand Pope qui s’était agenouillé une fois l’escalier remonté, son regard avait une profondeur que seuls donnent les siècles passés.
- Quelles nouvelles ? demanda-t-elle
- Nos troupes se défendent plus que bien et l’ennemi est en déroute sur plusieurs points mais…
- Mais « Ils » sont entrés dans le Sanctuaire, n’est-ce-pas ?
- Oui.
- Alors, nous n’avons plus le choix ! Je vais aller les chercher moi-même !
- Pardon ?
- Je voyagerai en esprit donc mon corps sera vulnérable durant ce moment. Je compte sur vous pour me protéger.
Elle n’attendit pas une réponse qui, de toute façon, ne faisait guère de doute. Saisissant un sceptre doré dans sa main droite, elle écarta les bras et une aura somptueuse, ample et majestueuse l’enveloppa. Elle ferma les yeux.
Jamir, Himalaya
Une contrée isolée, oubliée. Des roches à perte de vues. Sur une langue de roches, une pagode sans portes a été édifiée selon des techniques inconnues. Au sommet, un homme blond, coiffé en catogan, lit un parchemin. Il redresse soudain la tête.
- Qui va là ? demande-t-il d’une voix dure
- Ton seigneur et maître, répond une voix glaciale le faisant sursauter
Devant lui, une jeune fille sous forme spectrale, belle sans doute mais le visage fermé et le regard terriblement dur.
- Qui êtes-vous pour oser me parler de cette façon ?
- Es-tu Mû, prétendument chevalier du Bélier ?
- « Prétendument » ? Je suis le chevalier du Bélier ! Personne ne peut contester un titre que j’ai loyalement emporté !
- « Loyalement » ? Alors, que fais-tu ici au lieu d’exécuter le serment que doit prêter tout chevalier d’Or ?
- Vous prétendez être Athéna ? Laquelle ?
- Laquelle ? Je vois. Tu prétends donc t’interroger pour savoir si je suis la véritable Athéna ?
- Deux cosmos strictement identiques sont apparus en même temps ; l’un au Sanctuaire et l’autre sur l’Olympe. Je tente de comprendre depuis lors.
- Il ne t’appartient pas, simple mortel que tu es, persifla la jeune fille, de savoir qui est Dieu et qui ne l’est pas ! Il te suffit d’être au Sanctuaire pour assurer ce pour quoi tu as obtenu ton armure d’or : protéger la Maison du Bélier !
- Mais…
- Suffit ! s’exclama-t-elle furieuse. Je suis la Déesse de la Guerre et j’entends être obéi ! (Elle abaissa son sceptre vers Mû qui fut contraint de s’agenouiller). Mû, chevalier d’Or du Bélier, je t’ordonne de te rendre immédiatement au Sanctuaire pour protéger la Maison du Bélier au péril de ta vie. Si tu refuses, un Chevalier viendra t’exécuter pour trahison.
L’apparition disparut laissant le chevalier du Bélier livide.
Chine, les Cinq Pics de Rozan
Une région luxuriante, prospère, arrosée par un cours d’eau qui naît d’une puissante cascade. Devant cette cascade, une langue de roche à l’extrémité de laquelle un homme aux courts cheveux noirs médite, l’urne d’une armure d’or à ses côtés.
- Je vous attendais, dit-il simplement quand l’apparition se matérialisa.
- Moi aussi Dokho, répondit-elle simplement
- Vous avez raison, pardonnez-moi (il se lève, se tourne vers elle et s’agenouille). Je sais pourquoi vous êtes là et j’aimerai que vous m’entendiez avant toute chose.
- Je t’écoute.
- Les Chevaliers de la Balance ont toujours eu la réputation d’être les plus loyaux serviteurs d’Athéna et de savoir juger du Bien et du Mal. Aussi, quand deux cosmos identiques sont apparus, je me suis senti désorienté. J’ai essayé de les différencier mais c’était, de toute évidence, une entreprise au-delà des moyens d’un simple mortel. J’ai hésité, j’avoue, à me rendre au Sanctuaire, où ma place était. Alors, vulgairement, j’ai rusé.
- Le chevalier du Dragon…souffla la jeune fille
- C’est exact, dit-il en souriant. Shiryu est un jeune garçon plein de talent et de courage qui, je n’en doute pas, deviendra un excellent combattant mais il est aussi jeune et plein de naïveté. Sa cosmo-énergie est un livre ouvert pour moi ! Quand il s’est rendu sans sourciller au Sanctuaire, je savais que, si des forces maléfiques s’y trouvaient, je le saurai à travers lui.
- Ta conclusion ?
- Vous êtes la véritable incarnation d’Athéna et je vous prie de me pardonner le retard avec lequel je vais me rendre à la Maison de la Balance si vous me permettez de la défendre.
- Je t’accorde les deux, Dokho.
Inde
Sous deux saules, un homme à la longue chevelure blonde vêtu d’une tenue bouddhiste médite les yeux fermés. Il ne bronche pas quand Athéna se matérialise non loin de lui.
- Ainsi vous êtes venue, dit-il du ton de la simple constatation
- J’aurais pensé n’avoir pas à le faire.
- Cela aurait été le cas si vous aviez été la véritable incarnation d’Athéna.
- Tu en doutes ou tu le sais ?
- On a beau dire que je suis « l’homme le plus proche de Dieu », je ne suis effectivement qu’un homme. Je n’en sais rien et c’est bien là ce qui me trouble. J’ai supplié Bouddha qu’il m’éclaire et disperse les doutes qui salissaient mon âme mais il ne m’a pas répondu. Votre copie du mont Olympe ne vaut guère mieux. Je ne comprends pas cette diablerie mais je ne peux m’engager.
- Dois-je comprendre, Shaka, chevalier de la Vierge, que tu refuses de défendre ta Maison ?
- C’est exact. Je dois me considérer comme inapte à remplir ma fonction de chevalier. Comment pourrais-je défendre une Déesse sur laquelle j’aurais des doutes ? Inutile de me menacer, vous devez bien savoir que vous n’avez aucun pouvoir sous cette forme. Je vais d’ailleurs vous épargner une crise d’autoritarisme : je renonce à mon titre de chevalier de la Vierge. Je garde l’armure en attendant qu’un nouveau chevalier soit désigné.
Soufflée et saisie par la froideur de son interlocuteur, Athéna ouvrit la bouche pour lui répondre mais, brusquement, il y eut comme un bruit de déchirure. L’espace-temps à côté d’elle parut s’ouvrir ! Elle fut alors soudainement aspirée en arrière et elle disparut en poussant un cri de terreur et de surprise mêlée ! Avant que Shaka puisse réagir, l’armure de la Vierge se matérialisa devant lui et suivit le même chemin ! Un rire clair, féminin, et cruelle en même temps, répondit à sa stupeur. Quand tout revint au calme, « l’homme le plus proche de Dieu » était blême, tremblant de tous ses membres, les yeux ouverts, plein d’une détresse sans borne et d’une tristesse infinie.
Quand Athéna ouvrit les yeux, elle crut tout d’abord avoir perdu la vue car elle ne distinguait que du noir. Puis elle sentit le contact froid de la pierre sous ses mains et remarqua que le « ciel » était d’un noir plus clair que la roche.
- Où suis-je ? se demanda-t-elle, inquiète
- A la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts, lui fut-il répondu
Sursautant, elle vit alors à côté d’elle et lui tendant la main pour qu’elle puisse se relever un chevalier d’Or.
- Je suis Masque de Mort, chevalier d’Or du Cancer, se présenta l’inconnu.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? Je me trouvais en Inde et puis…je n’ai pas compris ce qui m’est arrivé.
- Vous avez été victime d’un piège d’arraisonnage, expliqua-t-il. Quelqu’un, depuis l’Olympe, a intercepté votre cosmo-énergie pour vous amener vers lui. J’ai pu, in extremis, vous récupérer.
- Mais le Grand Pope était censé me protéger !
- Votre corps oui, mais il ne pouvait rien pour votre cosmos. Si vous aviez été capturé, il ne serait resté de vous qu’une enveloppe charnelle vide.
- L’autre Athéna, souffla la jeune fille
- Probablement…commença Masque de Mort avant de s’interrompe brutalement.
Il venait d’entendre, et Athéna avec lui, un rire bas, sourd, cruel, plein de ténèbres et de malfaisance. Avec effroi, tous deux comprirent que celui qui riait venait du monde des morts ! Alors qu’une litanie d’ombres avançait avec lenteur le long des pentes de la colline de Yomotsu pour se jeter dans son cratère qui menait au Pays d’où l’on ne revient pas, le rieur venait de l’intérieur !
Ils le virent alors, ombre gigantesque plus noire que l’obscurité autour d’elle, des ailes monstrueuses de démon, des cornes et une démarche assurée de prédateur.
- Athéna, retournez au Sanctuaire, souffla Masque de Mort. Avec une cosmo-énergie comme la sienne, cet homme ne peut être que l’un des Titans !
- Tu as raison petit crabe, répondit l’ombre d’une voix sans aménité. Je suis Rhadamanthe de la Vouivre de l’Étoile céleste de la Force !
- Fuyez ! cria le chevalier d’Or en décochant ses coups
Athéna ne se le fit pas répéter. D’autant que Rhadamanthe avait paré l’attaque de Masque de Mort d’une seule main. Avec une vélocité hors du commun, il essaya de contourner le chevalier d’Or pour capturer la jeune fille mais son adversaire lui barra le chemin. Athéna n’en vit pas davantage.
Elle rouvrit les yeux dans son temple, et tomba brusquement à genoux, les jambes coupées par la peur et l’épuisement. Luttant pour récupérer son souffle, elle n’aperçut qu’ensuite le Grand Pope à ses côtés.
- Une attaque psychique est venue de l’Olympe, expliqua-t-il. Je n’ai rien pu faire…
- Je sais, Masque de Mort m’a tout expliqué (en quelques mots, elle mit le Grand Pope au courant).
- J’espère qu’il a pu regagner sa Maison. Vous avez pris des risques insensés !
- Au moins nous savons contre qui nous nous battons réellement : Hadès !
- Ce qui explique l’attaque des chevaliers du Zodiaque : ce n’est pas la première fois qu’il réussit à les retourner contre vous !
- Certes, mais d’habitude, c’est quand ils sont morts !
Olympe
Sous la rotonde, dans les senteurs des rosiers, Pandore jouait de la harpe avec entrain. A ses pieds, l’armure d’or de la Vierge. Elle s’interrompit soudain.
- Depuis quand êtes-vous là seigneur Rhadamanthe ?
- Je viens d’arriver, répondit ce dernier, agenouillé à l’entrée de la rotonde, son casque sous le bras, dévoilant ses courts cheveux blonds et ses yeux bleus magnifiques. Vous savez que je n’ai pas l’oreille musicale.
- Pour la lyre oui, mais j’aurais espéré que m’entendre vous agréerait, dit-elle en se relevant
- Tout ce qui vient de vous m’agrée, ma Dame.
- Votre rapport, demanda Pandore en écrasant un sourire et en regardant Rhadamanthe avec beaucoup de bienveillance
- La jeune fille m’a échappé. Elle a été protégé par un chevalier d’or, le Masque de Mort du Cancer. Un détail m’a frappé : il l’a appelé « Athéna » !
- C’est logique, grinça Pandore en frappant plusieurs fois la paume de sa main gauche avec son poing droit. Seule une femme se prétendant être « Athéna » pouvait convaincre des chevaliers de se battre contre d’autres chevaliers !
- Mais c’est impossible qu’elle soit autre chose qu’une usurpatrice !
- As-tu senti sa cosmo-énergie ? Oui, n’est-ce-pas ? Moi aussi, en Inde. Avons-nous eu le même ressenti ?
- Une divinité, admit Rhadamanthe avec réticence
- Je ne comprends pas plus que toi mais c’est un fait : une déesse se prétendant être la véritable Athéna réside au Sanctuaire ! La lutte va être plus féroce que nous ne le pensions ! Il nous faut des yeux au Sanctuaire pour surveiller la bataille ! Les Marinas sont plus près, je vais les prévenir.
- Nous n’avons pas besoin des poissons, rétorqua Rhadamanthe avec mépris
- Dois-je comprendre que tu avais déjà pris des dispositions ?
- Je n’en avais pas reçu l’ordre.
- Oh ! Rhadamanthe ! Et moi qui te prenait pour un homme d’initiatives !
- Ma Dame ! protesta en se relevant Rhadamanthe cramoisi
- Je peux peut-être vous aider, croassa une voix qui figea Pandore et Rhadamanthe.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Première partie : la bataille du Sanctuaire
Épisode 5 : Mortelle Nébuleuse
Olympe
De l’autre côté de la rotonde une forme se dessinait dans la pénombre. Une forme tassée, bizarrement repliée sur elle-même, évoquant quelque chose de grotesque et qui s’avança en sautillant comme une monstrueuse grenouille.
- Zelos, lâcha Rhadamanthe, incapable de masquer son dégoût
- Oui, c’est moi Zelos du Crapaud de l’étoile terrestre de l’Étrange, coassa le répugnant personnage. Pardonnez mon intrusion, mes seigneurs, mais je passais par là fortuitement…
- Suffit, ordonna sèchement Pandore qui avait repris son maintien et clos ses paupières. Qu’as-tu à dire ?
- Un bataillon de Spectres est pré-positionné près du Sanctuaire (Rhadamanthe foudroya Zelos du regard) mais, peut-être, faudrait-il y adjoindre Myu et ses Faeries ?
- L’idée est en effet bonne, reconnut-elle. Que les Spectres entrent dans le Sanctuaire mais, et j’insiste sur ce point, ils ne doivent pas contribuer directement à la bataille. C’est le combat des Chevaliers et d’eux seuls. Me suis-je bien fait comprendre ?
- Oui, Votre Altesse, susurra Zelos
- Et que ce bataillon comprenne des Spectres relevant de chacun des Juges.
- C’est évident (nouveau regard furibond de Rhadamanthe).
- Je vais écrire au général qui commande les Marinas par courtoisie, ajouta Pandore. Qu’ils espionnent mais ne se mêlent pas de la bataille pour l’instant.
- Peuh ! Quel aide les poissons pourraient-ils nous apporter ? ironisa Rhadamanthe. Poséidon dispose de sept généraux, Athéna de 44 chevaliers, Hadès de 108 Spectres !
- Je suis la commandante en chef des Spectres, des Chevaliers et des Marinas, proclama Pandore avec une autorité souveraine qui jeta Rhadamanthe à genoux. Nous sommes tous unis pour la même cause : donner une paix éternelle à l’humanité. Suis-je assez claire ?
- Oui, Ma Dame, murmura Rhadamanthe d’une voix blanche
La scène était proprement extraordinaire. Rhadamanthe devait mesurer plus de 1,90 m ; Pandore guère plus de 1,60 m. Pourtant, c’était lui qui, blanc comme un linge, tremblait de la tête aux pieds. Sur un geste de la main, Pandore congédia les deux Spectres.
- Sa Majesté Pandore est d’humeur très changeante, vous ne trouvez pas ? gloussa Zelos
- Prends garde à ce que tu dis, grinça Rhadamanthe. Tes paroles pourraient être vus comme des blasphèmes !
- Moi, blasphémer ? Dieu m’en garde ! Il faut juste le savoir. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai des ordres à transmettre.
Et il s’éloigna en sautillant. « Je sais fort bien que Pandore a une humeur changeante et je sais aussi pourquoi. Tu devrais rester prudent Zelos au lieu de te moquer, pensa Rhadamanthe, l’air sombre. A moins que tu ne le saches aussi et que tu ne caches ta peur sous tes lazzis. »
Sanctuaire
Depuis des heures, le chevalier de la Licorne couvrait un large front et ne ménageait pas sa peine. Plusieurs dizaines de soldats et un ou deux chevaliers portaient témoignage de sa vaillance. Il dressa soudain la tête.
- Voilà une cosmo-énergie plus forte que les autres, murmura-t-il, avant d’élever la voix : N’avance pas plus loin si tu tiens à la vie !
- Quelle mâle affirmation !, s’amusa le nouveau venu. En as-tu seulement les moyens ?
- Plusieurs de tes comparses peuvent, pourraient s’ils n’étaient pas morts, te dire que Jabu de la Licorne n’est pas un chevalier à prendre à la légère !
- C’est entendu. Il se trouve que, moi aussi, je ne suis pas à prendre à la légère.
Brusquement, l’inconnu tira sur des sortes de bracelets qui se trouvaient sur les poignets de son armure puis, déployant les bras devant lui, ce fut comme s’il les projetaient. Jabu vit alors un long serpent de métal se déployer devant lui, en cercles concentriques autour du chevalier de l’Olympe. Sous le soleil de Grèce chaque anneau brillait comme une étoile. Le tout avait la somptuosité d’une galaxie ; la beauté d’une constellation…
La splendeur d’une nébuleuse !
- Le chevalier Andromède ! s’exclama Jabu
- Shun, précisa son adversaire.
A la surprise de Jabu, Shun ne fit plus aucun geste, restant concentré, tête baissé, yeux clos, comme si le combat ne le concernait pas. Piqué au vif par ce qu’il prit comme un geste de dédain, venant d’un autre chevalier de Bronze qui plus est !, Jabu passa immédiatement à l’offensive.
Il ne parvint pas à avancer d’un centimètre ! Chaque fois qu’il touchait le cercle de bronze, celui-ci se dressait comme un mur électrifié ! Impossible de le prendre en défaut et, le plus incroyable, et ce qui mettait Jabu en colère, c’était la parfaite immobilité de Shun qui ne daignait même pas s’intéresser à son propre combat, laissant le serpent de métal faire tout le travail !
- Il me reste une chance, murmura soudain Jabu. Par au-dessus ! (Et il décolla du sol)
- Grave erreur Jabu, répondit Shun avec le sourire de celui qui voit arriver la situation qu’il avait prévu, c’est justement ainsi que ma chaîne donne toute sa puissance ! Chaîne nébulaire, protège-moi !
Obéissante, la chaîne se dressa soudain comme une gigantesque herse de bronze aux multiples pointes acérées. Lancé à vive allure, Jabu fut incapable de s’arrêter, et de toute façon, la chaîne nébulaire venait à sa rencontre. Le chevalier de la Licorne fut littéralement broyé par une chaîne qui s’était démultipliée. L’armure en miettes, le corps brisé, Jabu s’écrasa sur le sol de pierre pour ne plus se relever. Shun daigna alors faire un signe de tête pour reconnaître que son adversaire s’était courageusement battu mais était tombé sur plus fort que lui. Repérant la gigantesque horloge du Zodiaque, qui marquait l’entrée dans le chemin des Douze Maisons, le chevalier Andromède mit le cap sur elle.
Plus loin de là, Seiya courrait lui aussi vers les Douze Maisons, désormais certain que leurs adversaires voulaient décapiter les forces vives du Sanctuaire. Soudain, une attaque qu’il ne vit pas venir le projeta contre la paroi rocheuse !
- Où vas-tu comme ça ? ricana quelqu’un. Quand on est aussi faible que toi, on se tient éloigné des combats si on veut vivre un jour de plus !
- Je n’ai jamais fui devant un combat, répliqua Seiya et surtout pas aujourd’hui. Qui est-tu ?
- Celui que tu n’aurais jamais dû croiser ! Trémi, chevalier d’Argent de la Flèche !
Pour une fois, Seiya connut la sensation désagréable de la goutte froide qui descend dans le dos. Selon ce que Shina lui avait appris, un chevalier de Bronze portait ses coups à match 1. Un chevalier d’Argent pouvait aller à match 5. Statistiquement, il n’avait pas la moindre chance ni le commencement d’un espoir. Néanmoins, il se mit en position de défense. Mourir oui, mais debout ! Seiya savait que vaincre était impossible mais, plus têtu qu’une mule, il refusait de s’avouer vaincu sans avoir au moins essayé. Et puis, s’il mourrait lâchement, c’est Shina qui le tuerait ! Il préférait encore tenter n’importe quoi contre Trémi qu’affronter son maître une seconde.
