Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.18, Part 9 : Golden Death
(épisode audio)
Après avoir émulé avec un semi-succès le style de Nation, Spooner revient à ses fondamentaux : le traitement ironique d'une aventure historique.
Sans rejoindre la comédie bidonnante de The Romans, on se marre pas mal devant le vaudeville absurde de Golden Death, Spooner s'amuse avec la collision des trois vaisseaux temporels en pleine Égypte antique. On pourra ergoter que l'action est minime, que l'arc continue de ne pas avancer depuis Coronas of the Sun ou que le Docteur entre bien facilement dans le TARDIS du Moine (ces vaisseaux ne sont-ils pas censés être immunisés face à tout visiteur étranger ?). Mais le scénariste opte à raison pour le récital de sa création, ce moine visqueux et veule, qui rêve de prendre sa revanche contre le Doc' pour se retrouver impitoyablement dominé non seulement par lui mais aussi par des Daleks toujours peu enclins à la miséricorde. Il aurait sans doute mieux valu qu'il rentre dans son TARDIS et fuir plutôt que d'accepter ce marché de dupes. Le Moine est décidément en bonne place pour être le méchant le plus malchanceux de la série, toujours perturbé par les autochtones ou des salières à roulettes qui ont pété plus que quelques boulons. Peter Butterworth régale toujours, tandis que les échanges de fausses civilités avec First pétillent agréablement.
Spooner profite de l'allégresse ambiante pour introduire dans Doctor Who le running gag des accessoires, avec coup sur coup, le chapeau du Doc' - Five et Eleven sauront s'en souvenir - et les lunettes de soleil du Moine, une apparition désarmante, même s'il n'aura jamais le pur swag de Twelve. Si l'action passe-partout de Sara et Steven (et leur cliffhanger OSEF) n'impressionnent guère, on admire les magnifiques décors de cette fausse Égypte. On espère les apprécier à leur juste valeur dans l'épisode suivant. De plus, Spooner veille toujours à maîtriser sa comédie, qu'il contraste avec la scène terrible du massacre des égyptiens par les Daleks, tout comme il rappelait la folie froide de Neron. Un équilibre bien ajusté. (***)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Si Chen et le Moine fourbissent d'ailleurs à qui mieux mieux (les Daleks sous-traitent massivement, tout de même), la visite imposée des lieux limite l'impact d'un jeu à trois, avec une soumission très rapide du Moine. Au moins celui-ci continue à poser en proto maître, la série classique allant offrir à ce dernier nombre d'alliances avec d'autres ennemis du Docteur. Globalement on s'amuse bien, d'autant que Spooner n'hésite pas à insérer de pur gags à son histoire, comme le circuit caméléon en folie ou les lunettes noires du Moine, bien avant Ten et Twelve. L'auteur continue également à recourir à de plaisants clichés des aventures Sixties, comme ce providentiel tesson de verre tombant à pic pour couper des liens. On regrette que le format audio nous prive d'une bagarre permettant enfin à Sara de briller dans l'action, d'autant qu'elle semble imposer un judo assez proche de celui de Mrs Gale. Ces quelques pépites ne suffisent toutefois pas à hausser l'épisode au-delà d'un prologue à un récit que l'on espère plus consistant. En attendant, on se prend à rêver que la Porte des Étoiles soit à proximité du TARDIS... (**)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
https://www.bigfinish.com/releases/v/missy-series-03-missy-and-the-monk-2441
Tiens, au passage il se confirme que le Moine est bien un Time Lord ...
Missy... no longer alone, unleashed and unfettered! She's stuck with a Meddling Monk, in a TARDIS that won't fly without both pilots.
It's a partnership neither one wants - the Monk thinks Missy wants him dead. Whereas, Missy thinks the Monk is annoying. And wants him dead.
The two Time Lords must learn to live together, or die trying...
Estuaire44- Empereur
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Dearesttara- Roi (Reine)
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Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.19, Part 10 : Escape Switch
Le serial reprend une trajectoire calculée à l'issue d'Escape Switch, montant enfin les enjeux après la navigation à vue des précédents épisodes. Toutefois, Spooner ne peut éviter un déroulement assez mécanique de l'intrigue, largement relevée heureusement par ce filou de Moine.
