Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Au delà de cet aspect utilitaire, mais rondement mené, l'auteur continue à tisser efficacement le récit de la succession agitée d’Édouard le Confesseur, quitte à une tirade étonnante du Docteur à Édith, révélant les péripéties à venir. Bien entendu on s'adresse ici au spectateur et il coûte une nouvelle fois beaucoup moins cher de narrer les événements que de les montrer ! Si on apprécie toujours autant le couple de villageois, typique des qualités anglaises traditionnelles, les deux Vikings ne font guère honneur à leur réputation de la machine de guerre ayant menacé l'Europe si longtemps. Les Compagnons sont également à plaindre, en dépit de leur vaillance et de leur astuce, ils ne font en définitive que s'agiter, hormis pour le cliffhanger. Il reste dommage de leur refaire le coup de l'inaccessibilité du TARDIS, le serial avait jusque là joué la carte plus porteuse de la participation volontaire à l'Aventure.
La vedette de l'épisode reste bien entendu le Maître, enfin le Moine. On se régale toujours du jeu malicieux de son interprète et ses scènes avec le Docteur, malheureusement trop rares, pétillent réellement. On y discerne déjà cette connivence très particulière qui existera entre les deux Time Lords au cours de leur duel à travers l'Espace et le Temps. Le personnage est roublard, mais doit lutter aussi bien contre la Team TARDIS que contre le manque de bol, cet ennemi particulièrement redoutable. La scène où on le voit cocher les cases de son Maître Plan (comme bien plus tard le fera le Maire de Sunnydale) forme l'épitomé des Esprits diaboliques des Sixties, un régal une nouvelle fois aux confins du parodique, comme souvent avec Spooner. La découverte de son TARDIS accentue encore la convergence vers le futur meilleur méchant de la série (de toutes les séries), mais il demeure étonnant de le voir disposer par ailleurs d'un matériel aussi peu exotique, en réalité contemporain des spectateurs de la série (montre, pharmacie...). Espérons que l'ultime volet précisera davantage qui il est. (***)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
2.39, Part 4 : Checkmate
Il est assez triste que cette fabuleuse saison 2 se termine par un de ses pires épisodes. Checkmate rejoint la cohorte des finals de serial au dénouement décevant, mais ici le ratage est à peu près complet.
En cause, Spooner, fait chuter la tension avec une totale absence de danger pour nos amis qui n'ont plus qu'à se promener entre le monastère et la falaise sans s'inquiéter de quoi que ce soit. La légère tension de les voir tous trois emprisonnés est vite désamorcée par l'arrivée immédiate de la cavalerie. Surtout, alors que les précédents épisodes mêlaient habilement action et dialogues, ici le curseur est fortement poussé sur le second. Loin des échanges pétillants de Battle of the Wits, les dialogues sont franchement bavards et ternes. Le Moine roule des mécaniques pour tenter d'animer tout cela, beaucoup de fumée, peu de feu.
Pendant que Vicki et Steven chutent à leur tour au rang de spectateurs passifs, le Docteur se retrouve ployé par des déclarations répétitives et sentencieuses qui servent lieu d'action, et n'a même pas l'occasion de resaluer les Saxons (dommage pour Edith). The Time Meddler aurait décidément mieux tenu sur 3 épisodes plutôt que 4.
Mais c'est surtout le Moine qui in fine, se trouve être la déception du serial. Mystérieux et madré auparavant, il chute à son tour au rang de méchant ridicule. On n'est franchement pas convaincu pour les raisons de ce plan. Ses projections sur la comète semblent très tirées par les cheveux. Le voir en difficulté durant tout cet épisode est une contradiction même au principe de final climatique. Si on aime le tour aussi cruel que mérité que lui joue First (joli effet du Dimensional control), on reste aussi désenchanté par l'absence de révélations sur le Moine. Il est vaguement impliqué qu'il est aussi un Time Lord rénégat de Gallifrey, mais ça ne dit pas grand-chose. On comprend que la série, alors, ne pouvait pas imaginer l'ampleur qu'elle allait avoir, d'où assez peux de développement de sa mythologie, mais c'eut été quand même une occasion en or. On remarque que le Docteur garde un silence pudique sur son modèle, tout en appréciant l'automatic drift control de son adversaire. Même notre Time Lord préféré a sa fierté. (*)
The Time Meddler (***) Sanctionné par un final gâchant tout ce que le serial avait réussi à déployer, la dernière aventure de la saison 2 confirme cependant la validité de Vicki & Steven comme successeurs de Ian & Barbara. Menée à un galopant rythme rapide et plein d'humour, cette incursion dans le XIe siècle nous aura bien amusé. Le Moine, malgré une occasion manquée de déployer la mythologie de la série, aura composé l'un des plus divertissants antagonistes de la série.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Le fracas de l'Histoire par simple oui-dire trouve aussi ses limites, même si, fort heureusement les discussions entre le Docteur et le Moine demeurent toujours aussi amusante, grâce aussi à la complicité entre deux comédiens s'amusant à l'évidence beaucoup (le concours pour qui a la plus grosse, euh, machine temporelle, est un régal). Pour notre plaisir, le Moine continue à cocher toutes les cases du parfait Diabolical Mastermind des 60's cédant ainsi au rituel exposé du Maître Plan au héros. Il s'affirme également comme prédécesseur du Maître (en plus sympathique) puisque lui aussi est laissé par le Docteur dans une situation catastrophique, ce qui ne l’empêche d'ailleurs jamais de revenir, en parfait Iznogoud télévisuel. On reste néanmoins singulièrement frustré par la finalité peu convaincante du Plan : en quoi changer un roi par un autre va-t-il apporter la paix à l'Europe ou altérer les courants profonds de l'Histoire ? Harri Seldon n'approuve pas cet épisode. On est également déçu par le flou persistant de son origine, donc de celle du Docteur. On sait bien que, même dans Doctor Who, un épisode ne saurait aller à rebrousse-temps et que Gallifrey n'existe pas encore. Mais ceci reste frustrant, même si on peut y voir une élégance de Spooner préférant laisser carte blanche à son successeur.(**)
The Time Meddler compose un arc longtemps prenant et apportant sa pierre à l'édifice de Doctor Who en proposant un premier serial pseudo-historique complet. La formule convainc, d'autant que l'Alien du jouir se montre particulièrement goûteux en proto maître. Il reste néanmoins dommage que l'évident manque de moyens ait grevé le scénario de Spooner, particulièrement lors du final, et que celui-ci ait laissé passer l'occasion de creuser plus en avant la Mythologie de la série. Au moins aurons nous eu droit à une aventure complète de Vicki et Steven, avant une saison 3 particulièrement impactée par les épisodes manquants. (***)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Part 1 : Four Hundred Dawns
(épisode audio)
Qui dit serial SF de Doctor Who classic dit confrontation entre deux espèces aliens, une gentille l'autre méchante pour le contrôle d'une planète. Cependant, William Emms parvient à imprimer un twist à cette histoire en prenant l'histoire habituelle dans l'autre sens.