Le chevalier de la Flèche ne se pressait pas. Certain de sa victoire, il s’amusait clairement de voir un vulgaire chevalier de Bronze se mettre en position de défense. Il demanda même à Seiya s’il était prêt !
- Par les flèches fantômes !
Ce fut comme un brouillard devant les yeux de Seiya ! Des dizaines, des centaines de flèches, peut-être des milliers !, qui fusaient vers lui ! Paniqué, il tenta maladroitement de leur échapper et remonta son bras gauche vers le haut. Ce geste, inconscient, lui sauva la vie.
Un violent choc au bras le fusilla sur place avant qu’il ne s’écrase contre la paroi rocheuse. La douleur était d’une violence qu’il n’avait jamais connue. Serrant les dents, il parvint à rouvrir les yeux et, la stupeur anesthésia un instant la douleur, il vit une flèche d’or plantée dans son bras ! Sans son réflexe de survie, la flèche lui aurait transpercé le cœur.
Il retira la flèche et la jeta le plus loin possible. Geste bravache, il le savait mais il ne donnerait pas à son adversaire la satisfaction de le voir souffrir. Pourtant, son bras était brisé, l’armure tout autant et il saignait comme un porc qu’on égorge. Le combat devait se terminer vite s’il ne voulait pas tomber dans les pommes. « A mon tour ! » s’exclama-t-il : Par les météores de Pégase !
Trémi eut un franc sourire. Mais c’est qu’il voulait vraiment se battre ce particulier ! Qu’à cela ne tienne ! Il avait besoin d’un bon échauffement ! Il parât sans sourciller l’attaque dérisoire de celui qu’il peinait à considérer comme un adversaire. Seiya vacillait sur ses jambes. Il ne tiendrait plus très longtemps. Par les flèches fantômes !
Le sang battant la mesure à ses tempes, Seiya avait du mal à se concentrer mais il avait confusément compris la technique du chevalier de la Flèche : une seule flèche était réellement dangereuse ; les autres n’étaient que des leurres destinés à égarer l’ennemi. Il n’avait besoin que de voir cette flèche, cette unique flèche. Tenir son bras gauche à hauteur de sa poitrine était une véritable torture pour Seiya et sa vue se brouillait. « Athéna, pensa-t-il, si vous songez à moi une seconde ! Je vous en conjure… »
Le brouillard rouge qui lui gênait la vue sembla soudain scintiller. En une fraction de seconde, beaucoup moins même, Seiya devina, plutôt qu’il ne comprit et, concentrant toutes ses forces dans ses bras, ses appuis solidement établis au sol, il ressentit soudain le choc quand il empoigna la flèche d’or à mains nues !
La puissance du coup le fit reculer de plusieurs mètres. La douleur qui remonta de son bras gauche lui vrilla le cerveau, fit tomber un voile rouge sur ses yeux et sa jambe droite glissa dangereusement mais, contre toute attente, il resta debout, tremblant, écumant de sueur, la respiration haletante. Il parvint à garder les yeux ouverts et il vit nettement que la flèche d’or avait été arrêté à moins d’un centimètre de son cœur ! La joie d’être encore en vie lui inspira le geste de jeter dédaigneusement la flèche au sol comme s’il ne s’en souciait pas alors qu’il était le premier à savoir qu’il ne pourrait pas encaisser un second coup comme celui-là !
En face, Trémi regardait stupéfait l’authentique exploit que venait de réaliser ce simple chevalier de Bronze. Il ne parvenait pas à y croire ! C’était tout simplement impossible ! Un chevalier de Bronze ne pouvait pas rivaliser avec un chevalier d’Argent ! Un ver de terre n’a pas conscience de Dieu !
Seiya devina, plus qu’il ne se fit la réflexion – d’ailleurs Shina disait qu’il avait plus d’instinct que d’intelligence – qu’il avait une fenêtre de tir. Une seule et pas durant mille ans !
- Par les météores de Pégase !
- Imbécile ! s’exclama Trémi. Une même attaque ne peut marcher deux fois contre un même adversaire ! Mais que… !
Seiya avait disparu !
- Pégase, où es-tu ? s’écria-t-il
- Je suis derrière toi, lui fut-il froidement répondu.
Avant même que Trémi ne réagisse, Seiya avait passé ses bras sous les aisselles de son adversaire et, malgré son bras gauche brisé, il l’immobilisa.
- Dans cette position, dit Seiya, tu ne peux plus utiliser ta technique ! Par le tourbillon de Pégase !
Prenant appui sur le sol rocheux, les deux hommes décollèrent avec une explosivité qui les amena au-dessus du Sanctuaire. Arrivé au zénith de leur progression, ils entamèrent une descente d’autant plus rapide que la vitesse s’accélérait et que le mouvement rotatif déclenché par l’attaque augmentait cette vitesse de manière exponentielle. Le résultat est qu’ils s’écrasèrent tous les deux sur ce même sol qu’ils avaient quitté une ou deux secondes plus tôt. Trémi ne se releva pas. Seiya pas davantage.
Devant les marches des Douze Maisons
- Seiya ! s’exclama Shiryu. Je ne sens plus le cosmos de Seiya !
- Mais je ne sens pas davantage celui du chevalier d’Argent qu’il affrontait, constata Argol. Ce qui signifie qu’un chevalier de Bronze a vaincu un chevalier d’Argent ! C’est prodigieux !
- Prodigieux…Il est mort quand même !
- Ça, nous n’en savons rien, rétorqua le chevalier de Persée. Son cosmos est peut-être simplement trop faible pour être perçu même si tu as probablement raison. Ce que je trouve « prodigieux », c’est qu’il a accompli un véritable miracle ! Et ça, c’est le signe que la Déesse de la Victoire est à nos côtés ! Plus aucun doute à avoir !
- Parce que tu en as eu ? répliqua froidement Shiryu
Amusé par le sérieux absolu du jeune homme, Argol allait répliquer quand il se figea. Shiryu aussi l’avait senti. Et comment ne pas se rendre compte ! Une puissance incommensurable se dirigeait à vive allure vers eux !
Ils virent alors un brouillard doré duquel émergeait cinq silhouettes en ombre chinoise.
Cinq chevaliers d’Or !
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D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Épisode 6 : Combat à mort pour la Maison du Bélier
- Qui va là ? osa lancer Shiryu, par bravade et aussi pour masquer sa propre peur
- Les chevaliers de la légitime Athéna, répondit l’un d’entre eux. Et vous ? Qui êtes-vous ?
- Je suis Shiryu, chevalier du Dragon et voici Argol, chevalier de Persée.
- Voudriez-vous nous laisser passer ou faudra-t-il que nous forcions le passage ?
- Shiryu, souffla Argol. Ce sont des chevaliers d’Or !
- Merci, j’ai vu !
- Sais-tu qu’ils peuvent faire sept fois et demi le tour de la Terre en une seconde ?
- Quoi !
- Les Chevaliers d’Or ont une vitesse d’exécution égale à la vitesse de la lumière !
- C’est exact, confirma l’un des Cinq. Maintenant, écartez-vous. Nous n’avons pas l’intention de vous tuer.
- Trop aimable, grinça Shiryu.
- Aucune amabilité là-dessous. Vous n’êtes tout simplement pas au niveau pour vous battre contre nous. Et je vais te le prouver !
Une faille s’ouvrit brusquement devant Argol dont les deux jambes furent lacérées par une lame aussi invisible que tranchante ! Il cria et tomba à genoux. Shiryu voulut s’avancer mais aperçut une étincelle au bout du doigt d’un des cinq hommes. Il vit aussitôt trente-six chandelles, se retrouva propulsé tête en bas contre un rocher et s’écroula sur le sol.
- Nous ne sommes pas des assassins, dit l’un d’entre eux à Argol, mais si nous vous recroisons sur notre route, nous n’aurons aucune pitié !
Argol ne répondit pas et les laissa s’engager dans la route des Douze Maisons.
Quelques minutes plus tard, ils virent le dôme de la Maison du Bélier.
Ils s’engagèrent sur l’esplanade devant celle-ci puis s’arrêtèrent en voyant quelqu’un sortir de l’ombre des piliers, cape blanche déployée, casque au côté.
- Êtes-vous des amis ou des ennemis ?
- Nous sommes les véritables chevaliers du Zodiaque et nous exigeons le passage !
- Ennemis donc, constata froidement le gardien de la première maison. Je suis Mû, chevalier du Bélier ! A qui ais-je l’honneur ?
- Aldébaran, chevalier du Taureau !
- Aiolia, chevalier du Lion !
- Milo, chevalier du Scorpion !
- Shura, chevalier du Capricorne !
- Camus, chevalier du Verseau ! Veux-tu nous barrer la route, Mû ? Nous sommes cinq et tu es seul !
- Je suis le gardien de la Maison du Bélier. Nul n’y entre s’il n’a obtenu mon autorisation ou l'a prise de force.
- Très courageux, constata Aldébaran, mais la justice est de notre côté. Tu devrais le comprendre.
- J’ai des doutes oui, avoua franchement Mû, mais je ne crois pas davantage à votre déesse qu’à celle qui se tient dans le temple d’Athéna. Ce sont ces combats qui détermineront le « bon côté » des choses et, de ce que j’ai pu constater, ce sont les chevaliers du Sanctuaire qui gagnent. N’est-ce pas vous qui êtes en tort ?
- Nous n’y serons plus quand nous aurons fait voler la tête de l’usurpatrice !, s’exclama Aiolia
- Très pertinent comme remarque.
- Tu veux la guerre, Mû ? remarqua Camus. Alors, prépares-toi à mourir !
- Mur de cristal !
Les Cinq se figèrent. Devant eux, un mur de cristal venait d’apparaître couvrant toute la largeur de l’esplanade !
- Je ne vais pas me laisser impressionner par un vulgaire tour de magie ! s’agaça Shura. Excalibur !
- Shura ! Non ! s’écria Camus
Plus bas dans le Sanctuaire
Shina courrait. Elle se dirigeait vers les Douze Maisons. « Je ne sens plus la cosmo-énergie de Seiya, pensait-elle. Cet imbécile aura donc réussi à se faire tuer dès son deuxième combat ! Pourtant, je refuse d’y croire ! C’est mon disciple et un disciple de Shina ne meurt pas facilement ! »
- Où cours-tu ainsi ma belle ? l’apostropha une voix gouailleuse
Pestant sur l’incorrection des chevaliers olympiens, Shina constata que sa situation n’était guère enviable. Deux chevaliers d’Argent lui barraient la route, un colosse et une petite frappe. S’ils n’avaient pas été chevaliers, ça aurait pu être comique.
- Qui êtes-vous ? lança la jeune femme pour se donner le temps d’évaluer la situation parce qu’en réalité, elle s’en fichait pas mal de l’identité du duo de comiques troupier.
- Argueti, chevalier d’Héraclès, fit le grand et Dio de la Mouche, fit le petit
- C’est une blague ? Vous l’avez fait exprès ?
Son ironie déplut fortement. Le colosse fut le premier à attaquer :
- Par le cornephoros !
L’attaque équivaut à une monstrueuse masse. Dans l’Antiquité, Héraclès portait une masse. Le cornephoros signifie d’ailleurs « celui qui porte la masse » ; une technique appropriée pour le possesseur de l’armure d’Héraclès. Concrètement, Shina se retrouva propulsée à plusieurs mètres au-dessus du sol. La puissance de l’attaque lui interdisait quasiment de bouger ; d’autant que Dio attaqua à son tour : L’envol mortel de la mouche ! Soit un violent coup de pied qui, porté latéralement, alors que l’attaque précédente était verticale, amenait Shina à foncer de travers juste un peu plus vite ; histoire de s’écraser les os plus sûrement.
Soudain, une ombre l’arrêta en plein vol !
Maison du Bélier
Le tranchant de la main droite de Shura – qui constitue de fait le tranchant de l’épée légendaire – percuta le mur de cristal. Un violent contrecoup projeta le chevalier du Capricorne en arrière ! Poussant un cri de douleur, ce dernier s’écrasa contre le sol de marbre. Son casque, qu’il avait perdu dans sa chute, se coupa en deux et les morceaux tombèrent à leur tour rendant un bruit métallique.
- C’est impossible, fit Aldébaran, sidéré. Le casque en or a été coupé en deux !
- Excalibur est capable de tout trancher, expliqua Camus. L’or ne fait pas exception à la règle et le mur de cristal est capable de nous renvoyer nos attaques.
- C’est exact, répondit Mû, impassible de l’autre côté dudit Mur. Vous voyez ? Je n’ai pas besoin de me battre pour cette jeune femme dont je ne sais pas si elle est d’essence divine ou non. Il me suffit de vous empêcher de passer !
- Et tu crois que tu vas arrêter cinq chevaliers d’Or avec un mur de cristal ? Tu rêves ! lança Camus
Le chevalier du Verseau s’avança et toucha le mur. Un halo blanc entoura Camus tandis qu’une fine couche de givre couvrait progressivement la surface de cristal. Puis, brusquement, le mur explosa !
- Toute chose à son point de rupture, reprit Camus. Même le cristal a son point de glaciation ! Par la poussière de diamant !
Un souffle glacé frappa Mû et brouilla sa vue. Juste une fraction de seconde. Suffisant pour que Shura s’élance ! Le chevalier du Bélier fit un bond en arrière et, lorsqu’il reprit pied à terre, son catogan était coupé, ses longs cheveux blonds dénoués. Son casque à ses pieds.
- Tu auras beau te téléporter, grinça le Capricorne, la prochaine fois, je ne me contenterai pas de te couper quelques cheveux !
- A quoi bon se battre si tu ne sais pas pourquoi ? renchérit Aldébaran
- Je…je suis le gardien de la Maison du Bélier. Ma propre vie a peu d’importance à côté de ça !
- Ta noblesse causera ta perte ! répliqua Milo. Par l’aiguille écarlate !
L’index du Scorpion était devenu long et rouge : une myriade d’étoiles en avait fusée. Mû essaya d’y échapper mais s’aperçu soudain qu’il était paralysé par des anneaux de glace ! Impossible donc d’éviter « l’aiguille écarlate », la piqûre douloureuse du Scorpion.
- Tu dois savoir, reprit Milo que mon attaque est pleine de compassion. Elle laisse le temps à mon adversaire de se rendre. Tu n’en as reçu que deux. Il en reste 13.
- Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans « Je suis le gardien de la Maison du Bélier » ?
Plus loin dans le Sanctuaire
- Qui a osé intervenir ? glapit Dio
- Marine, chevalier d’Argent de l’Aigle, fit la nouvelle venue en déposant sa collègue contre un rocher. Tu te sens comment Shina ?
- Bof, comme un chien écrasé.
- Repose-toi, je vais les combattre.
- Tu plaisantes ! Je ne suis pas en sucre !
- Ça…
Les deux femmes défièrent les deux hommes. Shina opta pour Argueti, laissant Dio à Marine. Le colosse ricana en voyant le petit gabarit s’avancer. Argueti mesurait 2,4 m pour 180 kg ; Shina 1,66 m pour 49 kg. Du gâteau. Sauf que le « petit gabarit » n’attendit pas pour attaquer la première et se retrouver au plus près de son adversaire. Elle se servit de sa jambe comme d’une lance et frappa à pleine puissance dans la cheville du chevalier d’Héraclès ! Celui-ci hurla de douleur et voulut attraper l’impertinente mais Shina était déjà passé dans son dos. Prenant appui sur la propre armure d’Argueti, elle « escalada » littéralement son adversaire puis se propulsa en l’air : Par les griffes du tonnerre !
L’attaque fendit en deux le chevalier d’Héraclès qui poussa un cri muet et s’écroula…comme une masse.
Marine, de son côté, esquiva la première attaque de Dio mais celui-ci parvint à la surprendre : Par l’envol mortel de la mouche ! sauf qu’il ne fut pas assez rapide. Marine croisa ses bras devant elle et s’en servit pour amortir l’impact. Elle ploya les genoux, son corps entier se tendit mais elle supporta le choc. Surpris, Dio voulut enchaîner.
Elle ne lui en laissa pas le temps ! Par l’aigle foudroyant ! A son tour, Dio fut déchiqueté.
- Quand les hommes cesseront-t-ils de sous-estimer les femmes ? demanda Marine
- Jamais. C’est pour cela que nous gagnerons toujours !
- Tu cherchais Seiya ?
- Je veux le tuer moi-même.
- Retrouvons-le d’abord.
Maison du Bélier
Malgré la douleur, Mû se redressa et, d’un geste sec de la main, renvoya sa cape dans son dos. « Bélier d’or majestueux dans le ciel, range sa douceur et dévoile son agressivité », songea Camus.
- Spirale stellaire !
Un tourbillon d’étoiles filantes se créa fonçant sur les Cinq mais ceux-ci firent bloc en unissant leurs cosmo-énergie. Le choc stellaire se brisa sur cette vague dorée !
- Adieu Mû ! Par la corne du taureau !
Le choc souleva Mû du sol, déchira sa cape et le propulsa loin sous les voûtes de sa Maison. Shura ne le laissa pas retomber et projeta Excalibur. Milo y joignit deux nouvelles aiguilles, Aiolia son éclair foudroyant et Camus la poussière de diamant. Balloté par ces attaques, incapable de se défendre, Mû détruisit plusieurs colonnes et s’écrasa au sol avant d’être recouvert par de nombreux débris. Les Cinq attendirent une minute mais plus rien ne bougea.
- Il semblerait que nous ayons vaincu le premier chevalier d’Or de la fausse Athéna ! triompha Aiolia.
- En avant ! répondirent les autres
Et ils se mirent à courir pour foncer vers la Maison suivante.
Palais du Grand Pope
Assis sur son trône, le Grand Pope n’avait rien perdu de la bataille de la première maison du Zodiaque. Il soupira tristement.
- Ainsi, ils sont quand même passé. Il se sera bien battu finalement !
- C’est un homme orgueilleux, répondit Athéna en venant à ses côtés. J’ai froissé cet orgueil. Il a tenu à me montrer qu’il était digne de son rang.
- Athéna ! Vous ne devriez pas être ici !
- Pourquoi ? J’y suis autant en sécurité que dans mon temple où, je vous le rappelle, l’autre Athéna a failli m’atteindre.
Le Grand Pope se leva de son trône et fit signe à Athéna qu’elle pouvait s’y asseoir ; ce qu’elle accepta.
- Ils ont franchi la première des Douze Maisons et la suivante est vide, constata douloureusement le Grand Pope. Cinq chevaliers d’Or, ce n’est pas rien !
- Et il nous en reste autant à leur opposer, répliqua Athéna. Ils veulent me couper la tête ? Qu’ils viennent la chercher ! Mais, en attendant, il va leur falloir traverser la troisième maison. Vous savez comme moi Grand Pope qu’il est relativement aisé d’entrer dans la Maison des Gémeaux. En sortir par contre…
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Première partie : la bataille du Sanctuaire
Épisode 7 : Le cauchemar de la Maison des Gémeaux
Ayant traversé sans encombre la maison vide du Taureau, Aiolia, Aldébaran, Camus, Milo et Shura parvinrent devant l’ultime volée de marches menant à la Maison des Gémeaux. Celle-ci n’inspirait guère confiance. Au centre, deux colonnes de marbre soutenant un frontispice où les symboles du troisième signe du Zodiaque étaient gravés. De part et d’autres de cette entrée, deux ailes latérales perpendiculaires chacune terminée par une gigantesque plaque de marbre avec, à gauche, un angelot tenant un arc et, à droite, un angelot tenant une lyre. La dualité des Gémeaux.
- Cette maison est décidément sinistre, grinça Shura
- Je ne ressens aucune cosmo-énergie, commenta Aldébaran, mais, venant de ma Maison qui était vide parce que personne ne l’occupait, j’ai davantage, ici, la sensation de quelqu’un cherchant à dissimuler son cosmos.
- Gemini n’était pas sur l’Olympe, se souvint Milo. Il y a toutes les chances qu’il soit là.