Il a beau être l'antagoniste principal, on admire toujours autant Mavic Chen de tenir tête à ses terribles alliés. Le voir traiter de noms d'oiseaux ou repousser un Dalek avec sa trompe et être toujours vivant ensuite demeure un exploit que peu de personnes peuvent se vanter d'accomplir. Par sa détermination sans failles, il demeure un des meilleurs adversaires de First qui n'est pas en reste. Le voir dicter les pourparlers face à une armée de Daleks en surchauffe n'est pas moins spectaculaire. Sara et Steven captivent également par l'énergie qu'ils mettent à se sortir de leur situation, le duo fonctionne à merveille.
Cependant, on ne peut s'empêcher de voir une certaine répétition avec Coronas of the Sun, même si sans le secours du faux taranium. Alors que les scénaristes, Spooner compris, ont toujours réussi à incorporer les peuples des pays visités dans les serials historiques, les égyptiens ici ne servent strictement à rien et n'ajoutent aucune saveur historique. On se dit que le TARDIS aurait pu se poser n'importe où, ça n'aurait rien changé (quoiqu'une discussion au coin du feu entre le Dalek Suprême et Tlotoxl n'aurait pas été piquée des hannetons). On leur doit certes une manière originale de stopper un Dalek que n'aurait pas désavoué The Chase, mais ils servent surtout de chair à canon impersonnelle.
Spooner va donc miser une nouvelle fois sur son Moine, qui malheureusement nous quitte à l'issue de cette aventure (si Chibnall veut le repêcher, c'est quand il veut). Mais pas avant un dernier numéro d'hypocrite mielleux. La scène où il explique sans rire qu'il ne fait pas confiance à nos amis juste après les avoir trahis monte très haut dans l'échelle du culot. Le Moine n'a jamais été un adversaire dangereux, mais en tant que pot-de-colle malchanceux un rien minable, il nous aura bien fait marrer. Le comique de répétition voyant le Doc' se payer une nouvelle fois sa fiole est hilarant en diable. On finit par avoir pitié de ce pauvre Time Meddler tout en saluant Peter Butterworth pour cette interprétation suave et piquante. (***)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Pour résoudre la situation, Spooner a ainsi l'excellente idée de se baser sur les savoureux personnages secondaires à sa disposition, davantage même que sur le Héros and Co. Steven et Sara sont paradoxalement (ou pas) les grands sacrifiés d'un récit centré sur leur sauvetage : ils ne font rien, hormis subir. Longtemps absent, le Docteur ne s'en sort guère mieux, son plan demeurant dans les limbes car déjoué par les Égyptiens (c'est très pratique). La grande aptitude des Daleks à l'art de la la négociation rendait déjà l'ensemble très amusant, mais « Magic » Chen apporte encore sa savoureuse félonie. Il semble visiblement avoir compris que les Daleks ne respectaient que la puissance et n'hésite pas à s'affirmer, mais reste à savoir s'il s'agit de tactique ou d'une mégalomanie déjà entrevue précédemment. Pour schématiques qu'ils demeurent, les Égyptiens tombent à pic pour permettre la sauvegarde de l'équipe tout en laissant la Pile aux Daleks, précipitant ainsi le final de manière assez fluide. Leur héroïque révolte contre les Faux Dieux plaira aussi aux Gaters, Abydos n'est pas loin ! Bizarrement les Égyptiens comprenaient Steven et Sara, mais pas Chen, alors que strictement tout le monde parle Anglais, mais bon, le TARDIS a eu un raté.