Bien sûr, on peut ricaner devant l'apparence des Chumbleys, un peu trop proches des Daleks pour ne pas révéler une certaine limite de budget. Les aliens humanoïdes seront toujours plus économiques que les formes de vie non anthropoïdes ! On remarque au générique qu'Angelo Muscat joue un des Chumbleys, quelques années avant de jouer le mystérieux valet muet du Prisonnier.
A l'inverse, les charmantes Drahvins amusent par leur look rappelant irrésistiblement les films SF de série B de l'époque ! On a vaguement l'impression de se retrouver devant Flash Gordon, ou ce chef-d'oeuvre de facepalm hélas morcelé qu'est Amazon Women on the Moon ! Entre escalavage sexuel d'hommes implicite, refus de toute négociation et mauvaise foi pour garder Vicki, on se demande si notre team a bien échoué dans le bon camp. Un crédit quand même à Verity qui a poussé pour créer une civilisation féminine indépendante et autonome, malgré une hiérarchisation digne de l'armée. On regrette cependant qu'il y ait autant de red flags chez les Drahvins ; si Emms continue sur sa lancée, le twist du mauvais camp va perdre pas mal de valeur. Le cliffhanger marque d'ailleurs une déception pour une fois car largement prévisible tant il est un marronnier de ce genre d'aventures. Bref, une exposition originale à défaut d'être solide. (***)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Avec leur caquètement et le va et vient les Chumblies évoquent comme une version mécanique du Zarbi and Co, ce qui me courre déjà sur le haricot. j'aime que l'on puisse échanger avec l'Opposition, sinon on s'ennuie assez vite, une partie essentielle du show manque à l'appel (les Daleks perdrait beaucoup en intérêt sans leurs dialogues en permanence cramés) . On se centre plutôt sur les très aryennes Drahvins, au fanatisme guerrier bon teint préfigurant déjà l'Adepta Sororitas de W40K. Le délire est toutefois de nature différente. Les années 60 sont une période de rapides bouleversements pour la SF et l'épisode s'amuse ici à parodier les films de série B des années 50 ayant déjà pris unn coup de vieux.
On vise ici la mouvance Amazones from Outer Space (Queen of Outer Space, Cat-Women of the Moon, Fire Maidens from Outer Space...), tout comme vient de le faire Chapeau Melon pour les Evil Aliens from Outer Space avec La mangeuse d'hommes du Surrey. ici la parodie passe par une caricature des clichés misandres et Harder than Men, relevant des aspects les plus sombres du Mythe des Amazones. Tout ceci fonctionne grâce à a prestation de Stephanie Bidmead, mais Spooner aurait rendu sans doute cela plus pétillant.(**)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.02, Part 2 : Trap of Steel
(épisode audio)
Trap of Steel confirme hélas le tarissement de l'idée trop longtemps répétée d'une planète désertique avec 2 espèces s'affrontant à distance. Sans chuter dans les abîmes de la soporifique Vortis, Galaxy 4 réussit les détails mais au prix de l'essentiel.
La partie d'échecs à quatre entre Steven, Doc, Maara et la Drahvin, simplement correcte, ne provoque pas d'étincelles particulières. On sent quand même un gros fossé d'intelligence entre la Drahvin crédule et une Maara bien plus méfiante. Emms a le bon sens de ne pas se reposer sur le twist éventé du mauvais camp, et dépeint Maara franchement comme une antagoniste à qui il vaut mieux ne pas baver sur les rouleaux. Stephanie Bidmead est impressionnante une fois de plus, mais ne peut alléger à elle seule des dialogues besogneux. Même en dehors de notre team, l'autorité abusive que Maara imprime se montre audacieuse dans les années 60, où il est assez rare de dépeindre une méchante puissante, sans excuse ni caricatures, qui eut pu être un modèle si elle n'était pas autant négative. Dans le lointain, Gillian Flynn prend des notes attentives.
Même si seules des images fixes et de rares clips demeurent de cet épisode, on reste impressionnés par l'immense décor du camp et du vaisseau Rills (on espère mieux le voir dans l'épisode suivant, le seul du serial à avoir survécu). Une vraie étrangeté se dégage, même si certains à-côtés comme le Chumbley mal réveillé frisent le nanar. On avouera toutefois que les bruitages interminables des Chumbleys tapent sérieusement sur les nerfs. On s'amuse cependant de Vicki donner une leçon d'intelligence au Docteur, avec une joyeuse effronterie. Mauvais joueur, First se garde bien de la féliciter, et on aime ça. Pour le reste, leur vadrouille dans des décors vides flirte avec l'ennui, jusqu'au subit cliffhanger, dont la soudaineté menaçante a de beaux airs de The Dead Planet, où un Dalek pour la première fois était apparu à l'écran. (**)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Au crédit de The Steel Trap on notera une fine approche de l'Adepta Sororitas (oui, bon, lâchez-moi), avec notamment la Sœur de Bataille aisément dupée par le perfide Hérétique à la solde de son maître Xéno. Elle demeure ainsi fidèle au Credo de l'Ecclésiarchie Impériale, selon lequel "Penser mène au Doute et le Doute mène à l'Hérésie". La Sœur Supérieure de la Chambre Militante (oui, ça va bien, quand on s'ennuie on s'occupe) peut évidemment s'autoriser plus de latitude. Au passage, on remarque que les tyrannies fanatiques du Futur sont Vegan, Doctor Who est toujours aussi prophétique. On pourra certes s'étonner de voir la Sororitas pactiser avec un Xéno, mais celui ayant revêtu la divine forme humaine, celle de l'Empereur Lui-même, la Vérité Impériale valide la négociation, pour peu que le Xéno se soumette immédiatement et totalement à l'Imperium. Tout ceci est canon.