- Ce sera certainement un rude adversaire, précisa Camus. Les chevaliers des Gémeaux ont la réputation d’être des maîtres de la manipulation mentale.
- Certes, mais nous sommes cinq chevaliers d’Or et nous sommes prévenus, se rengorgea Ailoia.
Soudain la gigantesque horloge du Zodiaque s’alluma !
- Mais…qu’est-ce que ça veut dire ? bégaya Shura.
- La première heure est déjà éteinte ! s’exclama Aiolia.
- Qui a allumé cette horloge ? demanda Camus
- C’est moi !
Les cinq chevaliers restèrent figés de stupeur. Ce n’était pas une simple voix qui venait de résonner en s’adressant à eux directement à travers leurs cosmos. C’était le gigantesque cosmos de quelqu’un qui faisait connaître sa volonté à tout le Sanctuaire !
- Qui…qui…bégaya Shura
- Je suis Athéna ! Je suis la Déesse de la guerre, de l’intelligence et des arts ! Vous êtes des chevaliers renégats et je vous maudits ! Dans moins de dix heures maintenant, vos armures me reviendront et vous serez dépouillés de vos pouvoirs, de vos souvenirs et de votre honneur pour révéler à la vue de tous combien vous êtes misérables ! Mais je suis aussi pleine d’amour et de compassion. Si vous me prêtez serment, je lève la malédiction. Votre sort est entre vos mains !
Pendant quelques instants, le silence régna ; chacun digérant ce qu’il venait de se passer puis, sur un simple coup d’œil entre eux, les cinq hommes entrèrent dans la Maison des Gémeaux.
Celle-ci était sombre mais ils ne rencontrèrent aucun obstacle et, à leur grande surprise, ils débouchèrent dehors !
- Mais alors, il n’y a pas de chevalier des Gémeaux finalement ? s’interrogea Milo
- Regarde mieux, répondit lugubrement Camus
L’escalier qui était devant eux descendait au lieu de monter ! Ils étaient revenus à leur point de départ !
- Je déteste qu’on se moque de moi ! rugit Shura
- Comment est-ce possible ? se demanda Aldébaran. Nous étions pourtant sur nos gardes.
- L’annonce de la pseudo-Athéna nous a tous pris de court, comprit Camus. Préoccupés, nous avons manqué de vigilance.
- Cela ne se reproduira pas ! rugit Aiolia
Ils firent donc demi-tour et entrèrent une seconde fois dans la Maison des Gémeaux. Cette fois, l’atmosphère était très différente puisqu’à l’obscurité initiale s’ajoutait une ambiance des plus fantomatiques. Les colonnes paraissaient défiler sans fin, être identiques les unes aux autres. Camus finit par s’arrêter.
- C’est inutile, nous faisons du surplace.
- Quoi ? s’exclama Shura
- Il a raison, approuva Aldébaran. Alors que tout à l’heure, nous avons traversé cette demeure en un instant, j’ai l’impression, maintenant, que nous courrons depuis des heures.
- Sûrement pas ! contesta Aiolia. Il n’y a que quelques minutes que nous sommes entrés !
- Cette différence de perception est révélatrice, fit Milo. Nous sommes sous l’emprise du chevalier des Gémeaux !
A ces mots, un rire se fit entendre. Les Cinq en restèrent surpris car, loin d’être ironique ou cruel, c’était un rire plutôt gai et joyeux comme quelqu’un qui se réjouit de la bonne blague qu’il est en train de faire. Dans une demeure aussi « particulière », c’était franchement inquiétant !
Brusquement, le chevalier des Gémeaux sortit de l’ombre. Un frisson parcourut l’assistance. L’armure des Gémeaux, massive, aux épaules carrées, n’était pas la plus classieuse des Douze mais, surtout, son casque intégral formait comme une boîte qui dissimulait les traits de son propriétaire. A cela s’ajoutaient les deux visages de chaque côté du casque : l’un neutre et l’autre narquois. La dualité des Gémeaux.
- Tu ne te moqueras plus de nous ! s’exclama Shura, fou de rage. Excalibur !
La lame fendit le sol et coupa l’armure en deux ! Une armure vide !
Camus poussa soudain Shura avec la poussière de diamant ! Avant que le chevalier du Capricorne puisse protester, un coup fendit le sol à l’emplacement même où il se trouvait une seconde plus tôt ! Sans la vigilance du Verseau, le Capricorne aurait été coupé en deux, victime de sa propre attaque !
- C’est une illusion Shura, expliqua Camus. Excalibur n’a pas continué tout droit mais a été détourné par un habile jeu entre dimensions.
- C’est exact.
L’armure des Gémeaux réapparut à l’endroit même où elle se trouvait peu avant. Même sans voir le visage de Gemini, ils pouvaient deviner sa jubilation. Il les tenait et ils le savaient.
- Finissons-en, lança brusquement Gemini. On ne joue pas avec des Chevaliers d’Or ! Que s’ouvre une autre dimension !
L’espace et le temps parurent s’ouvrir et les colonnes, de chaque côté des Cinq, s’écarter d’eux. Pire ! Ils se sentirent propulsés en arrière, attirés par un vide dimensionnel.
- Vous errerez éternellement entre les dimensions, clama solennellement le chevalier des Gémeaux. Vos tourments n’auront jamais de fin ! Adieu renégats !
- Non, nous ne pouvons pas mourir comme ça ! s’écria Aiolia.
Pourtant cela allait bientôt être le cas quand, soudain, ils s’écrasèrent tous sur le sol ! Sonnés, ils constatèrent ébahis que le chevalier des Gémeaux avait disparu et avec lui le labyrinthe !
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? interrogea Aldébaran
- Je n’en ai aucune idée, avoua Camus
- On aurait dit que quelqu’un avait brisé la dimension, tenta d’expliquer Milo
- C’est ça ! s’exclama Shura. La véritable Athéna est intervenue pour contrecarrer l’attaque de Gemini. Du même coup, elle a brisé l’illusion qui nous tenait sous son emprise. Nous pouvons sortir !
- Pas si vite ! l’arrêta Camus. L’illusion est brisée oui, mais le chevalier des Gémeaux est bien réel, lui. Si nous nous lançons sans réfléchir (un coup d’œil explicite à Shura et Aiolia), nous serons frappés par une nouvelle attaque.
- Il a raison, approuva Aldébaran
- Et tu comptes faire comment ? grinça Aiolia vexé
- Comme ça !
De sa main Camus avait fait naître des rubans de givre qui se répandirent dans la Maison des Gémeaux. Le chevalier du Verseau, tendu, ne perdait pas une miette du phénomène.
- Shura ! A gauche ! s’écria-t-il
Sans chercher à comprendre, le Capricorne lança son attaque dans cette direction. Un cri de douleur lui répondit et un objet lourd roula sur le sol. Le casque de l’armure d’or des Gémeaux. Le chevalier apparut, lui, non loin, aux longs cheveux blonds, tête baissée, la main ensanglantée lui couvrant le visage. Il se redressa brusquement, face à ses attaquants qui ouvrirent des yeux ronds.
Le chevalier des Gémeaux était une femme !
- Pour une surprise, constata froidement Camus, qu’il en fallait plus pour émouvoir
- Je croyais que les femmes chevaliers portaient des masques ? questionna Shura très hostile
- Vous me l’avez fait voler des épaules, répondit-elle narquoise
- Il n’y a jamais eu de femme chevalier d’Or ! protesta Aiolia
- Et donc ?
- Elle a raison, fit Camus en haussant les épaules. Athéna n’a jamais mis de critère d’âge, de sexe ou de couleur pour être chevalier. Celle qui occupe le Sanctuaire la singe de toute manière. De toute façon, homme, femme ou ce que vous voulez, nous vous tuerons.
- Mais d’abord, comment vous appelez-vous ? demanda Aldébaran
- Hélène. Et c’est moi qui vais vous tuer.
Autour d’eux le labyrinthe se referma. Camus fronça les sourcils. Quelque chose le dérangeait mais il ne parvenait à mettre le doigt sur ce que c’était.
- Que se crée une autre dimension !
- Par l’éclair foudroyant !
L’attaque du chevalier du Lion eut le mérite d’obliger Hélène à s’écarter et à rompre sa concentration. La dimension se referma mais le labyrinthe demeura. Milo se lança à son tour : Par l’aiguille écarlate !
Hélène opéra un salto arrière mais, quand elle atterrit, elle eut un rictus. Une aiguille au moins l’avait atteinte et, chevalier d’Or ou non, la douleur de la première aiguille était à nulle autre pareille. Milo allait relancer son attaque quand Camus posa sa main sur son bras.
- Pourquoi ? demanda simplement le chevalier du Scorpion
- Tu ne trouves pas étrange que le labyrinthe demeure alors que toute l’attention de notre adversaire est centrée sur nous ? Sur cinq chevaliers d’Or !
- Évidemment, comprit aussitôt Aldébaran
- Exactement, approuva Camus. Montre-toi Clytemnestre !
Un rire lui répondit mais celui-ci était froid et menaçant.
Sous l’œil, froid du Verseau, concentré du Taureau, rageur du Capricorne, attentif du Scorpion et surpris du Lion, un second chevalier d’Or portant l’armure des Gémeaux sortit de l’ombre !
Sans se presser, le nouvel arrivant retira son casque et le posa à terre. Les Cinq tiquèrent un instant car la femme qui se tenait devant eux était la copie parfaite d’Hélène, nonobstant la couleur d’incendie de sa longue chevelure.
- Clytemnestre, fille de Léda, annonça Camus. Sœur de Castor, demi-sœur de Pollux et d’Hélène
- Ta science m’impressionne mais tu dois savoir aussi que je ne recule jamais devant un assassinat.
- Nous sommes deux contre cinq, cela équilibre le combat, enchérit sa sœur
- Nous ne devons pas tomber dans leur piège, souffla Aldébaran à ses compagnons. Le temps file ! Il faut aller de l’avant en déployant toute notre puissance !
Les autres approuvèrent et, sans prévenir, lancèrent toutes leurs attaques d’un seul coup ! Puis ils se ruèrent en avant ! Une lumière éblouissante, un vacarme du tonnerre les aveuglèrent mais, quand ils se heurtèrent aux marches de l’escalier, ils s’arrêtèrent.
Ils étaient sortis de la Maison des Gémeaux !
- Nous avons réussi ! s’exclama Aiolia. Nous avons franchi la troisième maison du Zodiaque !
- Minute ! l’interrompit Milo. Où est Aldébaran ?
Ils constatèrent avec effroi qu’ils n’étaient plus que quatre !
- Il est resté en arrière pour nous couvrir, comprit Camus, pour une fois ému
- Nous ne pouvons pas le laisser aux mains de ces deux folles ! s’écria Shura
- As-tu donc si peu confiance en Aldébaran ? le contrecarra Milo. Veux-tu que sa stratégie, qui nous a permis de passer, ait été vaine ? Regarde l’horloge ! Il ne nous reste plus que neuf heures et sans doute moins !
Shura serra les dents mais approuva d’un signe de tête. Les quatre chevaliers de l’Olympe se lancèrent vers la quatrième Maison du Zodiaque, celle du Cancer.
Maison des Gémeaux
Aldébaran avait projeté toute sa puissance contre la seule Clytemnestre et, une fois son attaque lancée, avait brusquement viré de bord pour faire peser sur Hélène sa masse physique.
Les deux sœurs n’avaient pu contenir la puissance des cinq attaques, maintenir le labyrinthe et soutenir le choc.
Maintenant, Hélène se relevait, furieuse, la lèvre fendue.
- Ma pauvre sœur, ricana Clytemnestre, plus ça va et moins tu ressembles à la plus belle femme du monde !
- Merci pour ton soutien !
- Tu es courageux, lança Clytemnestre à Aldébaran. Rester en arrière pour permettre à tes amis de continuer. Courageux mais suicidaire.
- Crois-tu ? Je ne suis pas encore vaincu. Par la corne du taureau !
Clytemnestre croisa les bras devant elle et soutint le choc en reculant néanmoins d’une dizaine de mètres. Quand Aldébaran se trouva à deux mètres d’elle, dans l’intention évidente de l’écraser de sa puissance physique, elle les décroisa et tendit le bras droit. Il y eut comme un éclair. Le chevalier du Taureau s’arrêta net ; son casque propulsé sous la voûte et qui retomba bien loin.
- Clytemnestre ! protesta Hélène. Cette attaque est indigne d’un chevalier !
- Je sais mais je l’adore. Aldébaran, tu viens d’être frappé par l’illusion diabolique. J’avoue que le nom n’est pas terrible pour un chevalier qui se bat pour le Bien mais c’est ainsi.
- Va-t-on l’envoyer se battre contre ses anciens amis ? suggéra Hélène
- On va jouer un peu d’abord : frappe ton bras droit !
Souffrant visiblement atrocement, Aldébaran résista quelques instants avant d’obéir ! Les muscles tranchés, beaucoup de sang jaillit et souilla son armure d’or. Les mains à plat sur le sol, tête baissée, le chevalier du Taureau ne bougeait plus. On entendait les gouttes de sang tomber dru sur le sol de marbre. Hélène manifesta de la compassion ; Clytemnestre pas un remord.
- Que vais-je bien pouvoir t’ordonner maintenant ? De te couper la tête ?
- Tu aurais dû suivre le conseil de ta sœur, Clytemnestre, lança soudain Aldébaran. On ne joue pas avec un chevalier d’Or !
Alors que les quatre chevaliers de l’Olympe courraient dans les marches, une violente explosion secoua le Sanctuaire !
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Première partie : la bataille du Sanctuaire
A vive allure, le chevalier du Cygne courrait vers les Douze Maisons. Il ne restait plus guère de chevaliers de l’Olympe mais tous semblaient vouloir converger vers ce haut lieu. Il coupa en effet la route de l’un d’eux.
- Hyoga, chevalier du Cygne ! Ta route s’arrête ici ! s’exclama ledit Hyoga
- Cerdan, chevalier du Bouvier, répondit l’autre d’un ton sec.
Il prit aussitôt une pose de combat singulière, bien campé sur ses jambes, les bras repliés, levés et les poings serrés. Il décocha brusquement une série de coups rapides que Hyoga fut totalement incapable d’arrêter. Mis sur la défensive et devant même reculer, le chevalier du Cygne ne parvenait pas non plus à contre-attaquer. Son adversaire aggrava l’humiliation d’un direct à la mâchoire qui le sonna. Le crochet du gauche qui suivit le jeta à terre.
- Si je ne parviens pas à percer à jour sa technique, je suis perdu, souffla Hyoga après avoir craché du sang
Il se releva et tenta de se mettre en position mais le Bouvier reprit son harcèlement à base de coups rapides mais intenses. Hyoga parvint cette fois à se protéger mais ne pouvait toujours pas contre-attaquer. Cependant, à l’abri derrière ses bras, il parvint à reprendre son sang-froid. Lorsque Cerdan voulut relancer un crochet, Hyoga laissa faire mais il attrapa le poignet de son adversaire. Celui-ci poussa un cri de surprise, et de douleur, car un froid intense lui brûlait le poignet. Il se dégagea d’un direct du gauche qui envoya Hyoga à terre et fit voler son casque qui retomba non loin.
- Bravo, reconnut Cerdan qui se frottait le poignet droit. Tu as gelé ma main droite mais, malheureusement pour toi, je suis aussi habile de la gauche ! Allons ! Relève-toi ! Tu ne vas pas mourir à terre, n’est-ce-pas ? A moins que tu ne préfères te rendre ?
Hyoga ne répondit pas mais il intensifia sa cosmo-énergie. Un nuage de froid glacial se répandit autour de lui. La chaleur ambiante (il était presque midi) dégageait une fumée blanche mais le chevalier combattait victorieusement le climat grec pour l’instant. Afin de ne pas se retrouver piégé dans la masse de froid, le chevalier du Bouvier dut reculer de quelque pas.
C’était l’ouverture espérée par Hyoga. Il se releva brusquement et concentra toute sa force dans un seul coup : Holodny Smerch !
Cerdan se retrouva soulevé du sol par un véritable tourbillon de glace qui le congela en plein vol. Lorsqu’il s’écrasa au sol une seconde plus tard, il était déjà froid.
Hyoga souffla une seconde avant de se remettre en marche.
Non loin de là
- Il est là ! s’exclama Marine ; elle désignait le corps de Seiya
Shina et elle-même s’arrêtèrent pour contempler le champ de bataille : du sang partout, des morceaux de bronze et d’argent au sol, des impacts de coups. Shina se pencha sur le corps de son disciple pendant que Marine allait s’assurer que le chevalier d’Argent (de la Flèche, comme elle le constata en trouvant les deux flèches d’or que Seiya avait reçu) était bien mort.
- Incroyable, murmura-t-elle. Comment un homme qui n’a reçu le sacre du chevalier que le matin même peut-il terrasser un adversaire plus fort que lui quelques heures plus tard ?
- C’est pas croyable ! s’exclama Shina. Il est vivant cet animal !
- Vivant ? Tu es sûre ? répondit Marine estomaquée
- Le pouls est faible, il a perdu beaucoup de sang mais il bouge encore ! Il est plus solide qu’un poney des Shetland !!
Marine vint près de Seiya, constata que son bras gauche était cassé et, comme elle avait quelques pouvoirs de guérison, elle tâcha de réparer en partie les dégâts. La douleur qui en résultat réveilla Seiya.
- Ne bouge pas, lui ordonna Shina. Tu es très faible.
- Je dois…y retourner, souffla-t-il
- Retourner où ? Te battre ? Tous ceux qui nous ont attaqué sont morts !
- Non…je sens qu’il en reste (rejetant l’aide des deux femmes, il se releva péniblement).
- Mais tu veux faire quoi dans ton état ! s’écria Shina. Tu tiens à peine debout ! Ton armure est en miettes ! Tu veux mourir ou quoi ?
- Je suis un chevalier du Zodiaque, répliqua-t-il. Mon devoir est de me battre pour Athéna, dans quelque état que je puisse être !
- Ton devoir est aussi de rester en vie.
- Pour quoi faire si nos adversaires arrivent à tuer Athéna ?
- Laisse les chevaliers d’Or défendre le temple d’Athéna. Tu as fait ton devoir.
- Pas encore, il en reste et ce ne sont pas des chevaliers d’Or.
- Il a raison, glissa Marine
- Toi, la ferme ! Seiya, je t’interdis de repartir au combat !
- Désolé Shina mais, depuis ce matin, je ne suis plus ton élève et je n’ai pas à t’obéir (et il repartit en courant…mais à petite foulée)
- C’est pas possible d’être corniaud à ce point-là ! explosa Shina. C’est pas le chevalier Pégase mais celui de la Mule !
- Shina, fit Marine, je dois te féliciter pour le niveau auquel tu as hissé Seiya. Je dois le reconnaître : il est bien plus puissant que ne l’était Docrates.
- Pff, en fait, je n’ai presque rien fait, confessa Shina. J’ai toujours senti en Seiya une formidable cosmo-énergie mais il a toujours préféré roupiller en cours plutôt que m’écouter, aller rôder près du centre d’entrainement des filles et n’en faire qu’à sa tête. Il est encore loin de sa véritable puissance !
- Tu as fait plus que tu ne le crois, et il le sait
Shina haussa les épaules mais on sentait que le compliment avait porté.
Devant les marches des Douze Maisons
Seiya parvint jusqu’à l’esplanade où il trouva deux corps. Le plus près était celui d’un chevalier de bronze en armure verte. Secoué par Pégase, il reprit connaissance.
- Je suis Seiya, le chevalier Pégase, et toi, qui es-tu ?
- Shiryu, chevalier du Dragon. Mais…mais tu es vivant !
- Brillante déduction ! C’est rentable d’aller jusqu’en Inde pour développer son sens de l’observation !
- Chine, le corrigea sans sourire Shiryu. Je me suis entraîné en Chine.
- Bof ! Chine, Inde ; tout ça c’est un peu pareil.