Mais la vraie vedette du jour demeure le Moine, tant il est patent que Spooner a plus d'affinités avec lui qu'avec tout autre personnage. Outre l'humour de ses dialogues et mimiques, il rend quelques fiers services, comme permettre à Sara et Steve d'exister via leurs échanges ou au Docteur d'être pleinement le Docteur quand celui-ci veille à le sauver des Daleks. Bien évidemment l'auteur veille à ce que l'Escroc de l'Espace et du Temps s'en tire sans (trop de) mal, mais c'est bien çà l'occasion de son meilleur opus que le Moine prend congé de la série, sans doute barré par la suite par la Rani et le Maître, ces joyeux psychopathes. Sa drôlerie et sa crapulerie sympathiques lui vaudront toutefois une persistante popularité dans l'univers étendu, sur tous supports. Il finira par avoir lui-aussi une Incarnation féminine, chez Big Finish, « The Meddling Nun », qui après avoir cassé souverainement les pieds de Ten, est récemment venue à la rescousse du Moine face à Missy, il fallait au moins ça. Le Moine contribue même à la saveur Stargate de l'opus, puisque sa mésaventure finale reste très proche de celle d'Anubis dans Lockdown (8-03).
Le TARDIS peut enfin être dirigé, mais cela semble compromis. Le cliffhanger a le mérite de bien marquer que la rigolade, c'est fini, le final débute et on dramatise d'emblée (****).
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.20, Part 11 : The Abandoned Planet
(épisode audio)
Malgré un piétinement de l'intrigue, The Abandoned Planet apparaît comme un épisode "Doctor-lite" de bonne facture. Même si son succès se mesure davantage à son opposition qu'à ses héros.
La disparition inexpliquée du Docteur (Hartnell avait besoin de vacances ?) tombe abruptement, mais on ne peut pas dire que Sara et Steven parviennent à vraiment remplir le vide. On ne peut pas les en blâmer, le duo est pleinement dans l'action et fait montre d'un courage admirable. Mais ces qualités ne parviennent guère à s'exprimer dans les décors vides de la forêt et de la cité Dalek. On salue cependant la vaillance de Sara, bien décidée à ne pas se laisser distancer par Steven avec la boussole à impulsions. Le ravissement est toujours assuré quand une guest se montre autant si ce n'est plus intéressante qu'un Compagnon. On remarquera que le titre semble être un clin d’œil du scénariste à Nation, qui avait introduit la planète des Daleks dans la justement nommée "The Dead Planet".
L'opposition, une nouvelle fois au complet (sauf Karlton, passé par pertes et profits, et c'est bien dommage), concentre donc toute l'attention. On apprécie les sifflements perfides de Célation (au look bien taré) mais c'est une nouvelle fois Mavic Chen qui fait son show. Pulvérisant le niveau de cabotinage de rigueur chez les Big Bad 60's, Kevin Stoney explose en diva se rêvant Maître du Monde, jubilant de son coup d'état face à ses pauvres partenaires de jeu. On apprécie les efforts navrés des autres pantins, naïfs de croire qu'ils pourraient dégager Chen avec quelque chose d'aussi désuet qu'une motion de censure (si les Daleks pouvaient rigoler, ils se seraient pas gênés). A la surprise générale donc, les Daleks décident de faire cavalier seul, oh la la, quel choc, je suis choqué. C'était peut-être d'ailleurs le défaut principal du serial : qui serait assez sain d'esprit pour s'allier aux Daleks et croire qu'ils allaient respecter leur part du contrat aussi ? (OK, y a Big, mais c'est un principe de base que Chris Noth peut nous faire avaler n'importe quoi). On s'amuse de voir Spooner répéter le cliché 60's du méchant partant avant l'exécution des héros au lieu de les tuer tout de suite. Cela nous vaut en tous cas une jolie crise de nerfs de la part de l'opposition. Jamais décevant, Chen persiste à croire qu'il a encore une chance d'être le Maître de l'Univers. A un tel degré de confiance en soi (ou d'aveuglement, c'est selon), on ne peut que s'incliner. (***)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
https://www.bbc.com/mediacentre/2021/russell-t-davies-doctor-who-showrunner/
Désolé, Mark, sans rancune j'espère !!!!
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Je me pose d'ailleurs la question, est-ce qu'il y a eu un retour de showrunner dans la série classique ?