Après, la Sœur Supérieure fait preuve d'un étonnant manque de cohérence quand elle se prive de la majeure partie de l'équipage pilotant le TARDIS avant de tenter de s'emparer du vaisseau (c'est ballot) ou laisse de douteux « alliés » agir sans la moindre surveillance. Mais les Promises de l'Empereur-Dieu n'ont besoin que de leur Foi pour triompher de ceux s'opposant à Son droit sacré à régner sur la Galaxie. Elle suffit, elle suffira toujours. Un troublant émoi nous étreint néanmoins quand sont évoquées les "faveurs de chef" auxquelles aurait droit la Sœur Supérieure au sein de ce vaisseau aux promptes et fréquentes évocations de châtiments corporels. C'est à croire que Slaanesh, Dieu de l'Excès et des Sombres Plaisirs, est aussi du voyage. Bref, on continue à bien s'ennuyer jusqu'au cliffhanger révélant la face d'un Xéno non humanoïde, ce vivant blasphème au sein des Domaines de l'Empereur. Au total, du très bon W40K et avec mon armée préférée, mais pour du Doctor Who, on est proche du nul. (*)
Dernière édition par Estuaire44 le Dim 22 Aoû 2021 - 9:26, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Pendant ce temps, Derek Jacobi poursuit la série des aventures du War Master, avec Killing Time.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Épisode entier dispo ici (à partir de 28:10) : https://vimeo.com/202588866
Galaxy 4
3.03, Part 3 : Air Lock
Bonne nouvelle, cet épisode a été retrouvé avec les images. Mauvaise nouvelle, il est encore plus nul que les précédents.
Au-delà d'amusants accidents comme Hartnell faisant tomber une pièce du décor, Air lock enchaîne à une vive cadence les incohérences et les ficelles scénaristiques les plus grosses. On ricane de l'ironie voyant Maaga traiter ses subalternes comme des action women sans cervelle (et jusque là pas vraiment dans l'action) quand elle-même enchaîne les décisions ridicules. Pourquoi refuser d'envoyer une patrouille de 3 soldates quand elle décide 1 minute après d'envoyer finalement 1 soldate au-dehors ? Pourquoi ne laisser qu'une seule geôlière auprès de Steven, qui d'ailleurs finit par pioncer au bon moment ? Le flashback (une rareté dans Doctor Who) voyant l'acte fatal de Maaga est beaucoup trop excessif même à son échelle étant donné le peu de cervelle de ses subalternes. Le cliffhanger paraît assez éventé, doute-t-on vraiment de Steven ? Maaga pérore beaucoup, mais vaisseau et commandement demeurent bien déficients. On ne comprend d'ailleurs pas pourquoi Maaga persiste dans sa folie meurtrière. Même assoiffée de sang, une discussion avec les Rills serait bien plus avantageuse pour son peuple et elle-même, etc. L'hubris n'excuse pas tout.
Côté First et Vicki, la situation n'est guère plus brillante. Ainsi, Doc se démène pour finalement pas grand-chose auprès de la machine à ammoniac, tandis que Vicki en est réduite au rôle de confidente des Rills. Leurs révélations expliquent certes le conflit en cours, mais c'est beaucoup de parlote pour expliquer une situation qu'on avait aisément devinée. Vicki est décidément la seule à rayonner dans ce serial, son coup de bluff face à la Drahvin se voit malheureusement minorée par une scène d'action assez contreproductive. On apprécie le credo de First à ne vouloir tuer personne (Ten et War sifflotent nonchalamment dans le lointain), en grand héros pour la jeunesse qu'il est, mais c'est décidément bien peu pour cet arc déjà exsangue. Allez, plus qu'un épisode... (*)
Dernière édition par Dearesttara le Lun 23 Aoû 2021 - 0:50, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Du côté des Nazies From Outer Space, cela ne va pas mieux. La cheftaine délivre tout un laïus bidon sur le ait que c'est elle qui pense, c'est elle la cheffe ("Excusez-moi de vous demander pardon, mais je ne comprends pas" "C'est normal ! c'est pour ça que je suis Centurion et que tu n'es qu'Optione." pourrait écrire Goscinny) et donc pas de patrouille, pour ensuite envoyer une patrouille dans la foulée, oklm. Elle bute une de ses soldates pour les convaincre que les Crocos From Outer Space sont méchants, mais les soldates ne pensent pas, donc à quoi bon. La soldate fait vraiment tout ce qui humainement possible pour permettre à Steven de s'emparer de son arme, puis il l'assomme d'un coup bien vicieux sur la nuque (super, la série pour la jeunesse). Et c'est quoi ce sas que l'on peut fermer de l'extérieur ? A quoi cela sert-il ? Même le cliffhanger, habituel point fort de la série, est foiré, puisque sa résolution le précède : la cavalerie arrive à grands pas.
Bref, nous sommes bien face à un Zarbi bis, la seule boussole de l'écriture est ici de pouvoir montrer à satiété décors, costumes et bidules à roule, qui ont coûté bien des sous. Tout le reste n'est que remplissage. Mais heureusement il n'y a ici que quatre segments, "Galaxy 4 et seulement 4 parties" aurait été un bon titre. Le seul intérêt relève des archives, puisque l'on trouve effectivement ici l'un des premiers flashbacks
de la série, on en aura d'autres par la suite (Steven verra ainsi ses aventures précédentes dans The Celestial Toymaker), notamment dans la série moderne (l'enquête de Ten et Agatha, ou The Waters of Mars, Turn Left...). (*)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Galaxy 4
3.04, Part 4 : The Exploding Planet
(épisode audio)
Bon, on va pas épiloguer, The Exploding Planet a beau faire des efforts pour accélérer le récit, aucun rebondissement ne vient perturber une conclusion attendue et sans surprise.