Shiryu décocha un regard interrogatif à Seiya mais ne répondit rien. Il se dirigea vers l’autre chevalier qu’il présenta comme Argol, chevalier d’Argent de Persée. Celui-ci avait de profondes entailles aux deux jambes infligées par une lame « invisible » comme le raconta le Dragon. Argol avait réussi à stopper l’hémorragie en se faisant des garrots mais ces efforts l’avaient épuisé et il avait perdu connaissance. Sur ces entrefaites, Hyoga survint. Seiya voulut le combattre mais Shiryu le retint. Marine et Shina les rejoignirent peu après.
- Le combat est terminé pour vous, insista Shina. Et de toute façon, vous n’êtes pas autorisé à entrer dans le chemin des Douze Maisons.
- Sinon ? voulut savoir Seiya
- Le Sanctuaire a un code pénal très simple : toute infraction à ses règles est punie de mort.
- Donc, si je vous suis bien maître (et Seiya insista bien sur le titre), si nous restons ici, nous restons vivants mais nous sommes des lâches ; si nous entrons dans cette route, soit nos ennemis nous tuent et nous mourront en faisant notre devoir soit le Grand Pope devra nous exécuter pour désobéissance. A tout prendre, je préfère me battre !
- Raisonnement imparable, renchérit Hyoga, je t’accompagne !
- Mon maître est le chevalier de la Balance, ajouta Shiryu, je suis certain qu’il nous défendra devant le Grand Pope.
- Vous êtes des chevaliers de Bronze, leur rappela Marine. Qu’espérez-vous accomplir ?
- Marine a raison, fit Argol, qui avait repris connaissance. Il vaut mieux s’occuper des blessés. Shiryu ! Ce sont des chevaliers d’Or qui sont devant vous !
- Ce que nous espérons accomplir ? répliqua froidement Seiya. Un miracle !
Sans ajouter autre chose, il tourna le dos aux chevaliers d’Argent et se lança dans l’ascension des Douze Maisons ; Shiryu et Hyoga en firent de même.
Non loin de là, un corbeau croassa.
Shun eut un frisson. « Sales bêtes ! pensa-t-il. Les champs de bataille sont des festins pour les corbeaux ! »
Soudain, sa chaîne se tendit et le chevalier Andromède s’arrêta. Un danger le menaçait. Il regarda autour de lui et constata qu’une multitude de corbeaux le dévisageait avec intérêt. Il fronça un sourcil : ce fait n’avait rien d’habituel. Brusquement, la nuée se jeta sur lui !
- Chaîne nébulaire ! Protège-moi !
La chaîne nébulaire entoura Shun de ses anneaux de bronze et repoussa la violente attaque des oiseaux noirs.
- Ce ne sont pas des corbeaux ordinaires, grinça Shun.
- En effet !
Un homme chauve, vêtu de noir, se tenait non loin de là, caressant un corbeau avec douceur.
- Le chevalier du corbeau je présume ?
- Je m’appelle Jamian, chevalier d’Argent du Corbeau. Le chevalier Andromède, je présume ? En fait, je ne présume rien. Mes corbeaux te pistent depuis que tu as tué le chevalier de la Licorne.
Shun frissonna pour la seconde fois. Cette fois, le combat serait sérieux. En fait, ce serait sans doute son dernier mais il combattait pour Athéna, il ne reculerait pas.
Trop tard pour ça d’ailleurs car les corbeaux se jetèrent sur lui. Sans difficulté, Shun repoussa l’attaque.
- C’est tout ce que vous avez dans le ventre Jamian ? Sérieusement, lancer des corbeaux contre un chevalier de Bronze ?
- Sérieusement, s’amusa Jamian
Soudain, Shun comprit que quelque chose n’allait pas. Des milliers de plumes tombaient du ciel sur lui. Il constata que ces plumes collaient à son armure et ne partaient pas quand il voulait les enlever.
- Ces plumes…pèsent de…plus en plus lourd…gémit Shun. Qu’est-ce…qui se passe…
- Ce qui se passe, c’est que tu as perdu.
Les plumes recouvraient maintenant tout le corps de Shun. Le poids de celles-ci ne permit plus au chevalier Andromède ne tenir debout et il s’écroula au sol.
- Adieu chevalier Andromède ! Par les ailes noires du corbeau !
Le coup fit tressauter le corps de Shun qui resta immobile. Jamian regarda la scène avec satisfaction. Un chevalier de Bronze ne pouvait pas vaincre un chevalier d’Argent.
« Je ne peux rester comme ça. Je vais mourir si je ne réagis pas. Je ne peux pas être vaincu si facilement ! »
Jamian allait s’en retourner mais il se figea soudain. Un cosmos émergeait du corps recouvert de plumes. Il augmentait de secondes en secondes puis, brusquement, une puissante énergie brisa le carcan de plumes et libéra le chevalier Andromède !
- Impossible, dit Jamian éberlué. Comment est-ce possible ?
- Je…suis un…chevalier, répondit Shun qui essayait de reprendre sa respiration. Je ne me laisserai pas vaincre aussi rapidement !
- Un chevalier de Bronze est rapidement vaincu par un chevalier d’Argent parce que c’est un chevalier de Bronze ! C’est la loi ! La nature ! C’est ce qui doit être !
- Mais ce n’est pas ce qui sera. Chaînes nébulaire, à l’attaque !
La chaîne se démultiplia telle une herse mais Jamian ne s’en soucia guère. Il esquiva l’attaque et riposta. Shun dut se protéger.
- Hum…la chaîne nébulaire est double, constata Jamian. Une partie offensive et une autre défensive. Impressionnant mais ta résurrection ne te servira pas à grand-chose. Tu n’es pas assez rapide et ta chaîne est impuissante contre mes corbeaux !
Pour le prouver, Jamian relança ses oiseaux et Shun eut le plus grand mal à les garder loin de lui. Puis, tout à coup, il passa à l’attaque.
- Ridicule ! ricana Jamian. Tu ne peux pas attaquer tous les corbeaux d’un coup !
- Détrompe-toi ! Eagle Clutch !
Sous les yeux éberlués de Jamian, la chaîne nébulaire changea de forme et se transforma en filet dans lequel les corbeaux furent pris au piège.
- Voici ma contre-attaque, Corbeau ! Vague de tonnerre !
La chaîne offensive fusa droit devant elle, faisant comme des montagnes russes (ce qui la faisait accélérer un peu plus à chaque fois), concentrant en un seul point la force cinétique. Jamian fut percuté de plein fouet et rejeté loin en arrière. Il s’écrasa sur le sol rocheux à plat ventre, remua quelques secondes avant de s’immobiliser. Les corbeaux restèrent silencieux et immobiles.
- Bon appétit, sales oiseaux ! grinça Shun.
Il se repéra sur la grande horloge du Zodiaque et s’élança vers elle.
Vers les Douze Maisons.
Soudain, une explosion ébranla le Sanctuaire.
A suivre
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Épisode 9 : Requiem
L’explosion saisit les quatre chevaliers de l’Olympe en plein dans leur ascension vers la Maison du Cancer. Shura s’arrêta net.
- Ne te retourne pas, lui ordonna Camus
- Mais…
- Aldébaran s’est sacrifié pour que nous puissions abattre la fausse idole qui vit dans le temple d’Athéna. Puisse-t-il avoir purifié le temple des Gémeaux !
Sans rien ajouter de plus, le chevalier du Verseau reprit sa course. Un peu mal à l’aise par l’absence de compassion pour leur camarade tombé, les trois autres s’accordèrent une pensée pour ce dernier.
La Maison du Cancer présentait deux ailes non parallèles comme deux lignes partant du corps central et s’en éloignant graduellement. On pouvait y voir une tentative de matérialiser les pattes d’un crabe.
Quand ils entrèrent, la première chose qui les frappa fut l’obscurité de la demeure puis ils notèrent de nombreuses petites lueurs sur les côtés de l’allée centrale. S’en approchant, ils virent de multiples chapelles avec des bâtonnets d’encens et des cierges se consumant lentement. Aiolia sursauta soudain et désigna le mur en face d’eux.
Des milliers de visages apparaissaient et disparaissaient sans arrêt ; pleurant ou souffrant, ils paraissaient plongés dans la plus grande affliction. Et il n’y en avait pas que sur UN mur mais toutes les parois de la Maison du Cancer en étaient tapissées.
Rendus muets par l’horreur et l’incompréhension, les quatre chevaliers avancèrent au pas dans une maison plongée dans un silence étrange. en fait de silence…
- Il y a un chant, remarqua brusquement Shura. C’est léger, encore bas, mais c’est net.
- C’est exact, reconnut Milo, mais je ne comprends pas les paroles. Ce n’est pas du grec.
- C’est idiot, repri Shura mais je pense à du latin.
- Mais c’est quoi encore cette Maison ! grimaça Aiolia
Non loin d’eux, une statue émergea de la pénombre. Une statue de marbre représentant une femme couronnée d’étoiles tenant une épée abaissée dans la main droite et un globe surmonté d’une croix dans la main gauche.
- Curieux, fit Camus. On dirait à la fois la Vierge Marie et Athéna.
- Syncrétisme ? avança Milo
Camus haussa les épaules et ils avancèrent jusqu’à apercevoir une croix gigantesque qui leur barrait la route.
Plus exactement, un calvaire de plusieurs mètres de haut, sans doute en bois, avec un Christ crucifié, sans doute en bronze.
Au pied du calvaire, un autel richement orné et un homme portant une soutane violette, doublée de noir et filetée de cramoisi avec une ceinture large, leur tournait le dos.
- C’est lui que l’on entendait, constata Milo
- Je comprends ce que l’on entendait : c’est une Missa pro defunctis ; la messe pour les défunts ! expliqua Shura
- C’est exact, entendirent-ils
L’homme se retourna et les toisa du haut des quelques marches qui menaient à l’autel.
- Je la célébrais pour vous : « Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine. Dieu, il convient de chanter tes louanges en Sion ; et de t'offrir des sacrifices à Jérusalem. Exauce ma prière, toute chair ira à toi. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine »
- L’introït, comprit Shura. L’ouverture de la messe.
- Prématuré, rétorqua froidement Camus. Nous ne sommes pas encore morts.
Maison du Bélier
Malgré leur attitude bravache en bas des marches, c’est avec quelque circonspection que Seiya, Hyoga et Shiryu débouchèrent devant la première des Douze Maisons. Le premier, mal remis de ses blessures, suait sang et eau et soufflait comme un phoque. Courir avec des côtés cassées, c’est douloureux. Frappés par les dégâts qui dénotaient la violence des combats, ils avancèrent avec précaution.
L’intérieur de la maison était à peine moins ravagé que l’extérieur. Ils furent en particulier marqué par un amoncellement de gravas.
- Là ! Une main dépasse ! s’exclama Hyoga
- Dégagons-le ! proposa Shiryu
- Et si c’est un ennemi ? lui opposa Seiya
- L’humanisme d’abord.
Seiya fit la moue mais aida à dégager le corps ; celui d’un chevalier d’Or. Ils comprirent vite en voyant l’armure que c’était celui du Bélier.
- Il est encore vivant ! s’exclama soudain Shiryu. Nous l’avons dégagé à temps ! Vite ! Hyoga ! Du froid !
Devant un Seiya stupéfait (car il ne connaissait pas les pouvoirs de ses compagnons), Hyoga émit une brise rafraîchissante qui parvint à sortir le Bélier de son coma. Il resta stupéfait en voyant ses sauveurs.
- Qu’est-ce que vous faites ici ? leur demanda-t-il
- Nous vous sauvons la vie, répliqua Seiya
- Vous ne devriez pas être ici.
- Bon ! Pour les remerciements, on repassera !
- Attendez ! Où comptez-vous aller ?
- Protéger Athéna du mieux que nous le pourrons, répondit Shiryu avec toute l’humilité dont il était capable…et coupant la parole à une réplique plus cinglante de Seiya !
Le chevalier du Bélier les regarda avec attention puis hocha la tête.
- Je vous interdis d’aller plus loin.
Maison du Cancer
- Qui es-tu ? lança Aiolia d’un ton furieux
- Logiquement, le gardien de cette maison. Je croyais les chevaliers d’Or, même renégats, plus intelligents que ça !
- Cette maison est…est…quoi déjà ? s’étrangla de fureur le Lion
- Une église, lui répondit Shura. Et cet homme, tout chevalier du Cancer qu’il soit, est aussi évêque, comme sa tenue en témoigne.
- En effet.
- Et peut-il nous expliquer tous ces visages grimaçants allant et venant ? ajouta Milo
- Ils ne vont et viennent pas, le contredit le chevalier-évêque. Ce sont les visages des âmes de toutes celles et tous ceux qui meurent et qui sont terrorisés. Par mon chant et mes prières, je les guide vers le Royaume des Cieux. C’est pourquoi elles disparaissent : apaisées et confiantes, elles ne souffrent plus et disparaissent de cette maison qui est un point de passage. Vous comprenez pourquoi on m’appelle le Masque de Mort du Cancer.
Il fit flamboyer sa cosmos-énergie qui déchira sa soutane révélant son armure d’Or. Levant la main droite, il fit un signe de croix et psalmodia : Seigneur, ayez pitié. Christ, ayez pitié. Seigneur, ayez pitié.
Le kyrie elison, le deuxième mouvement de la messe des morts.
- Je ne vais pas me laisser faire comme ça ! hurla Aiolia. Par l’éclair foudroyant !
Le Masque de Mort opéra un mouvement de repli en sautant derrière l’autel qui fut gravement endommagé. « Seigneur, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font », murmura-t-il puis il se dressa à nouveau.
- Par les vagues d’Hadès ! énonça-t-il en levant la main droite index tendu
Les quatre chevaliers eurent la sensation d’être aspirés dans un tourbillon et tout devint noir.
Quand ils rouvrirent les yeux, tout était noir autour d’eux ; la roche du sol comme le ciel. Un silence total. Un silence de mort.
- Nous sommes à la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts, comprit Shura.
- Et comment va-t-on revenir dans la Mason du Cancer ? demanda Aiolia
- En théorie, on ne peut pas, répondit Camus avec un sourire en coin
- En unissant nos cosmos, nous parviendrons peut-être à ouvrir un passage ? hasarda Milo
- Ce sera inutile !, fit une voix qui les glaça. Concentrez-vous sur la musique.
Ils entendirent les notes jouées sur une harpe. Une harpe d’or quelque part sur l’Olympe. Se concentrant comme Pandore venait de le leur ordonner, ils sombrèrent comme dans un sommeil. Leur corps disparurent et quatre feux follets s’en furent vers le firmament.
Quatre corps se relevèrent dans la Maison du Cancer.
Maison du Bélier
Les trois chevaliers de Bronze eurent l’impression d’avoir mal entendu.
- Qu’est-ce que vous avez dit ? s’exclama Seiya
- Que moi, Mû de Jamir, chevalier d’Or du signe du Bélier, je vous interdisais d’aller plus loin.
- Mais pourquoi ? demanda Hyoga. Nous sommes…
- Incapables de faire face à ceux qui vous précèdent.
- Pardonnez-moi, rétorqua Shiryu mais ce n’est pas à vous d’en décider. Nous sommes dans le même camp donc vous pouvez nous laisser passer et vous laver les mains de ce que nous deviendrons.
- Mais je ne le ferai pas.
- Inutile de discuter ! s’écria Seiya. Il faut forcer le passage !
Sauf qu’il fut incapable d’avancer ! Pire ! Il se trouva soulevé du sol, tourna sur lui-même comme une toupie devenue folle avant d’aller fracasser une malheureuse colonne encore debout !
- Seiya ! ça va ? demanda Hyoga inquiet
- Il a fait ça comment ? répondit le chevalier Pégase sonné
- Télékinésie, répondit Shiryu. Chevalier du Bélier, ajouta-t-il en se tournant vers lui : je vous en supplie. Je suis même prêt à le faire à genoux.
- Ce sera inutile. Je m’oppose à ce que vous alliez plus loin car vos armures, surtout celle de Pégase, se fracasseront au premier choc. Je ne crois pas qu’Athéna veuille que ses chevaliers meurent inutilement.
- Peut-on renforcer nos armures alors ? s’enquit Hyoga
- Oui, répondit le Bélier, mais il y a un prix.
- Nous sommes prêts à le payer ! s’exclamèrent Hyoga et Seiya qui remarquèrent soudain que leur camarade n’avait rien dit mais était devenu singulièrement pâle.
- Mon maître, le chevalier de la Balance, m’a parlé du pouvoir de réparateur du chevalier du Bélier, dit-il d’une voix blanche. Pour réparer une armure, il faut du sang. Beaucoup de sang.
Maison du Cancer
Le Masque de Mort entonnait le Graduel : Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine. Le juste restera dans un souvenir éternel, duquel il n'a pas à craindre une mauvaise réputation quand il les vit se relever.
- C’est impossible, commenta-t-il. Comment avez-vous fait pour revenir ?
- Je t’avais dit que c’était prématuré de célébrer la messe des morts pour nous, répondit Camus : Par la poussière de diamant !
Le froid gela les mains du célébrant…qui ne pouvait plus célébrer. Shura se lança à son tour : Excalibur !
Si Masque de Mort échappa à la lame, ce ne fut pas le cas du calvaire qui fut coupé en deux et s’écroula avec fracas. Le Cancer se signa…imité par le Capricorne. Milo attaqua à son tour avec l’aiguille écarlate (deux d’un coup) et Aiolia déclencha à nouveau l’éclair foudroyant. Leur adversaire, submergé, fut projeté contre le fond du temple. Si l’autel et le calvaire coupait l’allée centrale, un dégagement latéral permettait de revenir dans l’axe de la sortie.
Les quatre assaillants se lancèrent en même temps…ce qui était précisément attendu par le chevalier du Cancer : Par les vagues d’Hadès !
Une seconde fois, ils furent projetés dans l’entre-deux-mondes tandis que le Cancer psalmodiait le Trait : Absous, Seigneur, les âmes de tous les fidèles défunts de tout lien de péché, et que, secourues par ta grâce, elles méritent, Seigneur, d’échapper au jugement vengeur et de goûter aux joies de la lumière éternelle.
Quand ils se relevèrent, ils reconnurent le sinistre endroit.
- Je tiens à peine debout, constata Shura essoufflé
- Moi aussi, constata Milo
- Sans doute le contrecoup de son attaque, analysa Aiolia
- Sans doute oui, approuva Camus. Le fait est que nous sommes épuisés. Je ne vois pas comment nous allons pouvoir nous sortir de là !
Maison du Bélier
- Comment ça, « beaucoup de sang » ? demanda Seiya soudain moins assuré
- Les armures sont des organismes vivants, expliqua Mû, et comme tels, elles ont besoin de sang. Les armures du Cygne et du Dragon sont en relatif bon état donc il n’en faut pas beaucoup mais celle de Pégase est à revoir entièrement. Je doute que tu ais assez de sang pour t’acquitter du prix.
- Je suis quand même prêt à le payer, assura Seiya ayant repris ses esprits
- Tu n’en feras rien, espèce de poney mal débourré !
Stupéfaits, les chevaliers de Bronze se retournèrent et virent arriver Shina, Marine sur ses talons.
- Qu’est-ce que tu fais là ? lança sèchement Seiya à son ancien maître. Je croyais que tu voulais rester en bas.
- Je me sentais seule.
- Vraiment ?
- Mais non bourrique ! Je suis venue essayer (et elle insista sur ce mot) de te sauver la vie. Retire ton armure.
- Quoi ?
- Retire ton armure ou je le fais moi-même.
Maison du Cancer
Le Masque de Mort se retourna. Il était seul dans sa Maison…si l’on oubliait les quatre corps étendus devant lui. pourtant, il sentait comme une présence. Une ombre menaçante. Se concentrant, il n’eut pas de mal à la découvrir. Il faut dire aussi qu’elle ne cherchait pas à se cacher. Assise sur son banc de pierre, paupières closes, Pandore jouait de la harpe. Il reconnut sans mal l’air : le Magnificat ; « Mon âme loue le Seigneur » chante la Vierge.