Enfin, je me dis qu'avec Davies, on va enfin revenir aux choses sérieuses !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Non, à ma connaissance c'est la première fois, aussi bien pour les producteurs que pour les superviseurs de scripts.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Heureusement le duo Steven et Sara continue à fonctionner efficacement, l'évidente complicité de leurs interprètes apportant le minimum vital d'intensité à leurs scènes. Chen remplit également son rôle, avec une séquence politique constituant le moment le plus fort de l'opus ; Entres les Ides de Mars et Thermidor, elle illustre à merveille le dicton voulant qu'il n’y ait pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Outre l'inévitable cliffhanger, son retour final présente le mérite de lever les ambiguïtés le concernant : qu'il veuille poursuivre une partie perdue d'avance avec les Daleks là où tous les autres ont la lucidité de fuir au plus vite montre bien qu'il a achevé de basculer dans une mégalomanie aussi délirante que létale. Mais cela n’empêche pas le bilan de demeurer bien maigre pour un épisode n'ayant guère installé l'affrontement final. (**)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.21, Part 12 : Destruction of Time
(épisode audio)
Destruction of Time (citez-moi une série où le temps a plus pris cher que Doctor Who) se montre un redoutable climax pour ce serial de 5h, d'où se dégage une empreinte de terreur intense qui demeure alors que défile le générique de fin.
On peut certes ergoter quelques facilités comme Chen basculant dans une folie précipitée ou le Docteur faisant son grand retour au moment opportun, mais cela permet quelques bonnes scènes dans cette première moitié d'épisode, comme l'explosion mégalomane de Chen, à la clef un dernier numéro brillant de Kevin Stoney, ou ce silence glaçant accueillant sa vaine tentative de reconquête du pouvoir. Ce doit être une des très rares fois où les Daleks ferment leur clapet, et allez savoir, ils n'ont jamais parus plus terrifiants. Alors qu'on se dirige vers une conclusion classique, Spooner nous prend alors brusquement à revers.
Délaissant cette fois avec succès son style léger, le scénariste rend le plus bel hommage possible à Nation et créé ni plus ni moins l'une des séquences les plus terrifiantes de tout Doctor Who (on est au moins au niveau de Blink). Malgré la quasi absence de vidéo, l'on ressent avec une angoisse intense toute la désolation semée par le Destructeur Temporel au cours de cette fuite désespérée vers le TARDIS. Musique sinistre, bruitage implacable du Destructeur (sérieux, bravo aux ingé son), métamorphose cauchemardesque des environs... Douglas Camfield déploie tout son art de la mise en scène et des FX lors de cette mise à mort insoutenablement lente et inéluctable d'une planète entière. En climax, la mort horrible de Sara, graphique et particulièrement inattendue au sein d'un serial qui a déjà sacrifié 2 alliés. Le choc est tel que Spooner clôt le serial sur une note inhabituellement sombre. Après 19 aventures où l'équipage du TARDIS s'en était sorti sans trop de dégâts, First doit pour la première fois contempler un semi-échec et une culpabilité sous-jacente devant la mort de tous ces alliés. La peine enragée de Steven exprime à merveille la catharsis douloureuse du spectateur. Choquant, épique, terrifiant, Destruction of Time demeure l'une des plus dignes conclusions de serial de Doctor Who... et encore un épisode qui a dû donner de sévères cauchemars aux bambins. Série pour la jeunesse, vraiment ? (****)
The Daleks' Master Plan (****) : Parfois trop long et répétitif, le serial comporte cependant l'une des meilleures oppositions de tout Doctor Who, avec l'alliance des Daleks et du megalo Chen. Épique d'un bout à l'autre, les scènes choquantes atteignent ici un niveau de noirceur inédite, alors que la série introduit la possibilité pour les compagnons du Doc' de mourir au cours d'une aventure. Croisée des talents de Nation, Spooner et Camfield, The Daleks' Master Plan demeure bien l'un des opus les plus mémorables de la série classique.