Maaga était bien partie pourtant, mais se révèle au final plus grande gueule qu'efficace. On se demande comment une générale Amazone euh Drahvin puisse démontrer une telle incapacité stratégique. Ses plans, en plus d'être incohérents, font fi de la réalité du terrain. Pourquoi ne pas aller surveiller le TARDIS par exemple, et interdire l'entrée à nos amis ? OK, les Daleks avaient échoué à Arrakis, enfin Aridius, mais ils avaient fait la sottise de ne laisser qu'un garde. Avec Maaga, ça aurait pas été la même limonade. S'attaquer aux Rills ne pouvait qu'être un suicide pur et simple. Malgré les fusillades, l'action piétine rapidement. Les Chumbleys étant virtuellement invincibles face aux Drahvins, l'issue ne fait aucun doute, et les pures jeunes femmes ne compensent pas par la ruse matoise ou une tactique prussienne. L'absence de vidéo pendant la bataille ne permet pas d'apprécier la mise en scène, mais vu sa brièveté et son peu de moyens (réservée à l'explosion finale), elle ne devait pas faire ombrage à celle de The Planet of Decision.
On est pas plus indulgents sur la forme. Le front Rills consiste surtout en un blabla perpétuel à base de commentaires inutiles et souvent répétitifs (Steven demandant toutes les minutes quand le transfert d'énergie sera terminé tape sur les nerfs autant que les bipbip des Chumbleys). Tandis que la morale à base d'acceptation de la différence est certes typique des séries pour la jeunesse, mais assénée plusieurs fois avec la lourdeur d'un tank.
L'aventure souligne à quel point avoir séparé Steven et Vicki était une erreur, leurs échanges pétillants de The Time Meddler manquent terriblement dans cet opus dépourvu d'humour.
Un point quand même, le Doc' ni les compagnons ne semblent à aucun moment se soucier du sort horrible des Drahvins. On imagine fort bien Thirteen tenter de prêcher la paix et l'amour et ouvrir les yeux de Maaga qui alors pleurerait amèrement sa vie de haine et jurer solennellement de ne plus se laisser aveugler par les apparences avant de rejoindre sa planète grâce à la générosité de Sainte 13, car toute amazone misandre serial killeuse a droit à sa rédemption. Voilà. (*)
Galaxy 4 (*) : Le serial concentre les pires clichés des programmes SF pour la jeunesse 60's. Des personnages unilatéraux, des effets sonores irritants, des cliffhangers en carton, des antagonistes ridiculisés, une moraline pesante. La bonne nouvelle est que la planète ayant explosé, on ne devrait plus y revenir !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Il ne faut pas compter sur l'Opposition pour électriser tout ceci, le final de l'arc ayant la grande idée de confirmer que les Sœurs de Bataille sont totalement dépassées : en nombre, en puissance de feu, en technologie et en intelligence tactique. La totale, mais, en soi, il reste original que le Doc ait affaire à des adversaires en permanence totalement à la ramasse, tout un concept. Aucun Miracle ne vient les sauver, c'est à croire que son dernier Point de Foi avait déjà été dépensé par leur joueur. Enfin, je veux dire : à croire que l'Empereur, déçu et meurtri, n'ait détourné Son regard du champ de bataille profané. « Seulement dans la Mort s'achève le Devoir », indeed. Les fins de partie de l'Adepta Sororitas, cette éternelle galère.
Mais pour agoniques que soient les péripéties au cours de ce final d'arc, on va tout de même parvenir à l'éteindre tout à fait avec le pseudo dialogue moral totalement hors sol entre Steven et le Machin en Chef, qui fige tout durant de longues minutes. Prêche lourdaud et action abattue à bout portant, aucun doute : on a trouvé l'opus ayant inspiré toute l’œuvre de Chibnall. En plus il est naïf d'associer intelligence et tolérance, idiotie et xénophobie, si seulement c'était aussi simple. L'adieu entre le Rill et le Docteur résonne davantage, c'est vrai. Entre émotion sous-jacente sous le logos philosophique et un certain sens de la grandeur, à tort ou à raison j'y ai discerné comme un écho du futur M. Spock. Meilleur moment de l'arc, mais il est alors bien trop tard pour sauver celui-ci, même si la destruction de la planète produit son effet. (*)
Galaxy 4, certes défavorisé par le format audio rabotant ses onéreux atouts visuels, demeure un récit bâclé et simpliste, le pire moyen de débuter pour la nouvelle saison. Il se révèle même inquiétant pour les nombreux épisodes audios à venir, dépourvus des dialogues qui claquent conçus spécifiquement pour l'exercice et des bruitages idoines, a contrario des audiobooks de Big Finish. (*)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Sinon, Chibnall semble bien nous réserver pour la S13 un serial dans le style de Keys of Marinus et The Chase. Vu qu'il semble mieux maîtriser le feuilleton pur, je me dis qu'il y a peut-être de quoi encore espérer.
https://www.radiotimes.com/tv/sci-fi/doctor-who-radical-change-newsupdate
Je termine de monter ma vidéo de la semaine et je reprends dès demain DW classic
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
(épisode audio)
Mission to the Unknown avait tout pour échouer : un épisode sans les acteurs principaux (Verity ayant eu l'audace de donner une semaine de vacances supplémentaires à tout le monde), de surcroît ne servant que de prélude au serial mammouth qui va bientôt suivre. Et pourtant, ce one-shot unique au sein de Doctor Who Classic triomphe par son ton décalé qui détonne au sein d'une "série pour la jeunesse". Loin d'une aventure spatiale palpitante, Nation ose la carte du survival horror pessimiste, jouant d'une terreur authentique qui ne sera que peu égalée dans la série. Mais introduit aussi quelques éléments déterminants au sein du canon de la série.
Trois astronautes envoyés pour parer une menace Dalek prisonniers sur une de leurs colonies. A partir de ce simple pitch, Nation se livre à une étude implacable sur les lois de la survie, les relations détériorées entre êtres humains par l'imminence du danger, et se montre précurseur des codes des films d'horreur modernes : un ton pessimiste sans espoir ni happy end, des corps étrangers transformant leur hôte en monstre létal (bravo au costume des humains-Vargas, creepy à coeur), un destin horrible guidant les personnages qui ont déjà perdu le contrôle. La création des Daleks se montre finalement plus terrifiante que les Daleks eux-mêmes dont le couplet à base de destruction et d'extermination est maintenant bien connu.