- Depuis l’Olympe, elle est inexpugnable, comprit le chevalier du Cancer mais sa musique pourrait bien une nouvelle fois parvenir à rappeler les renégats de l’entre-deux-mondes. Je n’ai pas le choix : je vais devoir aller les affronter directement.
Maison du Bélier
Seiya contemplait le petit tas informe qui avait été son armure. Outre le bras gauche détruit, l’armure de Pégase, « comme neuve le matin » selon lui – nonobstant le fait qu’elle soit millénaire – était ravagée par des fissures et des éclats un peu partout. Shiryu et Hyoga avaient aussi ôté les leurs pour que Mû les examine attentivement. Après avoir hoché gravement la tête, il regarda Shina qui comprit.
Sous les regards effarés de Seiya et Hyoga, et inquiet de Shiryu, la jeune femme s’ouvrit les veines du poignet droit et laissa son sang couler à flots sur l’armure de Pégase. Au bout d’un temps qui parut démesurément long, Mû en recueillit quelques gouttes dans sa main et les répandit sur les deux autres armures puis il fit signe à Marine, restée en retrait jusque là, de s’avancer. Lui-même appuya sur le poignet de Shina et l’hémorragie s’arrêta. Seiya fut surprit que son maître ne dise rien mais quand il vit que Marine la soutenait pour l’allonger sur le sol, il comprit brusquement qu’elle était inconsciente ! Il y avait sans doute longtemps qu’elle avait perdu connaissance mais elle était restée debout.
- Un exemple pour nous tous, murmura-t-il sincèrement ému. Est-ce qu’elle va s’en sortir ?
- Elle a perdu près de la moitié de son sang, répondit Mû
- Et il en faut moins que ça pour mourir, compléta sinistrement Shiryu.
- Pour un humain ordinaire sans doute, répliqua rageusement Seiya en s’animant, mais, là, on parle de Shina ! D’un authentique chevalier du Zodiaque ! et d’une gigantesque emmerdeuse. Non, elle ne peut pas mourir. Pas ici, pas maintenant.
- Je vais m’occuper d’elle, promit Marine. Et toi, tu feras en sorte que son sacrifice n’ait pas été vain.
- A propos, demanda Hyoga à Mû, combien de temps vous faut-il pour réparer l’armure de Pégase ?
- Plus les améliorations sur les vôtres, moins d’une heure.
- Pas le choix, il faut attendre, soupira Shiryu.
Entre-deux-mondes
Les quatre chevaliers d’Or avaient entendu la musique et ils s’apprêtaient à se joindre à elle pour repartir quand une attaque fulgurante jeta le Capricorne à terre !
Avant que quiconque puisse réagir, le Masque de Mort était apparu et il lança de nouveaux coups contre ses adversaires. S’il parvint à toucher Aiolia et Milo, Camus avait eu les quelques secondes nécessaires pour se ressaisir. Le Verseau créa un bouclier de glace qui stoppa l’attaque du Cancer puis il projeta un concentré de blizzard contre celui-ci. Avant que le Masque de Mort ait pu contre-attaquer, Camus se baissa et lui saisit les deux jambes au niveau des cuisses. Le chevalier du Cancer hurla de douleur quand le froid le mordit. Mais il parvint tout de même à projeter sa jambe dans la figure de Camus qui retomba en arrière.
Milo vint à sa rescousse et projeta quatre nouvelles aiguilles écarlates, portant à six le nombre total reçu par le Masque de Mort. Il mit un genou à terre.
- Impossible de geler son armure d’or, fit Camus. Il faudrait pour cela atteindre le « zéro absolu » soit – 273,15°C et cela, personne, même pas moi, n’en est capable.
- Avec six aiguilles, il doit commencer à avoir la tête qui tourne et à faiblir, avança Milo. Pour un être humain ordinaire, c’est la limite avant la perte de connaissance. Un chevalier d’Or est plus résistant, certes, mais quand même…
- Pourquoi est-il venu ici ? se demanda Shura
- Parce qu’il a entendu la musique jouée par Pandore, comprit Camus, et il ne pouvait pas prendre le risque que nous revenions une nouvelle fois. Bien tenté, chevalier du Cancer, mais en vain.
- Je vais porter le coup de grâce, se proposa Aiolia. C’est un chevalier d’Or, même renégat donc avec respect. Par l’éclair foudroyant !
- Par les vagues d’Hadès ! hurla Masque de Mort tentant le tout pour le tout ; quel effet pouvait avoir une attaque censée vous projeter dans l’entre-deux-mondes quand on y est déjà ?
Maison du Bélier
La quatrième heure était éteinte. Seiya et ses deux compagnons n’avaient pu manquer de voir la gigantesque horloge du Zodiaque et il ne leur avait pas fallu longtemps pour comprendre. Il fallait à tout prix gagner du temps même s’ils ignoraient ce qui se passerait au bout des douze heures. A ce petit jeu, Seiya fut le plus imaginatif et il parvint à dérider les deux autres. Puis Mû les appela.
Quand Seiya endossa pour la seconde fois l’armure de Pégase, il eut la sensation extraordinaire qu’il endossait une nouvelle armure.
- Vous aviez raison, murmura le jeune homme soufflé. Elle vit, je peux presque l’entendre respirer ! Comment ne m’en étais-je pas rendu compte plus tôt ?
- La première fois, on se croit chevalier et la fierté nous aveugle. C’est aussi quand on croit avoir perdu quelque chose que l’on comprend combien elle pouvait nous être chère, répondit le chevalier du Bélier
- J’ai pas tout compris, avoua Seiya mais je suis d’accord avec vous !
- Nos armures sont aussi plus belles, constata Hyoga
- Tu crois que tu vas terrasser nos ennemis avec tes points de charisme ? s’amusa Seiya avant de redevenir sérieux : Marine, tu veilles sur Shina ?
- Comme sur la prunelle de mes yeux. Et reviens vivant, histoire qu’elle n’aille pas te tuer.
- Chevalier du Bélier, énonça solennellement Shiryu, nous vous remercions. Mais, avant que nous partions, je voudrais vous mettre en garde. Vous avez certainement senti qu’un chevalier de l’Olympe se dirige par ici mais, il me semble qu’il n’est pas seul. Je n’en suis pas certain mais…
- Si vous l’êtes, sourit Mû mais vous êtes trop modeste pour l’admettre et je vous félicite car ce n’était pas évident de sentir leur cosmos.
- « Leur cosmos » ? mais de qui ? s’étonna Hyoga
- Des Spectres sont entrés dans le Sanctuaire, expliqua Mû. Partez maintenant. Vous serez les derniers à qui j’autoriserai le franchissement de la Maison du Bélier !
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
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Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Épisode 10 : Les Spectres
Au moment où les chevaliers de Bronze allaient quitter la Maison du Bélier, Mû les retint :
- C’est sans doute hors de votre compréhension mais…je crois que je dois le faire. Savez-vous pourquoi les chevaliers d’Or sont si puissants ? Non ? (Aucun ne risquât de réponse, pas même Seiya). C’est parce qu’ils maîtrisent le septième sens.
- Le septième sens ? répéta Seiya incrédule. Les cinq sens : la vue, le goût, le toucher, l’ouïe, l’odorat…
- Le sixième sens…l’intuition, poursuivit Hyoga
- Et le septième qui les englobe tous, comprit Shiryu
- C’est exact, confirma Mû. Les chevaliers d’Or le maîtrisent en permanence et peuvent donc dégager une puissance surhumaine mais, en réalité, chaque chevalier est capable de l’atteindre. N’oubliez jamais que, quel que soit votre degré d’épuisement, votre cosmo-énergie n’a pas de limite. Maintenant, allez-y !
Peu après leur départ, un autre chevalier faisait son entrée dans la Maison du Bélier.
- Je suis Shun, chevalier d’Andromède et je viens de l’Olympe. Chaîne nébulaire, à l’attaque !
La chaîne fusa jusqu’à Mû mais se figea brusquement, la pointe à un centimètre du front de ce dernier puis elle se retourna contre son maître qu’elle enlaça dans ses anneaux de bronze, la gorge à moitié broyée ! Incapable de se libérer de l’étau, Shun suffoquait.
Soudain, une violente attaque frappa Mû qui se retrouva propulsé contre une colonne ! Libéré de l’emprise télékinésique du Bélier, Shun s’effondra au sol et son premier acte fût d’aspirer une immense goulée d’air et de tousser.
- Montrez-vous !, ordonna Mû
Un ricanement lui répondit puis ce fut comme si de petites étoiles se mettaient à scintiller dans la pénombre puis des silhouettes se dessinèrent. Les Spectres. Les guerriers d’Hadès vêtus de leurs armures noires scintillantes d’argent ; on les appelle les surplis. Détail curieux : quel que soit le Spectre, ils portent tous la même tenue noire et les surplis présentent tous le même aspect noir et mat. Ici, certains portaient des masques mais, d’aucun, on ne voyait les yeux.
- Eh bien Andromède, s’amusa un colosse, on cultive les pissenlits ?
- La ferme Gigant, cracha Shun en se relevant péniblement.
- Prends-en de la graine, petit, répliqua le dénommé Gigant
Son poing projeta une violente attaque contre Mû mais le chevalier du Bélier n’était pas né de la dernière pluie. Cette fois, il stoppa l’attaque d’une seule main. Mais, il se montra trop confiant. Gigant l’enserra soudainement dans une prise d’étau, le serrant contre lui comme s’il voulait le broyer à la façon d’une noisette. Shun n’attendit pas la suite et quitta la Maison du Bélier en courant. Les autres Spectres, sans doute une douzaine en tout, entourèrent celui qui était visiblement leur chef.
Malheureusement pour Gigant, on ne broie pas une armure d’or comme une noisette. Prenant appui sur les épaules du Spectre, Mû décocha un violent coup de pied qui repoussa son agresseur. Un second passa à l’attaque : Parfum de sang !
Mû n’eut que le temps de s’abriter derrière son mur de cristal qui se tacha de rouge ; des gouttelettes de sang qui, animées d’une vie propre, se déplaçaient sur le mur de cristal…qu’elles rongèrent !
- Que dis-tu de l’attaque de Cube du Dullahan de l’étoile terrestre de l’obscurité ? s’enorgueillit ledit Spectre
Pour toute réponse, Cube s’éleva dans les airs et alla percuter ses collègues comme une boule de bowling !
- Je n’ai pas de temps à perdre avec vous, fulmina Mû. Par l’extinction des étoiles !
Le chevalier du Bélier projeta six étoiles qui anéantirent six Spectres ! Il voulut poursuivre mais se trouva soudainement privé de ses mouvements, figé comme une statue ! Gigant s’approcha de lui :
- Pas de temps à perdre ? Nous non plus ! Avec les compliments de Gigant du Cyclope de l’étoile terrestre de la Violence : Par le poing du Cyclope !
La violence du coup propulsa Mû plusieurs mètres en arrière mais sans que l’étau qui le paralysait se relâche. Gigant s’approcha, le dominant de ses 2 mètres, le prit par le cou et l’éleva.
Attends !
Gigant se figea et les autres Spectres regardèrent autour d’eux, brusquement tendus et pas très rassurés.
Si je l’ai paralysé, c’est pour le combattre ! Moi et moi seul ! reprit la voix
- Mais Myu…voulut protester Gigant puis il renonça et jeta Mû à terre sans plus de cérémonie !
Les six Spectres survivants se lancèrent en avant vers la Maison suivante. Mû voulut se relever mais en vain, puis, tout aussi soudainement, la paralysie cessa.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? Qui est là ?
- Ça veut dire que nous allons nous battre, rétorqua une voix sinistre
Mû écarquilla les yeux en voyant non loin de lui une masse visqueuse, purulente ; comme une coulée de lave avec des furoncles éclatants les uns après les autres.
- C’est quoi ça ?
- Myu du Papillon de l’étoile terrestre de la Féérie, répondit la voix qui venait de la Chose rampante
Malgré le danger, Mû n’en revenait pas. Comment cette Chose pouvait-elle le menacer ? Mais celle-ci passa à l’attaque : Par l’éruption de la laideur !
Se ressaisissant in extremis, le chevalier du Bélier déclencha le mur de cristal qui barra le passage à une puissante attaque puis il contre-attaqua : Par l’extinction des étoiles !
Ses étoiles frappèrent la Chose qui se désagrégea…mais en libérant une autre monstruosité composée de plaques articulées et d’une tête aux puissantes mâchoires et aux yeux globuleux couleur de rubis.
- Mais j’ai affaire à quoi ? bafouilla Mû. D’une chose indescriptible en sort une autre plus indescriptible encore !
- Piège de soie ! répliqua la Chose
Des filaments de soie sortirent de sa bouche et emprisonnèrent Mû dans un cocon. Incapable de se libérer, le chevalier du Bélier sombra.
Maison des Gémeaux
La cinquième heure était achevée quand Seiya et ses compagnons entrèrent dans la troisième Maison du Zodiaque dont ils remarquèrent aussitôt qu’elle avait été le théâtre d’une lutte sans merci.
- On dirait un impact, remarqua soudain Shiryu en examinant le sol, comme si quelque chose avait explosé ici.
- C’est ce qui se passe quand deux attaques de chevaliers d’or entrent en contact, répondit le chevalier des Gémeaux en sortant de l’ombre. Estimez-vous heureux que je ne vous ai pas pris pour des ennemis. Vous seriez morts sans vous en apercevoir !
- La belle mort, ne put s’empêcher de répondre Seiya avant de se présenter lui et ses amis.
- Hélène, chevalier des Gémeaux et, ce que vous voyez au sol, c’est le choc entre l’attaque de ma sœur Clytemnestre et celle d’Aldébaran du Taureau.
- Qui a gagné ?
- Personne ! Ils se sont mutuellement désintégrés ! Par chance, j’étais trop loin pour avoir été touché.
- Mais où est l’armure du Taureau ? demanda Hyoga
- Là où vont les armures sans propriétaire bien sûr, fit Hélène comme si c’était évident pour tout le monde. Mais vous, où allez-vous ?
- Au temple d’Athéna.
- Rien que ça ! Ils restent quatre chevaliers d’Or de l’Olympe devant vous ! Vous ne ferez que gêner les autres défenseurs.
- Il y a plus dangereux que nous derrière, répondit Shiryu d’un ton ferme
- Comme vous voudrez, soupira Hélène. J’ai une Maison à défendre. Continuez si ça vous chante !
Plus encourageant tu meurs ! pensa Seiya mais, pour cette fois, il eut la présence d’esprit de la boucler.
Shiryu aurait bien voulu prendre le temps de savoir où se trouvaient les Quatre de l’Olympe mais les deux autres étaient trop impatients. En fait, il valait mieux avancer sans trop réfléchir car, entre quatre chevaliers d’Or devant eux, des Spectres dont ils ne savaient rien et un chevalier de Bronze, ils se trouvaient de fait pris en étau !
Shun entra peu après dans la Maison des Gémeaux dont il découvrit assez vite la « particularité ».
- Désolé, mais je n’ai pas l’intention de moisir ici, lança-t-il à la cantonade. Chaîne nébulaire, trouve mon ennemi !
Et la chaîne nébulaire fusa à travers l’espace, disparaissant entre deux colonnes. Il y eut un bruit métallique puis le casque de l’armure des Gémeaux roula au sol. Hélène apparut juste après.
- Comment est-ce possible ? dit-elle, estomaquée. Comment une chaîne de bronze a-t-elle pu me trouver ?
- La chaîne nébulaire est capable de trouver et de terrasser mon ennemi même s’il se trouve à des années-lumière de moi et même dans une autre dimension, expliqua Shun
- Dommage pour toi qu’elle ne m’ait pas terrassée, rétorqua Hélène glaciale, parce que tu n’auras pas une seconde chance. Que s’ouvre une autre dimension !
Sans qu’il comprenne comment c’était possible, Shun se retrouva errant dans un espace-temps où les murs de la Maison des Gémeaux s’écartaient de plus en plus le laissant voguer vers des dimensions inconnues. La chaîne nébulaire fit à nouveau merveille : les deux bras de la chaîne (la pointe offensive et la pointe défensive) s’élancèrent pour aller s’enrouler autour de deux colonnes. Elles maintinrent leur maître dans la « bonne » dimension au prix d’une pression considérable sur le métal et sur le chevalier.
Hélène s’avança tranquillement vers Andromède réduit à l’impuissance.
- Je croyais que l’on exagérait les prodiges de la chaîne nébulaire, concéda-t-elle, mais il semblerait qu’elle soit aussi puissante que ce que l’on dit. Néanmoins, tu ne peux pas m’échapper.
Des cercles d’énergie jaillirent de son front et brisèrent une des deux chaînes ; Shun n’était plus relié que par une seule chaîne et elle ne tiendrait pas éternellement. Refusant de se laisser faire, il tenta de revenir dans la Maison des Gémeaux mais l’attraction de la dimension ouverte était trop forte. Soudain, une attaque forte et violente frappa Hélène qui dut reculer. La dimension se referma et Shun s’écrasa au sol.
- Qui est là ? s’écria Hélène. Qui a osé intervenir ?
- Nous, les Spectres. Alors, Andromède ? On apprécie le goût du marbre ?
Humilié, Shun préféra ne pas répondre et se releva péniblement. Six Spectres l’entouraient. Froidement, Hélène évalua la situation sans paraître s’en formaliser. Un des Six s’avança : Par l’œil maudit !
Hélène sentit ses membres se raidirent et devenir lourds. Plus grave, une froideur se diffusait en elle. Elle était en train de se changer en pierre !
- Je suis Ox de la Gorgone de l’étoile terrestre de la Course, se présenta triomphalement le Spectre en question. Tu vois comment il faut faire pour vaincre son ennemi Andromède ? Parce que nous ne serons pas toujours là pour te sauver la vie.
Serrant les dents, ledit chevalier Andromède s’élança à travers la Maison des Gémeaux. Son cœur battait la chamade et des questions tournaient dans sa tête. Il avait vaincu facilement tous ses adversaires jusqu’à présent y compris un chevalier d’Argent. Or, voilà qu’il mordait deux fois de suite la poussière ! Avait-il atteint ses limites ? Athéna ne pouvait-elle plus rien pour lui ? Ce n’était pas possible ! Il était un chevalier du Zodiaque donc il trouverait les ressources pour vaincre. La prochaine fois.
Dans la Maison des Gémeaux, Hélène fit appel à toute sa puissance et brisa l’attraction fatale d’Ox. En fait, elle ne se changeait pas en pierre mais elle croyait se changer en pierre. Un leurre fatal pour beaucoup.
- Désolé mais il en faudra plus pour m’abattre !
Elle n’eut pas le temps de poursuivre que des tentacules jaillirent du sol et l’enserrèrent comme on capture un fauve. Un autre tentacule pourvu d’un œil se présenta devant elle :
- Te voilà prise au piège de Laïmi du Ver de l’étoile terrestre de la Répulsion ! Je peux immobiliser un lion là-dedans, un ours ! Que dis-je ! Un bison !
- Et tu crois pouvoir immobiliser un chevalier d’Or ? Un ver de terre immobiliser un chevalier d’Or ?
La colère et le dégoût décuplèrent la puissance d’Hélène qui brisa l’étreinte du ver ! Lorsque le tentacule à l’œil essaya de la transpercer en lui fonçant dessus, elle s’écarta juste assez pour le saisir d’une seule main puis tirer dessus pour faire sortir le Spectre à qui il appartenait de dessous terre où il se cachait. Logique quand on est le Spectre du Ver !
Sans ménagement, Hélène le fit sortir et le propulsa sous les voûtes de sa Maison avant qu’il ne s’écrase un peu plus loin. Gigant voulut passer à l’offensive mais Hélène ne lui en laissa pas le temps.
- Vous n’avez que trop souillé le Sanctuaire, éructa-t-elle furieuse. C’en est fini ! Par l’explosion galactique !
Selon la légende, cette attaque est censée « détruire une petite planète ». Sans aller jusque-là, l’attaque du chevalier des Gémeaux réduisit les six Spectres à néant. Quand ils retouchèrent terre, ce fut sous forme de poussière.
Maison du Bélier
Un silence de mort régnait sous les voûtes obscures de la Maison déserte.
Déserte ? Non, une sorte de cocon de soie était posé au sol. Il en émana soudain une lumière puis, dans un bruit de déchirure de tissu, Mû en émergea. Essoufflé, il se tint quelques instants accroupis sur le sol.
- J’ai dû perdre connaissance quelques instants, finit-il par dire à voix haute. Cette Chose doit être loin désormais quoi que ce fusse. Mais que… !
Le chevalier du Bélier venait de voir, suspendu entre deux colonnes, le même cocon qui l’avait emprisonné !
- Pff, je vois que tu as réussi à te libérer, dit la voix sinistre et un peu moqueuse. Je n’en attendais pas moins de toi.
- Mais…que fais-tu là-dedans ?
- Avant de te vaincre, j’avais besoin de dormir.
Pendant une seconde, Mû crût avoir mal entendu puis la lumière se fit dans son esprit. Comment n’avait-il pas compris plus tôt ! Le Spectre s’était pourtant clairement présenté dès le départ : Myu du Papillon !
Le cocon se brisa libérant un homme aux cheveux blancs et aux yeux rouges d’albinos avec de larges ailes dans le dos.
- Maintenant que j’ai atteint le stade ultime de mon développement, dit-il, tu n’as plus aucune chance.
- Crois-tu ? J’ai pourtant vaincu six de tes pairs.
- Pff ! Du menu fretin ! C’est moi qui t’ai paralysé tout à l’heure. Je te tenais à ma merci.
- Tout est dans le passé.
Myu leva la main et des débris de colonnes s’élevèrent à son appel puis il les projeta à grande vitesse vers Mû qui ne daigna même pas bouger un muscle. Les colonnes explosèrent en vol et les débris se répartirent sur une ligne pile entre les deux combattants.
- Tu n’es pas mauvais, je dois le reconnaître, concéda Myu
Brusquement, le Spectre du Papillon se retrouva à son tour paralysé ! Mû le monta jusqu’à un mètre du sol.
- Ta présence et celle des autres Spectres nous prouvent bien que c’est Hadès qui tire les ficelles de cette attaque. Les chevaliers ont été manipulés pour croire à cette fable d’Athéna sur l’Olympe !
- Tu te trompes, lui lança Myu. Si des chevaliers y ont cru, c’est bien qu’ils ont senti une aura qui n’était pas celle de Sa Majesté Hadès.
- Une aura, cela s’imite, contre-attaqua Mû, pourtant troublé
- Imbécile ! Tu n’y crois pas toi-même.
Mû ne le contredit pas mais il avait beaucoup de mal à y souscrire. Deux Athéna ! C’était tellement absurde ! Hadès était un bien meilleur coupable. Pour se donner un peu de latitude, il propulsa son adversaire contre le mur le plus proche.
Il s’apprêtait à en finir avec son adversaire quand il se vit environné de multiples papillons translucides.
- Je te présente les fairies, lui lança Myu, les papillons du monde des morts. Ils sont chargés de guider les âmes jusqu’à leur dernière demeure et c’est ce qu’ils vont faire avec toi ! Que les fées te guident !
Une aspiration éleva Mû qui poussa un bref cri avant de disparaître. Myu recouvra sa pleine mobilité et hocha la tête avec satisfaction.
- Un rude adversaire, se dit-il à voix haute, mais j’ai réussi à le vaincre ! Allons voir ce que font les autres.
Il s’apprêtait à s’élancer quand il constata avec surprise que les papillons, loin de le rejoindre, tendait à se grouper non loin de là !
- Ce n’est pas possible ! Comment a-t-il pu échapper aux fairies ?
En effet, Mû se matérialisa, un peu essoufflé mais toujours vivant.
- Ta puissance de télékinésie est vraiment hors du commun mais tu n’échapperas pas aux papillons une deuxième fois ! Que les fées te guident !
Mû se volatilisa mais, cette fois, les papillons ne perdirent pas de temps avant de le retrouver. Myu était stupéfait : cet homme parvenait par la seule force de sa volonté à échapper à des papillons volant à la vitesse de la lumière !
- Combien de temps vas-tu faire durer ton supplice, Mû ?
- Suffisamment pour te faire baisser ta garde.
Le Spectre constata avec stupeur qu’il se trouvait piégé au milieu d’une gigantesque toile de cristal !
- Le Piège de cristal est très difficile à briser, fit Mû. Il fallait que tu ne t’en rendes pas compte or tu as des pouvoirs psychiques.
- Je suis piégé, peut-être, mais je peux quand même diriger mes fairies ! Que les fées te guident !
- Par l’extinction des étoiles !
L’explosion que déclencha Mû balaya les papillons d’une part et Papillon d’autre part. Quand la lumière se fut éteinte, il n’y avait plus personne.
- Au moins, je serai parvenu à défendre quelque peu ma Maison, constata Mû d’un ton amer, même si beaucoup l’ont traversé. Sans doute est-ce ma punition pour avoir douté d’Athéna ?
Il se concentra sur le Sanctuaire. Tout était calme. Il n’y avait plus de combat. Les derniers olympiens se trouvaient dans les marches menant au Temple d’Athéna. Il ne fallait pas qu’ils y arrivent ! Il s’élança à son tour.
Derrière lui, à quelques hauteurs, un fairy battait des ailes tranquillement et le suivit doucement…
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
D’après l’œuvre de Masami Kurumada
Première partie : la bataille du Sanctuaire
Épisode 11 : Les Chevaliers de Justice
Les Quatre de l’Olympe courraient dans les marches des Douze Maisons. Ils avaient le visage fermé. C’est qu’il y avait de quoi.
Alors que dans l’Entre-Deux-Mondes, ils combattaient le chevalier du Cancer, celui-ci avait été brusquement immobilisé par des centaines de fils au moment même où il s’apprêtait à lancer son attaque contre les Quatre. Ceux-ci avaient vu leur adversaire devenir un pantin entre les mains du Marionnettiste des Enfers, Minos, un des trois Juges qui, sèchement, leur avait intimé l’ordre de suivre la musique.
Ils s’étaient retrouvés à nouveau dans la Maison du Cancer, vide cette fois, et ils étaient repartis. Ils étaient vivants mais savaient qu’en réalité ils avaient été vaincus. Ils franchirent sans obstacle les maisons vides du Lion et de la Vierge mais, alors que s’entamait la sixième heure à l’Horloge du Zodiaque, ils avaient vu, en haut de la dernière volée de marches, Dokho, le chevalier de la Balance, qui les regardait avec un infini mépris.
Quand ils entrèrent dans la septième Maison, ils eurent la surprise de voir six armes posées au sol : épée, bouclier, trident, nunchaku, tonfa, nunchaku à trois branches et lance.
- Qu’est-ce que ça signifie ? lança Aiolia
- Cela signifie, comprit Camus, que le chevalier de la Balance nous défie de le vaincre avec ses propres armes. L’armure de la Balance est composée de six armes. Toutes par paire.
- Bien que renégats, vous êtes encore des chevaliers d’Or, ajouta froidement Dokho. Choisissez !
Maison de la Vierge
Au même moment, Seiya, Shiryu et Hyoga entraient dans la Maison de la Vierge. Ils furent surpris de la trouver vide mais, plus encore, par la décoration. Des fresques montrant le Bouddha à différents âges de sa vie et, mieux encore, au centre de la demeure, une fleur de lotus géante en pierre posée sur une estrade de marbre.
- Après l’église catholique, le temple bouddhiste ? hasarda Seiya
- C’est cela, répondit sérieusement Shiryu. Le chevalier de la Vierge semble se considérer comme la réincarnation du Bouddha.
- Quel melon !
- En tout cas, il n’est pas là, constata Hyoga et il n’était pas non plus avec les Olympiens.
- Peu importe ! trancha Seiya. Nous, on avance !
- Allez-y, fit Shiryu. Je vous rejoindrai.
- Pourquoi ? s’étonna Hyoga. N’es-tu pas le disciple du chevalier de la Balance ?
- Si et j’ai toute confiance en mon maître pour arrêter les Olympiens mais il y en a justement un qui nous talonne. Il n’est pas question de garder cette menace sur nos arrières. Je suis celui qui a le moins souffert des combats précédents. C’est à moi qu’il revient d’arrêter le chevalier Andromède.
Ses nouveaux amis ne contestèrent pas cette déclaration et reprirent leur marche en avant. Peu après, ledit chevalier Andromède entrait dans la Maison de la Vierge.
- Ne trouves-tu pas, lança-t-il à son adversaire, qu’il est étrange que deux chevaliers de Bronze s’affrontent dans la Maison d’un chevalier d’Or ?
- Je trouve dommage que deux chevaliers se réclamant d’Athéna en viennent aux mains.
- Bien répondu, fit Andromède dans un sourire sans chaleur. Je m’appelle Shun.
- Shiryu, je suis le chevalier du Dragon.
- Le disciple du chevalier de la Balance ?
- Et toi celui du chevalier de Céphée ?
- Je constate que nos maîtres respectifs ont une certaine notoriété. Nous tâcherons donc de leur faire honneur.
- Je suis aussi celui qui a tué Ethiopie, chevalier de Cassiopée.
- Hum… ! L’île d’Andromède a jadis été menacée par un monstre marin envoyé par Poséidon. Seras-tu notre pire adversaire depuis les temps mythologiques ?
- Je serai le dernier en ce qui te concerne.
- C’est ce que nous allons voir. Chaîne nébulaire ! A l’attaque !
Sans bouger, Shiryu fit faire un tour complet à son bouclier qui stoppa chacune des attaques de la chaîne nébulaire sans être le moins du monde éraflé. Shun fronça les sourcils mais ne se découragea pas : Vague de tonnerre !
La puissance concentrée en un seul point fit décoller Shiryu du sol et l’envoya droit sur le piédestal au lotus mais le bouclier n’avait toujours pas la moindre éraflure !
- Comment est-ce possible ? s’étonna Shun
- L’armure du Dragon baigne depuis des temps immémoriaux dans les eaux diamantines de la cascade de Rozan en Chine, expliqua Shiryu. Sa résistance est une des plus élevées parmi les armures de bronze. A mon tour Andromède ! Par le poing du Dragon !
Shun actionna la fonction protectrice de la chaîne nébulaire qui l’entoura en tournant. Comme il le prévoyait, les coups de son adversaire se brisait sur les anneaux de bronze…jusqu’à ce qu’un craquement se fit entendre ! Stupéfait, il constata une brèche dans sa défense ! Le poing du Dragon frappa alors Andromède de toute sa puissance, l’envoyant s’écraser sur le sol de la Maison de la Vierge.
Shun se releva péniblement. Il se retourna vers Shiryu impassible, concentré.
- Tu es le premier à parvenir à franchir la protection de la chaîne nébulaire. Félicitations ! Ton armure est vraiment d’une solidité à toute épreuve.
- Aucune de tes attaques ne pourra franchir la barrière de mon bouclier.
- On va voir ça. La chaîne nébulaire apprend vite ! Par le boomerang nébulaire !
La chaîne nébulaire fusa à travers l’espace mais « rata » son adversaire de plusieurs mètres. Mais avant que Shiryu ait compris ce qui se tramait, elle avait opéré un demi-tour sur elle-même et sa pointe vint frapper le Dragon dans le dos !
Poussant un cri de douleur et de surprise mêlée, Shiryu s’éleva dans l’air avant de retomber lourdement sur le sol de marbre.
- J’ai suffisamment mangé de marbre pour tout le reste de mon existence, grinça Shun. A ton tour !
- Je vois, fit Shiryu en se relevant. La chaîne a intégré qu’elle ne pourrait me vaincre de face donc elle s’est modifiée pour le faire de dos. Quelle arme redoutable ! Mais j’ai déjà franchi une voix ta barrière. Je vais le refaire et, cette fois, tu ne te contenteras pas de « manger du marbre ». Par le poing du Dragon !
Shun esquissa un sourire. Par l’étranglement du serpent !
La chaîne nébulaire s’enroula autour de l’attaque de Shiryu et serra à mort ! Concrètement, elle se referma sur le bras du chevalier du Dragon qu’elle enferma dans un étau !! La douleur fut fulgurante mais le cri muet. Poussant son avantage, Shun lança : Vague de tonnerre !
Shiryu reçut la pointe de la chaîne offensive en pleine poitrine et à pleine puissance. Il fut soulevé du sol, traversa la maison de la Vierge pour aller s’écraser à son tour sur les dalles de marbre.
Maison de la Balance
Camus avait choisi la lance. Milo le nunchaku et Shura l’épée. Dokho avait endossé son casque et jeté sa cape.
Aiolia déclencha la première offensive que Dokho para avec sa propre lance. Camus la lui retira des mains en la faisant voler grâce à un effet de levier. Le chevalier de la Balance dut utiliser son bouclier pour contrer le nunchaku et l’épée. Mais il avait un ressort secret. Le bouclier de la Balance dispose d’une chaîne en or qui le relie au poignet de celui qui s’en sert. On peut donc le projeter en avant en contrôlant sa trajectoire ! Et c’est exactement ce que fit Dokho ! Frappé de plein fouet, Milo alla fracasser une colonne et s’écroula au sol.
Dokho dégaina son nunchaku et, créant des gerbes d’étoiles, il repoussa le chevalier du Lion mais, à nouveau, Camus sut manipuler sa lance pour désarmer son ennemi. Shura frappa de toutes ses forces et seul son bouclier sauva la tête de Dokho, dont le casque tomba à terre.
Il prit son épée et contra Shura. Cette fois, Camus ne pouvait intervenir car les deux adversaires étaient trop proches. Plus habile avec l’épée d’or, le chevalier de la Balance accula Shura contre une colonne mais, quand il voulut porter le coup de grâce, il ne décapita que la colonne tandis que le Capricorne, se relevant brusquement après s’être baissé, porta un coup de bas en haut avec son épée d’or. Poussant un cri de douleur, Dokho s’écroula quelques mètres plus loin. Il rouvrit les yeux juste à temps pour échapper à la lance de Camus qui manqua de le décapiter !
- Tu es très fort, constata le chevalier du Verseau, mais à quatre contre un, tu n’as aucune chance.
- Qu’ais-je à faire de la chance quand on combat pour la justice ?
Furieux, Camus voulut porter l’estocade mais, soudain…
Par les météores de Pégase !
Une pluie de coups frappa le chevalier du Verseau dans le dos ! Surpris, les autres se retournèrent pour voir Seiya et Hyoga entrer dans la Maison de la Balance !
Olympe
Dans les jardins de Pandore, les roses embaumaient sous le chaud soleil de Grèce. Pourtant, l’atmosphère n’y était nullement bucolique.
Devant la rotonde abritant la harpe, trois hommes étaient agenouillés dans le gazon des jardins. Ce n’était pas n’importe qui. De gauche à droite, un homme aux longs cheveux blonds et à l’armure blanche, Minos du Griffon de l’étoile céleste de la Noblesse. Un homme aux courts cheveux noirs et à l’armure mauve, Eaque de Garuda de l’étoile céleste de la Supériorité. Et, déjà présenté, blond à cheveux courts et l’armure noire, Rhadamanthe de la Vouivre de l’étoile céleste de la Force. Rien de moins que les trois Juges des Enfers !
Tous baissaient la tête devant Pandore qui passait et repassait en silence devant eux frappant la paume de sa main gauche avec le poing de sa main droite en de petits coups de plus en plus rapides. Elle s’arrêta soudain devant un rosier dont elle cueillit délicatement une des fleurs.
- Suis-je totalement sénile ? demanda-t-elle
- Non ! firent trois voix fortes et assurées
- Etes-vous sourds ?
- Non, firent les trois mêmes voix un rien moins assurées
- J’ai bien donné l’ordre aux Spectres de ne pas participer à la bataille du Sanctuaire. Seulement d’observer. Est-ce exact ?
- Heu…oui…firent trois petites voix
- Pourtant treize d’entre eux sont morts. Comment expliquez-vous cela ?
- [Silence]
- Et comment vais-je justifier ces morts auprès de Sa Majesté Hadès, dont vous connaissez le bon cœur et l’attachement qu’il a pour ses Spectres, pour le cas où il se réveillerait ?
- [Silence assourdissant]
- Je vous écoute. Je croyais que vous n’étiez pas sourds ?
Les trois Juges s’entreregardèrent et eurent un regard en coin pour la rotonde. Là, non loin d’eux, le corps de Zélos du Crapaud de l’étoile terrestre de l’étrange était agité de soubresauts. Lui aussi avait été « questionné » par Pandore puisqu’il était censé avoir transmis ses ordres. Pandore respira le parfum de la rose en silence. Aucun des trois Juges ne paraissant vouloir parler, elle se dirigea lentement vers la rotonde et s’assit devant sa harpe. D’un ton tranchant et glacé comme une lame en argent, elle lança sans élever sa voix :
- Je suis le lieutenant des Dieux sur Terre. Me désobéir à moi est désobéir à eux. Payez-en le prix.
Elle pinça les cordes de la harpe et trois serpents d’énergie pure s’en échappèrent pour aller ceinturer les trois Juges qui hurlèrent de douleur et tentèrent en vain de supplier leur bourreau. Durant une longue, une très longue minute, Pandore joua une musique à torturer les morts. Les cris épouvantables de ses trois victimes résonnaient dans tout l’Olympe. Leurs corps se contorsionnaient de façon grotesque. Les langues sortaient des bouches, les yeux des orbites. Les surplis craquaient.
Puis, soudainement, tout s’arrêta. Minos, Eaque et Rhadamanthe s’écroulèrent dans l’herbe où ils demeurèrent. Pandore se leva et vint les trouver :
- Vous êtes les trois Juges des Enfers, les commandants des Spectres. Ce serait dommage que vous mourriez maintenant sans avoir pu tenter de laver votre honneur. Mais je ne tolèrerai plus la moindre désobéissance. Me suis-je bien fait comprendre ?
- O…oui…Oui… Votre Majesté, haleta Rhadamanthe avec difficulté. Nous…vous…remercions…pour votre bonté…
Pandore lui tourna le dos sans daigner le regarder. Elle retourna à l’intérieur de la rotonde. Là, dans la pénombre, un homme jeune, blond, dont on ne saisissait pas les traits, en armure dorée et cape blanche, se tenait agenouillé. Pandore le dépassa sans paraître le voir puis, s’immobilisant un instant, laissa tomber sans le regarder :
- Tenez-vous prêt, général. Votre heure pourrait bien sonner prochainement.
Maison de la Vierge
Shiryu se releva avec quelques difficultés.
- Voilà qui m’apprendra l’humilité, constata-t-il avec un sérieux absolu.
- Je vois que ton armure porte ses premières traces, répondit Shun en s’avançant. Et je crois que ton bras droit est cassé.
- Peu importe car c’est le gauche qui porte mon bouclier et ta chaîne ne pourra jamais le briser.
- Je n’en ai pas besoin.
Shun déploya la chaîne comme une nébuleuse, lui au centre des anneaux de bronze. Shiryu frissonna. Il avait commis le péché d’orgueil de porter la même attaque deux fois de suite alors qu’il savait au fond de lui qu’une même attaque ne marche pas deux fois sur un véritable chevalier. Il était maintenant immobilisé dans la Maison de la Vierge alors qu’il sentait son maître en difficulté mais, tourner le dos à la chaîne nébulaire était inenvisageable. Shun n’avait plus besoin de porter d’attaque : il pouvait se contenter d’attendre et reconstituer ses forces.
Maison de la Balance
- C’est une plaisanterie ? lança Milo qui, en se relevant péniblement, avait vu Camus frappé dans le dos par un chevalier de Bronze que personne n’avait senti venir !
- Plutôt un suicide, répondit froidement Camus
- Chevalier de la Balance, fit Seiya. Tenez bon ! Shiryu nous rejoindra dès qu’il aura vaincu le chevalier Andromède.