On note que Nation déblaie le terrain pour les showrunners à venir. Le Space Security Service semble annoncer UNIT, tandis que la Grande Alliance des sept terreurs semble anticiper sur l'Alliance galactique qui emprisonnera le Docteur dans la Pandorica. Nation introduit des espèces aliens réellement diaboliques (bonjour Malpha), les Daleks ne seront donc plus les seuls superméchants de l'univers, c'est cool. On s'amuse de voir qu'au 32e siècle, les supports de communication se font encore par gros magnétophones, le rétro-futurisme est toujours très goûteux ! Mais surtout, ce serial marque la fin du règne de Verity Lambert.
Au long de 19 serials certes inégaux, Verity Lambert aura cravaché sans cesse pour produire des épisodes épiques, aventureux, terrifiants, drôles. Elle a imprimé à ce début de série une direction parfois expérimentale, parfois irrévérencieuse, avec un plus grand succès côté historique que SF, mais cela va bientôt changer. Il est donc réconfortant de la voir nous quitter sur une ultime audace : un épisode hors du ton de la série, mais s'y intégrant pleinement, déconnecté de tout arc, et un rappel que derrière cette série pour la jeunesse, le danger, les thèmes lourds, ne sont jamais loin.
Mission to the Unknown (****) : Verity Lambert, assistée d'un ingénieux Terry Nation, quitte Doctor Who sur ce one-shot décalé, mais rempli d'audaces et d'idées réutilisées par la suite. La série perd sa mère, mais le voyage n'en est encore qu'à ses débuts. Bien des aventures attendent le héros de série le plus mystérieux de l'univers.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Évidemment c'est aussi une limite, il était sans doute trop tard pour lancer toute une série de ce type, mais cette parenthèse séduit, d'autant qu'à contrario de la cuité absolue de Galaxy 4, l'épisode est bourré d'idées à ras bord par Terry Nation. On peut regretter que l'auteur ne dispose pas de plus de temps (au moins d'un autre épisode) pour les exploiter plus en avant, mais quel festival du Cactus de l'Horreur (encore merci pour les gosses!) à l'excellente parodie voyant les Daleks non plus simplement raconter le Maître Plan au Héros, mais carrément le gueuler par hauts-parleurs. On aurait tellement aimé voir cette scène ! Visuellement l'opus s'avère aussi un succès (décor du vaisseau, maquillages des aliens, effet suggestif du cactus), Verity part par la grande porte en léguant à Doctor Who une production solide et décidément davantage nantie qu'au début de l'aventure.
En pinaillant, on peut trouver quelques imperfections à cet unique serial composé d'un seul unique épisode. Que les Daleks recherchent des alliés ne semblent pas cohérent avec l'idée qu'ils se font de leur suprématie, mais on peut comprendre quie Nation cherche à varier du modèle initial allant fatalement devenir répétitif au fil des retours des Daleks, ses successeurs s'y essaieront pareillement, avec un succès relatif. On aurait aimé en savoir plus sur ces autres puissances galactiques, mais le très long arc dont l'épisode n'est que le prologue aura largement le temps d'y revenir, espérons-le. Nation aurait aussi pu y incorporer quelques ennemis déjà rencontrés, cela aurait pu renforcer la cohérence de l'univers, mais bon, cela fait très Legion of Doom malgré tout ! Une superbe réussite au total. (****)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Part 1 : Temple of Secrets
(serial audio)
Il est frustrant que ce serial se suive sans la vidéo car Temple of Secrets constitue sans doute un des tous meilleurs démarrages pour une histoire de la série. Il doit beaucoup à la très jouissive interprétation d'Hartnell.
Certes, on est déçus de ne pouvoir visionner le duel Achille-Hector, mais on apprécie que l'histoire commence in medias res aussi énergiquement, d'autant que la bataille de vannes entre les deux ennemis continue la tradition du trash-talk qu'on aime retrouver de manière récurrente dans Doctor Who. Donald Cotton maîtrise à fond le changement de registres car en quelques secondes, l'apparition du Docteur change la scène d'action en pure comédie. C'est bien simple, le numéro de First qui s'la joue divinité outragée et vantarde divertit tout au long de cet épisode pétillant. Face à lui, les acteurs jouent au diapason, Achille en léger crétin et le sarcastique Ulysse ne se posent aucune retenue en matière de cabotinage. Une prime pour ce dernier complètement déchaîné, il s'impose déjà comme l'attraction du serial. On a parfois l'impression de regarder Kaamelott. Perceval aurait adoré le récit d'Achille qui comporte bien sûr un vieux mystérieux.
Cotton sait très bien que le choix de la Guerre de Troie sort des codes de la série. Dans la réalité, ce conflit légendaire n'a sans doute pas eu autant d'importance, alors il s'en sort en mixant réalité (la rivalité Achille-Ulysse) et pure fantaisie avec les échanges entre Agamemnon et Ménélas, ou bien sûr l'arrivée du Doc', qui après The Romans, continue de participer involontairement à l'écriture de l'Histoire. Dans la tradition des serials historiques de Doctor Who, la comédie se dramatise soudainement en fin de parcours, avec ce qui reste un des meilleurs cliffhangers que nous aura offert la série. Une ouverture brillante, énergique, drôle, Doctor Who à son meilleur. (****)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Le nouveau duo à la tête de la série, Donald Tosh et John Wiles, n'ont d'ailleurs pas à aller bien loin pour trouver leur scénariste. Donald Cotton, grand amateur du sujet, avait déjà écrit plusieurs adaptations radio de mythes grecs pour la BBC (Echo and Narcissus, The Golden Fleece...). Il va avoir la bonne idée d'écrire cette version particulière de la Guerre de Troie avec l'entrain et l'humour qui caractériseront ensuite Adam Adamant Lives ! (dont il écrira le pilote), puis ses revues au West End. Porté par un Hartnell au meilleur de sa forme et d'autres excellents acteurs, l'humour s'allie ainsi à la perfection avec une vraie documentation sur les protagonistes, on se croirait dans les excellentes 40 nuances de Grecs d'Arte.