- Andromède sera bientôt le dernier chevalier de Bronze au Sanctuaire, fit le Capricorne se regardant le Cygne
Utilisant l’épée dorée, Shura porta un coup à la vitesse de la lumière contre Hyoga. Mais il découvrit soudain que son épée était couverte de givre ! La surprise ralentit son attaque et le Cygne s’en tira avec une balafre sur le bras…qui le fit reculer de plusieurs mètres soit dit en passant. Camus, lui, se contenta d’ouvrir la paume de sa main droite : il s’en dégagea un puisant souffle glacé qui congela Seiya sur place !
L’impuissance des chevaliers de Bronze était patente mais leur intervention fut capitale car il n’y avait plus que deux chevaliers d’Or contre Dokho qui reprit confiance. Si Milo rejeta le nunchaku pour utiliser son attaque de l’aiguille écarlate, Aiolia voulut tout de même porter le coup de grâce avec le tonfa. Mais le chevalier de la Balance avait repris sa lance et, lorsque le Lion voulut attaquer, il s’empala sur elle !
Camus et Shura comprirent immédiatement l’étendu des dégâts. Ils portèrent leurs attaques de manière conjointe. Même en se protégeant avec les boucliers d’Or, Dokho fut soulevé du sol et projeté loin en arrière.
- Nous avons perdu trop de temps ! s’écria Camus. En avant ! En avant !
- Allez-y ! répondit Aiolia en se relevant. Je vous couvre.
Les trois autres ne répondirent pas. Dokho se releva et attaqua immédiatement : Par les cents dragons de Rozan !
Aiolia du Lion se dressa de toute sa hauteur, couvert de sang qu’il était et encaissa l’attaque de plein fouet. Puis, sans un bruit, il tomba sur le dos. Mort.
Dokho aurait dû se porter à la poursuite des trois chevaliers restant mais il refusa de laisser mourir les vaillants chevaliers de Bronze. Soudain, il se figea.
Un chevalier entrait dans son temple…
Maison de la Vierge
Shiryu s’efforça à rester calme. Il respira profondément et tenta d’analyser froidement la situation. Attaquer de front la nébuleuse revenait à se jeter dans la gueule du loup. Vivante, la chaîne nébulaire protégeait le chevalier d’Andromède contre toute agression. Shiryu tenta de se souvenir si son maître lui avait jamais parlé de cette arme.
N’attaque pas la Nature, elle ne t’attaquera pas.
Ce n’était pas tout à fait la leçon que Shiryu attendait mais il en comprit immédiatement la portée. Sous le regard ébahi de Shun, le chevalier du Dragon retira son armure !
- Mais…mais qu’est-ce que tu fais ?
Shiryu ne répondit pas. Yeux fermés, il leva les mains qu’il tint l’une face à l’autre. Concentré, il respirait à peine. Bien qu’il le voie devant lui, Shun sentait à peine sa présence. Il devina le péril avant de le comprendre : Chaîne nébulaire ! A l’attaque !
La pointe s’élança à travers l’espace mais s’arrêta nette à moins d’un centimètre du front de Shiryu ! Puis toute énergie sembla l’abandonner et elle retomba mollement au sol.
Le chevalier du Dragon se mit alors en marche.
Pas après pas, il avançait vers son adversaire puis, soudain, le Dragon entra dans la nébuleuse !
Laquelle ne réagit pas ! « Elle ne sent plus mon ennemi ! comprit intérieurement Shun. Shiryu a fait disparaître toute trace d’agressivité de son cosmos ! C’est prodigieux ! »
- Chevalier, articula difficilement Shun. Tu as gagné mais, quand tu me porteras le coup fatal, la chaîne sentira ta violence et te tuera.
- Je le sais.
- Alors pourquoi ? Quel sens aura ta victoire si tu meurs aussi ?
- Je suis un chevalier d’Athéna. Je n’ai aucune importance mais je crois en la réincarnation d’Athéna venue sur Terre pour nous protéger et essayer de rendre ce monde un peu meilleur. Si ma mort peut permettre à des enfants de vivre un peu mieux que ce que j’ai vécu, si des guerres cessent même un instant ; si les hommes s’écoutent et se comprennent un peu mieux alors mon sacrifice est bien peu de chose.
- Chevalier, fit brusquement Shun : je me rends.
Avant que Shiryu ait pu répondre, Shun avait retiré ses protections du bras là d’où part la chaîne nébulaire. Retirant son casque, il s’agenouilla.
- Pourquoi ? demanda Shiryu sincèrement surpris
- Un chevalier tel que toi ne peut être dans l’erreur. Un homme aussi bon et généreux ne peut mourir en combattant quelqu’un comme moi. J’ai péché gravement et je dois en payer le prix.
- Chevalier Andromède, fit son adversaire d’une voix fort et claire, jures-tu sur ta vie de ne plus combattre les chevaliers du Zodiaque ?
- Je le jure.
- Tant que le Grand Pope n’aura pas statué sur ton sort, et tant que je vivrais, tu seras mon prisonnier.
Shiryu rendossa son armure et sortit pour courir à la Maison de la Balance où il arriva à la toute fin de la bataille.
Shun resta agenouillé dans la Maison de la Vierge. Curieusement, il se sentait apaisé. Il avait combattu loyalement et il était tombé sur plus fort que lui. Il comprenait maintenant pourquoi il avait été si impuissant face à Mû et à Hélène. Dans les Douze Maisons, la puissance d’Athéna se faisait sentir plus qu’ailleurs et la malédiction qu’elle avait jeté sur les chevaliers d’Or agissait sur tous les chevaliers du Zodiaque qui la combattait. Il avait capitulé. Une chose que les combattants font rarement ; pourtant, il ne se sentait nullement un lâche. Dans cette demeure vide, il avait senti qu’il devait être sincère et d’abord avec lui-même.
Il se rappela alors qu’il était du signe de la Vierge.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
Première partie : la bataille du Sanctuaire
Épisode 12 : Le jugement d’Athéna
Maison du Sagittaire
Les trois derniers Olympiens arrivèrent à la neuvième Maison alors qu’il restait quatre heures avant que la dernière flamme ne s’éteigne sur l’Horloge du Zodiaque.
- Nous avons encore le temps ! s’exclama Shura. Quatre heures et il ne reste plus que deux chevaliers d’Or !
- L’espoir de vaincre est toujours permis, confirma Camus
Le chevalier Sisyphe du Sagittaire les attendait, la mine grave. Il avait retiré sa cape, permettant aux ailes d’or de son armure de se déployer. Sans attendre, il attaqua :
- Par la flèche d’or du Sagittaire !
Son poing projeta de nombreuses flèches de lumière et d’énergie pure que les trois Olympiens eurent bien du mal à contrer. Milo parvint à décocher deux aiguilles écarlates qui obligèrent Sisyphe à reculer. Du coup, Camus et Shura purent contre-attaquer. La poussière de diamant du premier recouvrit les jambes du Sagittaire d’une fine couche de glace qui ne pouvait certes le congeler mais l’alourdit suffisamment pour le contraindre à l’arrêt rien qu’une seconde. Et il fallut moins que cela pour que le Capricorne ne frappe avec Excalibur. Hurlant de douleur, Sisyphe, projeté loin en arrière, brisa quelques colonnes avant de s’écraser au sol. Pourtant, il se releva :
- Très courageux, commenta Camus, mais ton combat est vain.
- Peut-être mais il vaut la peine d’être mené !
Non sans difficulté, Sisyphe prit une flèche d’or, une vraie flèche en or, dans son carquois et prit son arc doré, dissimulé dans un repli de son armure puis, posément, il mit en joue ses ennemis. Impassibles, ceux-ci eurent un rictus condescendant. Une seule flèche d’or contre trois chevaliers ? Un suicide, et rien de plus. Le trio passa à l’attaque en unissant leurs cosmo-énergie. Sisyphe concentra toutes ses forces dans sa flèche et la décocha au moment où un déluge de feu le frappait de plein fouet. Dans un hurlement de douleur, le chevalier du Sagittaire fut à nouveau projeté loin dans sa Maison mais, cette fois, il ne se releva pas.
Les trois Olympiens allaient poursuivre leur chemin quand Shura vacilla. Quelques gouttes de sang tombèrent sur le sol de marbre. La flèche d’or avait atteint son but : frappée de plein fouet elle aussi, l’armure d’Or du Capricorne avait cédé et la flèche touché le corps de Shura. Il s’écroula contre une colonne.
- Continuez sans moi, souffla-t-il, je vous ralentirai et nous (il grimaça) n’avons pas de temps à perdre. La fausse idole doit être abattue !
- Compte sur nous, l’assura Camus
Les deux derniers survivants du groupe de cinq sortirent donc de la neuvième Maison. La soirée se dessinait dans le ciel de Grèce avec de jolies teintes rosées et dorées. Dans trois heures environ, il serait minuit. Le jour serait fini et la bataille du Sanctuaire avec lui.
Mais le temps jouait pour les Olympiens. Les Maisons du Capricorne et du Verseau étaient vides et personne ne pouvait les ralentir. Déterminés à vaincre et à venger leurs compagnons tombés au combat, Camus et Milo engloutissaient les marches à vive allure. Ils mirent à peine une heure à franchir les dixième et onzième demeures.
- Camus, dit soudain Milo, laisse-moi le chevalier des Poissons et file tuer la fausse Athéna.
- Quoi ! Tu es malade ! A deux, nous en viendrons plus vite à bout ! Ensuite, il n’y aura plus personne pour nous barrer la route.
- Doutes-tu que je ne puisse vaincre seul le dernier chevalier à pouvoir nous arrêter ?
- Non, bien sûr que non.
- Je ne peux qu’imaginer ce qui nous attends mais le gardien de la douzième Maison tentera tout pour nous ralentir. En outre, les rumeurs n’en font pas quelqu’un de moralement fiable. Si nous l’affrontons tous les deux, il pourrait essayer de gagner du temps. Cependant, il ne peut empêcher l’un de nous de traverser sinon l’autre le balaiera.
- Mais dans un duel, il y a le risque que tu te fasses tuer quand même.
- Nous avons tous pris ce risque en entrant dans le Sanctuaire. Quand tu auras franchi la dernière Maison du Zodiaque, plus personne ne protégera cette criminelle.
- C’est bon. Je suis convaincu.
A ce moment, ils durent brusquement faire un écart car deux pointes rouges filaient vers eux et se plantèrent dans les marches.
Des roses ! Des roses rouges !
Inutile de chercher très loin qui les avait lancés. Sur le parvis de la douzième et dernière Maison se tenait le chevalier des Poissons. Une rumeur malveillante voulait que le premier critère de recrutement des apprentis soit le physique car ces chevaliers ont la réputation d’une grande beauté au point de brouiller la frontière des genres. Celui qui barrait la route à Camus et Milo ne dérogeait pas à la règle avec un visage magnifique, de longs cheveux blonds ondulés, des lèvres fines et brillantes et, pour aggraver le coup, il tenait une rose rouge entre ses dents.
Mais Camus et Milo savaient une chose : la beauté des chevaliers des Poissons servait à tromper l’ennemi. On ne se méfie pas du Beau ! En outre, les deux Olympiens avaient vu un détail qui aurait échappé au commun des mortels.
Le regard du chevalier des Poissons était celui d’un tueur.
- Je m’appelle Aphrodite, annonça-t-il d’une voix douce. Je suis le chevalier d’Or de la constellation des Poissons.
- Par l’aiguille écarlate !
Camus profita de l’instant pour s’élancer et passer au-dessus d’Aphrodite. Celui-ci lui décocha sa rose que le Verseau brisa sur sa protection de poignets. Il atterrit derrière son adversaire.
- Au revoir, ou plutôt adieu, chevalier des Poissons !
- C’est moi qui serais ton adversaire ! s’exclama Milo en entrant dans la Maison. En garde !
Aphrodite se contenta de sourire et…disparut dans un brouillard de fleurs ! Ecarquillant les yeux, Milo se vit environné de milliers de roses de toutes les couleurs.
- C’est lâche de se dérober ! s’écria-t-il
- Tu l’as dit toi-même tout à l’heure que « j’essaierai de gagner du temps » ! Tu avais raison Scorpion ! Je te remercie de m’avoir dispensé d’affronter deux chevaliers d’Or en même temps ! Mais tu crains la malédiction d’Athéna, n’est-ce-pas ?
- Pourquoi craindrais-je les dires d’une fausse Athéna ?
- Pourquoi en effet ? Alors pourquoi envoyer ton ami en avant et m’affronter ? Parce que tu as peur, Milo du Scorpion ! Peur que vous ne vous soyez trompés !
- Impossible d’être dans l’erreur ! Qu’est-ce qui me ferait craindre de m’être trompé ?
- Je ne sais pas. Peut-être la mort des chevaliers du Taureau, du Lion et du Capricorne ?
- Shura n’est pas mort !
- C’est vrai ! Autant pour moi ! Il lui reste moins de trois heures à vivre.
- Et tu as l’intention de te cacher pendant trois heures ?
- Pourquoi pas ? J’ai tout mon temps !
Milo sentit le piège. Aphrodite s’amusait avec lui comme le loup avec la chèvre. Il lui fallait réagir. Il enflamma sa cosmo-énergie à son maximum et peut-être au-delà. Le feu qu’il dégagea embrasa les fleurs qui tombèrent en poussière.
Casque sur la tête, cape déployé, Aphrodite se tenait à moins d’un mètre de Milo ! Lequel n’eut qu’une fraction de seconde pour échapper à un coup mortel. Il décocha une nouvelle volée de l’aiguille écarlate.
- A mon tour d’attaquer, répliqua le chevalier des Poissons : Par les roses royales !
Une volée de roses rouges frappa Milo qui fut projeté en arrière. Il vacilla, se sentant perdre l’équilibre et tomba à genoux.
- Qu’est-ce qui m’arrive ?
- Les roses rouges donnent la mort dans l’ivresse, expliqua Aphrodite. Celui qui les reçoit tombe dans un sommeil doux et capiteux et s’endort le sourire aux lèvres pour ne plus se réveiller. Tu as assez combattu Milo. Tu peux te reposer.
La voix d’Aphrodite s’était faite de velours et Milo se retrouva à quatre pattes. Encore une seconde et il s’évanouirait tout à fait. Non ! Il ne pouvait pas se laisser vaincre aussi facilement ! Il devait aller aider Camus ! En serrant les dents, il parvint à se relever et, malgré des jambes frêles, il fit à nouveau face à son ennemi, toujours souriant et décontracté. Aphrodite était sûr de le vaincre ! La colère et la fierté redonnèrent de la vigueur au chevalier du Scorpion qui projeta trois nouvelles aiguilles écarlates.
- Tu as reçu au moins cinq ou six aiguilles empoisonnées, triompha Milo. A ton tour de sentir tes sens d’abandonner !
- Je ne crois pas non.
A la surprise mêlée d’horreur du Scorpion, le chevalier des Poissons se portait comme un charme ! Pourtant, à bien y regarder, ses jambes portaient les impacts de l’aiguille écarlate.
- Comment est-ce possible ?
- Ce que j’aime avec les rumeurs, c’est qu’elles se concentrent sur l’anecdotique et oublient l’essentiel. Oui, c’est vrai que la beauté est le premier critère de recrutement des apprentis chevaliers des Poissons. Mais ce que l’on dit moins, c’est l’extrême isolement de ces mêmes apprentis. Pendant cinq ans, ils ne verront que leur maître et un seul obtiendra l’armure des Poissons ; les autres seront morts. Pourquoi ? Pour la même raison qu’un chevalier des Poissons est condamné à la solitude : il vit au milieu des poisons ! Comment crois-tu que je parvienne à décocher des roses empoisonnées sans en être victime moi-même ? Tout au long de ma formation, j’ai été exposé à des doses de plus en plus fortes de divers poisons. On appelle ce processus la mithridatisation ; de Mithridate VI, roi du Pont dans l’Antiquité et qui, craignant de mourir empoisonné, prenait chaque jour une quantité infime et non mortelle de poison puis augmentait progressivement les doses. Tu comprends où je veux en venir ? Je n’ai rien à craindre de l’aiguille écarlate ! Elle ne peut pas empoisonner mon sang car mon sang est déjà empoisonné !
Milo avait gravement pâli. Voilà pourquoi Aphrodite souriait. Non par vantardise mais parce que le chevalier du Scorpion était, de tous ceux qui était entré dans le Sanctuaire, celui que le chevalier des Poissons avait le moins à craindre ! Et Milo avait foncé tête baissé ! Pourtant, pas question de flancher.
Aphrodite dut comprendre l’état d’esprit de son adversaire car, sans attendre, il lança une nouvelle attaque : Par les roses piranha !
Ces roses étaient noires et Milo les reçut avec une très vive douleur. « Les roses rouges donnent la mort doucement ; les roses noires douloureusement » daigna expliquer Aphrodite. Qui, sans crier gare, déclencha une seconde attaque de roses rouges. Le baume venant après la plaie ; cet effet bienfaisant eut raison de la résistance de Milo qui ferma les yeux.
Quand il était sorti de la Maison des Poissons, Camus avait vu le chemin menant au temple d’Athéna être pavé de roses rouges. Soupçonnant quelque entourloupe, le chevalier du Verseau avait gelé toutes les fleurs et put ainsi dégager le passage. Il s’élança à pleine vitesse et, lorsqu’il arriva au palais du Grand Pope, il lui restait plus de deux heures.
Le Palais avait été vidé de ses gardes et ce fut sans encombre que Camus arriva devant les lourdes portes derrière lesquelles se tenait la chambre du Grand Pope. Sans hésiter, il les poussa et foula le tapis rouge menant à l’estrade où, assis sur son trône, se tenait ledit Grand Pope.
- Ainsi, tu as pu venir jusqu’ici, constata ce dernier.
- Comme tu le vois. Je constate avec déplaisir que la singerie va jusqu’à doter cette fausse Athéna d’un faux Grand Pope ! Décidément, vous n’avez aucune pudeur ! Mais je comprends mieux comment vous avez trompé de malheureux chevaliers.
- En parlant de tromperie, comment vont tes camarades ? Parce que, ce que je constate que c’est plutôt l’Olympe qui semble s’être trompé ! Regarde ! Constate par toi-même !
Dans l’esprit de Camus s’imposèrent des images terrifiantes. Milo du Scorpion et Shura du Capricorne agonisants dans les Maisons des Poissons et du Sagittaire. Quant à Aldébaran et Aiolia, ils avaient mordu la poussière. Et s’il n’y avait qu’eux ! Les chevaliers de la Baleine, de la Boussole, du Bouvier, Cassiopée, la Flèche, la Mouche et tant d’autres : tous morts ! Le chevalier Andromède, lui, a trahi Athéna et capitulé !
Camus se tint la tête entre les mains et parut sur le point de défaillir mais il serra les dents et, le regard farouche, il fit face.
- Vous ne m’aurez pas avec vos tours de passe-passe ! Chaque chevalier connaît les risques et mourir n’est que l’un d’eux. En garde ! Par la poussière de diamants !
A sa grande surprise, son attaque lui revint en pleine figure ! Se relevant, il vit un mur transparent entre lui et le Grand Pope.
- Le Mur de cristal ! Mais c’est l’attaque du chevalier du Bélier ! Comment est-ce possible ?
- Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, gronda le Grand Pope. Mû ! J’ai besoin de toi !
La communication trouva le chevalier du Bélier dans la Maison des Gémeaux en compagnie d’Hélène. « J’ai entendu maître. Voici votre armure ». Et l’armure du Bélier de voler de la troisième maison jusqu’au palais où elle recouvrit le corps du Grand Pope.
Camus était visiblement ébranlé. Devant lui se tenait un vieillard certes mais portant l’armure du Bélier, casque sous le bras, avec une indéniable majesté.
- Shion, autrefois chevalier du Bélier avant d’être élu Grand Pope. Tu connais la règle n’est-ce-pas ? Combien de temps peut durer un combat entre deux chevaliers d’Or ?
- Mille jours et mille nuits mais nous n’en arriverons pas là.
- Non, la malédiction ne te donne que quelques minutes encore.
- J’ai détruit un premier mur de cristal ; je peux en briser un second.
Camus joignit les actes à la parole. Posant les mains sur le mur, il le gela et il se brisa. Cercles de glace ! lança le Verseau et de fins anneaux entourèrent Shion. Ce dernier essaya de bouger mais il était entravé. Par le tourbillon de glace !
En théorie, le tourbillon emporte sa proie jusqu’au ciel mais, ici, l’attaque frappa dans le vide ! Il n’y avait plus de chevalier du Bélier devant lui !
- Je commence à en avoir assez de la télékinésie ! grinça Camus en se tournant vers l’endroit où le Grand Pope s’était téléporté.
- Tu as raison : je peux encore t’affronter directement. Que disparaisse la lumière !
Camus se protégea du mieux qu’il put mais l’attaque le renvoya de l’autre côté de la pièce. Il mit quelques instants à reprendre son souffle.
- Pas mal vieillard, reconnut le Verseau mais tu fais ton âge.
- Quoi ?
- Tu as beau être, ou plutôt avoir été, le chevalier du Bélier, tu ne l’es plus ! Tu as du mal à soutenir le poids de l’armure d’or et je le prouve !
Joignant les mains bras tendus, Camus leva les bras au-dessus de sa tête. Shion entraperçu la silhouette de la constellation du Verseau et une amphore. Quelque chose brilla dans celle-ci.
Par l’exécution de l’aurore !
La puissance de l’attaque souleva Shion qui s’écrasa au sol, le casque de l’armure du Bélier ricochant sur le tapis jusqu’au trône. Non sans mal, Shion tenta de se relever.
- C’est bien essayé mais tu as échoué vieillard. Personne ne peut plus protéger la fausse idole.
- Aussi le fera-t-elle elle-même !
Camus sursauta et vit avec surprise une jeune fille en robe blanche sans manche tenant un sceptre de la main droite entrer dans la salle.
- Athéna…dit Shion avec difficulté. Vous ne devriez pas être là ! Il veut vous tuer !
- Qu’il essaye !
Surpris par ce ton hardi, Camus examina la jeunette et dut bien reconnaître que le regard était ferme et qu’elle soutenait le sien sans trembler.
- C’est beau d’y croire comme ça mais je vais te ramener sur Terre ! Par la poussière de diamant !
Shion voulut se lever pour intercepter l’attaque mais ne le put et la boule de glace fila droit sur la jeune fille qui ne chercha même pas à l’éviter.
Et la boule de glace s’arrêta nette devant la jeune fille !
Mieux ! Elle opéra même un demi-tour et revint sur Camus qui, stupéfait, ne put l’esquiver et fut frappé par sa propre attaque !
- Celui qui crache vers Dieu voit revenir à lui ce qu’il a craché, énonça froidement la jeune fille. Voilà pourquoi ton attaque t’est revenue.
- Je te reconnaîtrais jamais comme une déesse et encore moins comme Athéna ! La véritable Athéna est sur l’Olympe !
- Pourquoi serait-elle la « véritable » Athéna ?
- Parce que son projet est de donner la paix au monde ! Athéna répugne à la violence !
- Tout en étant la déesse de la guerre mais de la guerre juste, Camus. De la guerre juste. N’oublie pas ce mot.
- Vous ne voulez pas apporter la paix au monde ?
- Si bien sûr mais comment votre Athéna veut-elle procéder ?
- En unissant leurs cosmo-énergie, Athéna, Hadès et Poséidon vont retirer toute agressivité aux humains. Sans volonté de nuire, plus de mal. Sans mal, la paix règnera sur toute la Terre !
- Vous êtes des utopistes.
- Quoi ?
- J’admets que le projet est beau mais il comporte un vice congénital.
- Lequel ?
- Vous supposez que les humains sont des êtres purement bons et que, en retirant toute volonté de faire le mal, vous rendrez le monde meilleur mais c’est une dangereuse utopie.
- Vous ne faites que lancer des phrases creuses !
- Les humains sont à la fois bons et mauvais et c’est leur choix d’être l’un ou l’autre. Qui n’a jamais fait quelque chose de mal ? Qui n’a jamais eu une mauvaise pensée ? L’être humain est imparfait et c’est pour ça qu’il est fascinant ! Si l’on retire la possibilité de faire le mal, en réalité, on retire leur libre-arbitre aux humains. Des moutons. Voilà sur quoi règneront les Dieux de l’Olympe si leur projet arrive au bout. De la part de Poséidon qui veut régner sur de l’eau et Hadès sur des tombes, cela ne me surprend pas mais « Athéna », j’en doute.
- Ridicule !
- Enfin, si on supprime l’agressivité, en réalité, on retire toute possibilité de commettre une faute. Or, sans faute, il n’y a plus de pardon. Ce qui fait la grandeur de Dieu, c’est la possibilité de pardonner. Et c’est aussi ce qui rend les humains bons ! Eux aussi peuvent pardonner et c’est en pardonnant qu’ils grandissent. En résumé : des moutons. C’est tout ce que vous obtiendrez.
Camus recula, comme s’il avait reçu un coup. Livide, il chancela. Shion s’était relevé et restait immobile mais tout aussi capable de faire obstacle à l’Olympien s’il lui prenait fantaisie de tenter quelque chose.
- Il ne peut pas y avoir deux Athéna ! s’emporta Camus perdant son sang-froid. Si Athéna est sur l’Olympe, vous ne pouvez pas être Athéna !
- Avez-vous vu cette « Athéna » ?
- Non, reconnut Camus. Pandore est le lieutenant des Dieux mais nous avons tous senti le cosmos de notre divinité tutélaire. Moi seul, j’aurais pu admettre m’être trompé mais nous sommes des dizaines ! Comment expliquez-vous ça ?
- Je ne sais pas, avoua Athéna. Je n’ai pas la prétention de tout savoir. Il y a un mystère là-dessous, je l’admets. Est-ce que cela contredit ce que je viens de dire ?
- Aucun des chevaliers présents ne faisait spontanément confiance à Pandore mais celle-ci a été très claire : elle ne représente pas Hadès et elle ne veut que le bien du monde. Un chevalier peut être trompé ; pas cinquante.
- Chevalier du Verseau, vous commettez une grave erreur.
- Laquelle ?
- Le Sanctuaire est le lieu où se rassemble les chevaliers. L’Olympe est déjà un lieu suspect. Non ?
- Non !
- Quel dommage, soupira Athéna. J’aurais espéré jusqu’au bout pouvoir vous convaincre. Vous ne me reconnaissez pas comme « Athéna » ? Comme vous voulez ! Je vais donc devoir vous le prouver.
- Je doute que vous le puissiez.
- Armure du Verseau, viens à moi !
Le sceptre s’illumina et Camus sentit son armure vibrer comme si elle hésitait sur la démarche à suivre avant de se décider : elle quitta le corps de Camus et rejoignit là où vont les armures sans maître : une estrade non loin du trône où se trouvait déjà les armures du Taureau, du Cancer, du Lion, du Scorpion, du Sagittaire, du Capricorne et, maintenant, du Verseau.
- Il est minuit, énonça froidement Athéna. Le délai que je vous avais fixé est arrivé à son terme et vous êtes resté campé sur vos positions. C’en est fini de vous.
- Si vous me tuez, c’est que vous n’êtes vraiment pas Athéna !
- Qui a parlé de tuer ?
Le sceptre s’illumina une seconde fois et un rayon d’énergie alla frapper Camus. Il frissonna puis toute intelligence parut disparaître de son regard.
- Va, tu n’es plus.
Camus se voûta et, lentement, se tourna vers la porte et s’en alla d’un pas traînant.
Quelques instants plus tard, Seiya, Shiryu et Hyoga entraient dans la salle du Grand Pope.
- Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ? lança celui-ci.
- Nous sommes les chevaliers d’Athéna, répondit Seiya. Nous voulions la protéger mais, en voyant sortir le chevalier du Verseau, nous devons reconnaître que nous arrivons trop tard.
- En effet et vous n’avez pas le droit d’être là !
- Attendez ! fit la jeune fille en s’avançant. Vous êtes venus jusqu’ici pour protéger Athéna alors qu’en tant que chevalier de Bronze, vous n’aviez pas le droit de le faire et aucune chance de vaincre ?
- Évidemment ! Nous sommes des chevaliers ! Mais vous ? Qui êtes-vous ?
Soudain, Shiryu et Hyoga blêmirent en comprenant à qui ils parlaient ! Ils se jetèrent à genoux laissant Seiya stupéfait.
- C’est Athéna ! s’exclama le Grand Pope. Vous ne le comprenez pas ? A genoux !
- Pas le genre de la maison, répliqua Seiya, mais il s’inclina
Ses deux amis passaient par toutes les couleurs possibles et le Grand Pope avait les mâchoires serrées mais Athéna, elle, parut plus amusée qu’offusquée.
- Le Grand Pope a raison : vous ne devriez pas être ici mais votre courage est indéniable et j’ai besoin de chevaliers tels que vous. Je fais de vous ma garde d’honneur.
Là, Seiya daigna poser un genou à terre.
- Athéna, fit humblement Shiryu. J’ai une requête à vous présenter.
- Laquelle ?
- Écouter celui que j’ai fait prisonnier avant de le condamner comme il le mériterait.
- Accordé.
Shun entra et déposa l’urne d’Andromède devant lui. S’agenouillant, il confessa être venu depuis l’Olympe et avoir tué des chevaliers parce qu'i croyait que le Sanctuaire était possédé par le Mal.
Athéna écouta silencieusement puis se tourna vers le Grand Pope, lequel inclina la tête.
- Vous vous êtes trompé mais vous vous êtes confessé avec sincérité. Comme je l’ai dit tout à l’heure, sans faute pas de pardon aussi serais-je cohérente avec moi-même : je vous pardonne. Shun, je vous rends votre titre de chevalier et votre armure (laquelle sortit de l’urne et revint couvrir son maître). Vous rejoignez la garde d’honneur avec les chevaliers de Pégase, du Dragon et du Cygne. Maintenant, allez-vous reposer car, si nous avons remporté la bataille du Sanctuaire, nous sommes loin d’avoir gagné la guerre.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
A la rentrée, disons dans trois semaines, lancement de la dernière partie de la série : Hadès
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
***
Alors que le cimetière du Sanctuaire a été profané, un étrange inconnu arrive devant la Maison du Bélier où Mû, impuissant, reçoit l’ordre d’aller décapiter Athéna !
Critique
L’animation par ordinateur change quelque peu le rendu de l’image mais c’est plutôt positif donnant ainsi plus de fluidité aux mouvements. L’important c’est aussi que cette suite s’assume comme telle en reprenant de nombreux éléments de l’ancienne série (notamment visuels mais aussi dans l’orchestration).
Mû est le personnage principal de ce premier épisode. Déjà important dans la précédente série (conformément au manga), il prend ici une autre dimension car son rendu est plus complexe. Bien que puissant – c’est la première fois qu’il se bat réellement, il s’agenouille devant l’inconnu et ce n’est pas sans difficultés qu’il refuse d’obéir. Il est aidé en cela par sa colère grandissante devant la présence de Masque de Mort et d’Aphrodite ! Bien que morts, ils sont rendus à la vie par la volonté d’Hadès. En échange de trois fois rien. Juste la tête d’Athéna ! Ainsi que l’explique Mû à Seiya, ce ne sont pas des fantômes (et pas davantage des morts-vivants) : ils ont reçu une nouvelle vie. Ce qu’ajoute le chevalier du Bélier est capital car il fait le lien avec la précédente guerre sainte et ajoute que le combat contre Hadès est la seule et vraie bataille qu’aurait dû mener Athéna. On mesure là combien la folie mégalomaniaque des frères Gémeaux aboutit à un désastre car la Chevalerie est amputée de très nombreux combattants quand les Spectres – le nom des guerriers d’Hadès – sont au complet !
La surprise de l’épisode tient dans le « décret » d’Athéna interdisant à Seiya, Shun, Ikki, Hyoga et Shiryu de venir au Sanctuaire sous peine de mort ! Et comme Pégase tente de passer outre, le chevalier du Bélier le terrasse sans trembler !
Informations supplémentaires
Produite par la Toei Animation entre le 9 novembre 2002 et le 12 avril 2003, la série « Hadès-Le Sanctuaire » compte 13 épisodes directement sortis en vidéo.
Première diffusion française : NT1 (devenue TFX) le 17 septembre 2006.
Le générique japonais (il n’existe pas de générique français pour cette version pourtant doublée) se compose de deux parties : une première très douce et chantée par une femme (Yumi Matsuzawa) et une seconde plus rythmée qui reprend des éléments visuels de l’ancien générique.
La Maison du Bélier est très différente de celle de l’animé de 1986.
Joie de la VF : on entend « Mô » au lieu de « Mû »
Surplis : nom des armures des Spectres
Il est surprenant que Seiya ne connaisse pas Hadès.
La VF a été entièrement changée : Philippe Allard double Seiya, Delphine Moriau Athéna, Lionel Bourguet Shiryu, Mathieu Moreau Hyoga, Frédéric Haugness Shun. A noter que Mû et Aphrodite disposent pour la première fois de voix masculines, respectivement Franck Daquin et Christophe Hespel.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Résumé
Mû se débarrasse de Masque de Mort et d’Aphrodite mais d’autres chevaliers d’Or ont rallié Hadès ! Mais, alors qu’il va succomber au mystérieux inconnu, Mû est sauvé par l’intervention du Vieux Maître qui rallume les flammes de l’horloge du Zodiaque.
Critique
Après la mise en place réussie du premier épisode, on entre de plein pied dans l’action. Il faut dire que, lorsqu’on n’a que 13 épisodes pour agir, il faut être efficace ! Manière de dire aussi que la première série avait ses longueurs...S’il est largement conforme au manga, cet épisode (et les suivants) ajoutent la résurrection des chevaliers d’Argent à celle des chevaliers d’Or. Pourquoi pas surtout qu’ils s’en prennent aux Chevaliers de Bronze...ce qui permet de les glisser dans le récit alors qu’ils en sont largement absents chez Kurumada ! Mais pour le public, ce sont eux les héros donc on leur fait une place.
L’information principale est l’identité de l’inconnu : Shion, ancien Grand Pope ! Celui-là même qui fut assassiné par Saga...à qui il donne des ordres maintenant ! La mort efface bien des choses. Shion est aussi le précédent chevalier du Bélier et donc le maître de Mû ! On comprend mieux pourquoi l’actuel titulaire du poste avait tant de mal à se confronter avec lui. Shion est bien entouré : outre Saga, Camus (le Verseau) et Shura (le Capricorne) l’accompagnent. Les cinq chevaliers d’Or morts lors de la bataille du Sanctuaire ont donc rejoints Hadès contre Athéna. On comprend aussi que le choc soit rude pour Mû.
Là où on voit que les choses sont vraiment sérieuses, c’est que le Vieux Maître – qui s’appelle Dokho – quitte les Cinq Pics de Rozan pour venir au Sanctuaire. Il défie Shion et somme Mû de protéger Athéna pendant 12 heures précise-t-il.
Informations supplémentaires
La précédente guerre sainte a eu lieu il y a 243 ans (donc en 1743). Elle est racontée dans le manga The Lost Canvas.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Pendant que Mû essaye de rattraper les chevaliers renégats, au palais d’Hadès, Rhadamanthe envoie des Spectres au Sanctuaire et l’un d’eux s’en prend au chevalier du Bélier. Shun essaye lui de s’y rendre.
Critique
Dès l’ouverture, on est plongé dans une ambiance mystérieuse : un superbe son de harpe accompagne au sein d’un palais d’allure médiéval la venue d’un Spectre de grande taille, noble mais menaçant : Rhadamanthe de la Wyvern de l’étoile céleste forte et violente vient déposer une requête auprès de la somptueuse joueuse de harpe : Pandore. Requête qu’elle rejette de sa voix douce mais ferme qui ne s’élève jamais mais réduit au silence l’homme pourtant plus grand et plus fort qu’elle. Rhadamanthe est le personnage-clé de cet épisode car, outrepassant ses ordres, il a envoyé des Spectres au Sanctuaire non par esprit de rébellion mais par mépris et méfiance envers les Chevaliers d’Or. Mépris qui éclate quand il se confronte à Aphrodite et Masque de Morts dont il dispose avec une facilité effrayante. Cette scène s’appuie sur et complète intelligemment une scène du manga. L’adaptation est d’ailleurs très fidèle ; bien plus que lors de la série de 1986.
L’épisode se compose d’un autre segment : le combat pour la Maison du Taureau sans Aldébaran tué par le Spectre de Deep ; lequel manque d’ajouter Mû à son tableau de chasse mais le Bélier est coriace.
Pendant que Shun – qui fait d’étranges « rêves » plutôt inquiétants - quitte la résidence Kido (qui a donc été reconstruite après l’incendie causé par Docrates) et se débarrasse de trois chevaliers d’Argent revenus des Enfers, Mû découvre une chose étrange : quelqu’un défend la Maison des Gémeaux qui devrait être vide !
Informations supplémentaires
Joies de la VF : Rhadamanthe n’est pas « général » mais « Juge » (le manga dit curieusement « Titan ») et il n’existe pas de « constellation » de Deep ou de Frog.
En VF, Rhadamanthe est doublé par Michelangelo Marchese et Pandore par Maïa Baran.
Les lecteurs de Robert Jordan noteront que Pandore porte une bague en forme de serpent.
Les Spectres d’Hadès sont au nombre de 108 (36 « étoiles célestes » et 72 « étoiles terrestres »). Leur nombre renvoie aux 108 brigands (Gangxingsheng renjian) du classique chinois Au bord de l’eau.
Wyvern : en français « Vouivre », créature mythologique apparentée aux dragons dont le nom signifie « vipère ». La wyverne apparaît dans Warhammer-le jeu de rôle fantastique.
Niobée : Fille de Tantale, reine de Thèbes, mère de 12 enfants, elle se vanta de sa fécondité et de leur beauté et se moqua de Léto qui n’avait eu que deux enfants…Artémis et Apollon. Indignés, ces derniers massacrèrent les enfants de Niobée (sauf deux). Elle garda un teint pierreux voire fût changée en pierre selon Homère
Deep : en anglais signifie « profond » or Niobée est le Spectre de l’étoile terrestre de l’obscurité.
L’animé traduit par « Parfum des ténèbres » l’attaque de Deep référencée en anglais (Deep Fragrance) dans le manga.
Dans le manga, Zélos est le Spectre du Crapaud de l’étoile terrestre de l’étrange.
Référence au Cocyte (et non « cocytus » car le nom est grec) que l’on retrouvera ultérieurement.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Saint Seiya-Les Chevaliers du Zodiaque"
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Pendant que les chevaliers renégats se retrouvent piégés dans la maison des Gémeaux, Milo refuse d’accepter une décision d’Athéna.
Critique
L’épisode, aux effets visuels absolument magnifiques, se structure en deux arcs narratifs. Dans le premier, Saga, et accessoirement Shura et Camus, affrontent...le chevalier des Gémeaux ! Il ne faut pas longtemps au spectateur (un peu plus à Saga) pour comprendre qu’il s’agit de Kanon qui a survécu à la chute du Sanctuaire de Poséidon ! Aux accusations fondées de Saga, Kanon répond par une confession vibrante touchante.
Dans le second, Milo, chevalier du Scorpion, refuse que ce même Kanon puisse se battre à ses côtés et, contre l’avis explicite d’Athéna, frappe l’ancien renégat de 14 aiguilles écarlates. Conformément au manga, il ne le tue pas mais lui rend son honneur de chevalier. C’est plus fort dans l’animé grâce à un très bon doublage.
Informations supplémentaires
Hyoga porte un bandeau sur un œil ; continuité avec Poséidon quand Isaak lui avait ouvert l’arcade sourcilière.
On notera que la salle du trône a beaucoup changé par rapport à la série d’origine, et ne respecte pas le manga pour le coup.
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
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