Après le gag énorme (qui a dû bien faire rire le Moine) de l'arrivée du TARDIS bouleversant le mythique duel entre Achille et Hector, qui a tant fait rêver les écoliers depuis des siècles, on passe à une étonnante revue à l'acide de l'Iliade, ridiculisant aussi bien les excès de son ton épique que dépeignant sans fards les Grecs.Loin des glorieux et tragiques protagonistes aussi bien décrits par Homère que par Shakespeare, hormis le « péléen » Achille, on se retrouve face à des guerriers cupides et rustiques, très matérialistes. Sur ces deux registres se détache un Ulysse particulièrement fort en gueule, dont les « Mille ruses » deviennent ici un cynisme égrillard et lucide assez irrésistible et brut de décoffrage, d'ailleurs, côté navigateur, Euron Greyjoy n'est pas loin. Le tout résulte étonnamment vivace et souffre moins que d'ordinaire du seul audio, peut-être parce que, de par son expérience, Cotton a conservé une écriture proche du format radio. (****)
La même sans le TARDIS :
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Re: Série "Doctor Who"
3.07, Part 2 : Small Prophet, Quick Return
Toujours avec vivacité et une tendance assumée à l'effronterie, Small Prophet, Quick Return développe tranquillement son récit divertissant, et s'appuie beaucoup sur le joyeux cabotinage des acteurs
Le front grec se met en stase, mais il demeure bien supporté par Ulysse le sanguin. On a peine à croire que ce dernier avale l'histoire du Doc', mais après tout, la Mythologie n'est pas avare en événements bizarres. Il est assez étrange que le Doc' refuse de leur parler du futur cheval, j'y vois plus un élément artificiel destiné à tenir sur les 4 épisodes. Mais au moins ça permet l'échange quasi lunaire sur les machines volantes. Mais l'épisode vaut surtout pour le développement du front troyen.
Il se révèle que Pâris se montre au moins aussi déconnecté qu'Achille, l'irrévérence de Cotton nous vaut de plaisantes scènes décalées, notamment le combat avec Steven au bon goût de pastiche. Si l'on apprécie la noble majesté de Priam, on est toutefois totalement conquis par la découverte d'une Cassandre vantarde et jalouse comme une teigne. Incarnée par une Frances White déchaînée, l'actrice ne recule devant aucun cabotinage dans ce portrait acide d'une prêtresse à mille lieux des incarnations vaticinantes et embaumées habituelles. L'impertinence de Cotton va jusqu'à un rigolo retcon d'une partie de la Mythologie avec Vicki devenue figure homérique. The Myth Makers n'est peut-être pas le meilleur serial historique - quoiqu'à coup sûr il est dans le haut du panier - mais il est certainement le plus effronté. En plus d'être soigné côté suspense, la funeste erreur de Vicki autorisant un autre cliffhanger comptant parmi les plus stressants de Doctor Who. (***)
Dernière édition par Dearesttara le Ven 3 Sep 2021 - 2:07, édité 1 fois
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Re: Série "Doctor Who"
Toutefois ces authentiques sketchs historiques s’installent au détriment du développement de l’action, contrairement aux Romains, où Spooner avait réussi une intégration plus fine à l’intrigue. De fait l’épisode n’apprend pas grand chose et présuppose une connaissance initiale de la famille de Priam Là où Spooner savait nous emmener à la découverte de la société romaine et de la personnalité de Néron, ici la narration se résume finalement à un défilé de sketchs. Si son statut d’homme d’action permet au moins à Steven d’y prendre part, le Docteur se voit clairement sacrifié en simple partenaire comique d’Ulysse. La plus impactée reste Vicki, ici de nouveau réduite au statut de Damoiselle en détresse, mais aussi de femme enfant gaffeuse et inepte, à la Susan. On a l’impression que toute son évolution précédente a comme disparu, on reste d’ailleurs confondu de la voir croire qu’une simple flambée pourrait menacer le TARDIS le moins du monde. De fait on apprécie l’opus pour son humour, mais il ne s’insère que marginalement à Doctor Who , évoquant plutôt une série historico-humoristique à la Up, Pompei ! ou BlackAdder. (***)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.08, Part 3 : Death of a Spy
Après 2 épisodes réjouissants de pastiche et d'humour, Death of a Spy vient recoller le serial à la réalité historique, et malheureusement l'opération réussit beaucoup moins.
L'épisode pourtant commence très fort avec l'explication de gravures entre un Pâris infatué et une Cassandre qui continue d'abuser de la caféine et de ses cordes vocales qui feraient pâlir un mégaphone. Félicitations à Barrie Ingham et Frances White qui continuent leur concours de cabot réjouissant, on adore. Malheureusement, l'épisode va par suite accumuler facilités et incohérences. On ne croit pas un seul instant à la fausse piste des machines volantes, et quand le Docteur se résout à enfin recourir au cheval, voilà ce dernier construit en une après-midi. A croire que les Grecs soient tous des ancêtres de Jack Bauer. Le mieux est quand le Docteur tente finalement de rétropédaler. On adore First, on adore Hartnell, plus méritant que jamais alors que la tragédie le frappe en plein tournage et qu'il ne peut faire son deuil, mais le Docteur à son aurore doit parfois composer avec des auteurs le faisant agir en dépit du bon sens (historique). L'épisode passe d'ailleurs trop de temps sur ledit cheval, et sa réception extatique par les Troyens, on sait tout ça, le manque d'inventivité et de suspense est total.
De plus Cotton ne peut s'empêcher de répéter le même procédé que Nation dans The Daleks Invasion of Earth. Ainsi, on se dirige tout droit vers la sortie de scène pour Vicki avec comme motif... l'amouuuuur, soit exactement comme Susan. On peut toutefois se faire l'avocat du diable en considérant que seul l'amour est plus fort que la perspective de voyager avec le Time Lord, ce qui se comprend tout à fait ! Malheureusement Troilus se montre fadasse, Campbell avait au moins l'aura du valeureux résistant. Demeurent la mort de l'espion du titre, cruelle pour le public enfantin (la conception particulière de la notion de "programme pour la jeunesse" par Doctor Who étonnera toujours) et surtout les dialogues mitonnés par Cotton, les échanges ironiques entre Doc et Ulysse, et le retour des chamailleries alla Moonlighting entre Steven et Vicki continuent de faire mouche. Tant mieux car voilà que s'annonce le tomber de rideau pour l'Humaine du futur. (**)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Il reste aussi très amusant de voir l'habituelle faconde de First demeurer sans effet, le rusé Ulysse refusant sans cesse de se laisser embobiner, on se situe dans la pure comédie. Bernardo a eu fichtrement raison de mettre en avant son mutisme, il ne risquait pas un coup d'épée de la part du Sergent Garcia, lui. Finement joué. n apprécie le très astucieux intermède consistant pour le Doc a évoquer les inventions de Léonard comme pouvant parler à Ulysse tout en connaissant un début d'application, histoire de gagner du temps.
C'est alors que l'épisode se décide enfin à prendre le Taureau par les cornes en faisant entrer le Cheval (quelle étable !). On apprécie que l'arc redore en partie son volet historique en prenant le temps d'expliciter le stratagème, un effort hélas relativisé par plusieurs bévues. Ainsi Priam utilise-t-il le nom romain d'Hercule au lieu du grec Héraclès, sans aucun justificatif (oui, on t'a reconnu, Kevin Sorbo), une occasion d'instruire de gâchée. Et puis la totalement inexpliquée disparition d'Achille fait que l'épisode passe sous silence le mythe de son talon (en même temps, avec ce Pâris_là...). Mais alors, comment s'appelle Achille Talon dans cet univers ? Une troublante question existentielle.
L'épisode a aussi le tort de ne pas du tout gérer l'introduction d'une bulle de Fantastique (de mythologique, ici) au sein de l'univers SF de la série, où la conception et la construction du Cheval en une poignée d'heures serait impossible. Cotton botte en touche, idem sur le fait que le Doc influe ici directement sur l'Histoire, le Moine doit bien ricaner en 1066. On aurait pu s'en sortir en faisant pénétrer Ulysse dans le TARDIS ce qui lui donnerait l'idée du Cheval sans intervention directe de First, puis en faisant intervenir la technologie du Docteur pour la construction. Mais bon, faire intervenir un objet impossible comme le Cheval restait difficile dans Dr Who, même si on comprend bien que la visite de Troie sans le clou du spectacle aurait frustré le public. (***)
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Re: Série "Doctor Who"
3.09, Part 4 : Horse of Destruction
Il ne fallait pas grand-chose à Horse of Destruction pour être un parfait final de serial. L'épisode demeure prenant d'un bout à l'autre mais souffre d'une précipitation souvent frustrante dans sa dernière partie, due en partie aux circonstances.
Le départ de Maureen O'Brien ayant pris tout le monde de court, Cotton fait de son mieux, mais il est difficile d'accrocher à cette idylle éclair avec Troilus. Même en excluant sa fadeur, on ne comprend pas comment Vicki/Cressida puisse s'amouracher aussi fort et vite pour prendre sa décision finale. Au moins Susan avait eu l'excuse d'avoir passé bien plus de temps avec l'autrement plus charismatique Campbell. Puisqu'il y a toujours eu au moins 2 compagnons, Katarina tombe comme un cheveu sur la soupe pour remplacer Vicki, mais n'ayant pas eu sa propre introduction, il lui reste tout à faire pour s'imposer comme sa remplaçante. La plus grande frustration reste que nous soyons privés de la scène d'adieu avec le Doc et Steven. On pouvait le comprendre avec Ian & Barbara, car nous avions à la place ce déchirant déni de First. Là, à part quelques mots de regret vite lâchés, Vicki nous quitte d'une manière bien terne, et ce n'est ni sa romance ni l'arrivée providentielle jamais préparée de la cavalerie qui va remonter tout cela. Vicki aura été une épatante Compagne, juvénile, active, vive d'esprit, sa sortie n'est pas à la hauteur.
En dépit de ces gros regrets, l'épisode déroule de manière attendue le sac de Troie, même si quel que peu édulcoré (on se doutait bien que la BBC n'allait pas ne serait-ce que suggérer le viol de Cassandre). Mais Cotton profite des multiples lectures de la légende pour imprimer sa propre vision. Ainsi le destin d'Achille est-il modifié mais est justifié par la narration, Ulysse se souciant comme d'une guigne de celui être censé son ami à l'origine, etc. On regrette encore une fois l'absence d'images pour les nombreuses scènes de combat, mais les bruitages et les photos restent très évocatrices. Le suspense prend tandis que la sauvagerie des combats n'est en rien diluée. On apprécie toujours autant les gueulantes d'une Cassandre décidée même dans la défaite à ne rien lâcher, ou les grosses disputes entre Doc et Ulysse, jusqu'au bout un fieffé antagoniste.
Il est bouleversant de voir First tenter de le raisonner, et y échouer. Après l'incendie de Rome et l'équipage de la Mary Celeste, le Doc se trouve face à sa propre tragédie : ne pas pouvoir changer l'histoire, mais bien en être responsable en premier lieu, et pas pour les évènements les plus joyeux. On peut supposer qu'il s'agit ici d'une des sources de ce mal-être existentiel qui saisira souvent ses incarnations futures. Rétrospectivement, nous devons beaucoup à Clara : si elle n'avait pas neutralisé La Grande Intelligence, ce n'est pas seulement les victoires célestes, mais bien l'Histoire même de la Terre qui aurait été modifiée à jamais.
Aussi, on ne cachera pas un certain plaisir à voir First rabattre le caquet d'Ulysse au moment de sa fuite quand même. L'épisode parvient également à rendre poignant les horreurs de la guerre, entre la cruauté sanguinaire d'Ulysse, le désespoir de Priam, Pâris et Cassandre et les nombreux décès. Nous quittons Troie sur cette note terrible, mais comme l'indique le "à suivre" rituel, le cauchemar ne fait que commencer, dès l'arc suivant. (***)
The Myth Makers (***) : D'une connaissance affûtée sur la Guerre Troyenne, ce serial passe à la sulfateuse rigolarde nombre d'hautes figures de l'époque dans un rythme vif, sans rien transiger sur les horreurs de la guerre. Une précipitation dans la seconde moitié et le départ bâclé de Vicki l'empêchent cependant d'être dans les tous meilleurs serials historiques de Doctor Who. Welcome Katarina !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Sinon, je suis à court de laudatifs donc je me conterai de dire que ces chroniques troyennes m'ont beaucoup divertis.
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Camarade Totoff a écrit:Question idiote : si le Doc a tellement de mal-être à cause des Terriens, pourquoi s'obstiner à leur tourner autour ?
Il se sent une grande affinité envers cette planète - ne serait-ce que par sa ressemblance avec eux. Depuis Ian & Barbara, il a appris à aimer les humains et à les choisir systématiquement comme compagnons de voyage. Notre Terre étant attaquée plus que tout autre par les aliens (on peut d'ailleurs se demander pourquoi), notre redresseur de torts spatial se sent d'avoir un devoir d'assistance envers elle.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Il en va ainsi du massacre sans fards de Troie, en attendant celui de la St-Barthélémy, décidément le programme n’épargne pas les enfants, même si la tuerie est surtout évoquée par les bruitages. La blessure de Steven rajoute sans doute inutilement du drame au drame, mais elle fut expressément demandée par Terry Nation afin de lancer son Maître Plan. Avec aussi l’apparition in extremis d’Enée et le sort ultime des Priamides, au prix de quelques contorsions scénaristiques, l’opus reste bien celui que l'on espérait, celui empêchant le serial de trop basculer dans la farce.
Cela ne l’empêche pas de prolonger jusqu’au bout plusieurs des succès de l’arc, comme le joli parallèle tissé entre Ulysse Polutropos et First, tous deux voyageurs au long cours sur des mers étranges, usant de ruse pour parvenir à leurs fins et se montrant parfois impitoyables. On avouera aimer que le dernier mot soit revenu au Doc, près avoir été si souvent mis dans les cordes par l’Inventif Ulysse, cet alter ego ici bien plus proche des rudes Îles de Fer que de la douce Ithaque. Une belle rencontre, dans un genre certes particulier, tout comme celle de Cassandre, jusqu’au bout portée par d’étincelants dialogues et une impressionnante actrice donnant tout ce qu’elle a.
On se dit qu’elle aurait fait un Compagnon plus haut en couleurs que sa servante charmante, mais un rien terne. Le duo avec First nous aurait sans doute rappelé de bons souvenirs au moment où Mrs Gale vient de quitter un Steed ayant trouvé sa Pénélope. Les adieux de Vicki sont vite expédiés et celés, mais il aurait sans doute été difficile d’installer une scène émotionnelle au beau milieu des hurlements du massacre. Au moins sait-on ce que deviendra Vicki, ou du moins Cressida. Les auteurs se montrent de nouveau ironiques envers une Maureen O'Brien en partance pour le théâtre en l‘affublant d’un personnage shakespearien (« Troïlus et Cressida »), mais elle nous aura offerte une épatante Vicki, merci à elle. Sans elle, le cauchemar a déjà effectivement commencé pour le pauvre Steven. (****)
The Myth Makers commet plusieurs maladresses et imprécisions historiques, mais constitue un Historical particulièrement amusant, nous offrant une belle confrontation entre deux navigateurs sur les Mers du Destin. De plus il s’avère plus finement documenté que son ton longtemps humoristique pourrait laisser supposer de prime abord. De quoi se distraire, tout en sauvegardant, même si tardivement, la dimension tragique d’un des mythes fondateurs de notre culture. Vicki nous manque déjà, mais elle est au seuil d’une autre aventure, rien de moins que la création de Rome ! Bon voyage ! (****)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Part 1 : The Nightmare Begins
(épisode audio)
Démarrage extrêmement médiocre pour la plus longue histoire - 5h ! - de Doctor Who, si l'on excepte le cas particulier de The Trial of a Time Lord et la prochaine saison 13 de Chibnall. The Nightmare Begins se contente de planter paresseusement son exposition sans plus, facilités en prime.
Mission to the Unknown constituait en soi l'excellent prélude de ce serial majeur. En répétant une seconde exposition, mais sans le cachet du one-shot précédent, Nation s'embourbe dans une interminable veillée d'armes. Au vu de la brève aventure des deux agents hélas triste ombre du palpitant survival précédent, et la vision des Daleks et de leurs alliés se contentant de pontifier, tout va reposer sur notre équipage et Bret leur temporaire invité d'honneur (huhum). Malheureusement Nation foire totalement la mise en place.
Katarina a apparemment oublié qu'elle n'est plus la servante d'une prophétesse, se contentant de remuer la tête et d'obéir docilement aux ordres. Je veux bien croire qu'il faut un temps d'adaptation à la liberté, mais la charmante Adrienne Hill commence déjà à nous faire regretter Susan, une performance en soi. Léger moment cringe quand le Docteur lui dit "good girl" d'un ton paternaliste ; sérieusement ? Surtout, Nation a à peine commencé son serial qu'il allonge déjà la sauce. On regarde incrédules le Doc' et Bret tout faire pour ne pas faire l'évidence (quoique la Chaise Magnétique mériterait qu'on la voit plus souvent dans la série) juste pour créer un suspense pas crédible. Steven n'est pas le compagnon idéal de DW, mais par son énergie et son impulsivité, il a animé avec brio les serials précédents. Le laisser juste en train de pioncer prive ce début de serial de son énergie. Nouvelle incohérence à relever car les Daleks sont censés repérer tout vaisseau atterrissant sur Kembel, d'où vient que le TARDIS leur échappe ? Le seul point intéressant à noter est que Nation aurait pu demander des royalties à Gene Roddenberry, sa description d'une Fédération galactique fondée par un cessez-le-feu annonce déjà Star Trek ! On espère que les épisodes suivants vont relever le niveau car 6 épisodes dans la planète des Zarbis, c'était déjà long alors 12... (*)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Dearesttara a écrit:
Il se sent une grande affinité envers cette planète - ne serait-ce que par sa ressemblance avec eux.
D'où question idiote II : le Docteur ressemble-t-il vraiment à un humain où est-ce l'apparence qu'il veut prendre ? Puisqu'il change d'apparence à chaque réincarnation, ressemblait-il à un humain avant d'en rencontrer ?
Pourquoi se fait-il appeler "Le Docteur" ? Et a-t-il un "vrai" nom ?
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "Doctor Who"
Le nom réel du Docteur est l'un des grands tabous de Dr Who depuis son commencement, même Steven Moffat n'a finalement pas osé sauter le pas...
Les surnoms sont des reflets de sa personnalité : il est le Docteur de l'Univers, le plombier de l'Espace et du Temps... Pour le Maître itou.
Dernière édition par Estuaire44 le Lun 6 Sep 2021 - 17:25, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
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