Dernière édition par Dearesttara le Ven 15 Oct 2021 - 7:58, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Un autre tour de force de l'opus réside dans le changement de nature du Destructeur de Temps, davantage un accélérateur en réalité. Longtemps un Macguffin standard, procédé si abondant parmi les séries d'aventures des Sixties, il devient brusquement ici une terrible parabole de la puissance destructrice du Temps qui passe et qui arase tout. Un thème très présent, en littérature comme dans les Beaux Arts (notamment chez Goya), tant Chronos dévore toujours avec appétit es enfants. C'est un brillant paradoxe que de rendre le Temps si prégnant après un titre annonçant sa destruction, tout au long d'un éprouvant suspense scandé par l'éprouvant tic-tac de la machine infernale, qui n'a rien à envier question adrénaline à celui de 24. Le retrait de Steven durant l'affrontement final illustre bien que l'homme d'action de l'équipage est désormais passé au second plan et que le Docteur campe désormais en héros de ses aventures, ce qui n'était pas encore tout à fait le cas à l'époque de Ian et Barbara.
L'apothéose funèbre de la séquence demeure bien entendu le décès particulièrement cruel de Sara, qui nous impacte d'autant plus qu'il était inattendu. Il était si aisé de lu imaginer une fin heureuse, participant sur Terre à construction de l'après Chen. La mise en scène ne nous épargne rien d'une épouvante évoquant celle des films de la Hammer à la même époque, la malheureuse tombant en poussière de manière archétypale. L'hommage aux morts prononcé par le Docteur et Steven revêt une solennité particulière après cette histoire ayant réifié la mort de Compagnons, même si seulement de fraîche date. Il aura sans doute été ressenti avec une force particulière par le public anglais d'une époque encore proche de la seconde guerre mondiale, où « jamais autant d'hommes n'ont dû autant à si peu ». La parabole d'un Terry Nation ici très proche de Rod Serling, englobe également les Daleks, en miroir d'une Allemagne à son tour rasée par les bombardements qu'elle aura initié avec le Blitz.
On pourra reprocher à l'épisode de ne jamais justifier sérieusement l'absence précédente du Docteur et des Daleks, mais à la vérité, on ne s'y arrête guère. De même il reste formellement inexpliqué que le Docteur ait pu survivre là où Sara est morte, mais, avec le recul, cela peut se comprendre par la physiologie différente des Time Lords, et surtout leur affinité particulière au Temps. Reste aussi qu'une époque plus moderne que celle de Nation et Spooner pourrait considérer que l'on se trouve ici devant un cas d'école de Women in Refrigerators, mais outre que Bret soit aussi tombé au champ d'honneur, la place prise par Katarina et Sara va bien au-delà du simple procédé. (****)
The Daleks Master Plan peut osciller de la comédie à la tragédie, mais il fonctionne avec une efficacité constante, malgré la scission entre auteurs (très complices par ailleurs). Grâce aussi à la mise en scène de Douglas Camfield (les trois épisodes existants, plus une poignée d’autres clips illustrent la qualité visuelle globale) et à d'excellents interprètes, l’histoire demeure quasiment toujours prenante. Le serial franchit encore un niveau supplémentaire par sa mémorable conclusion, dont l'effroi et la résonance se perçoivent encore des décennies plus tard (****).
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
La référence à Goya et à son Chronos a fait que mon déjeuner m'a subitement paru particulièrement lourd...
Je ne sais pas si j'aurais le temps de...[interruption de nos programmes]
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Doctor Who"
Part 1 : War of God
(serial audio)
Après le ravage émotionnel de l'épisode précédent, Doctor Who revient sur des bases plus classiques. A dire vrai, cette longue exposition qu'est War of God remplit tout à fait l'objectif initial de Doctor Who, avec une présentation étendue mais efficace des forces en place pendant cette période si troublée que furent les guerres de religion françaises entre huguenots et catholiques au XVIe siècle (manque plus que Barbara la conférencière).
Spécialiste des épisodes historiques, John Lucarotti se montre d'une clarté exemplaire dans cette représentation de ce conflit larvé entre ces deux branches du christianisme, ici sur le point de connaître un climax sanglant. Entre duels évités de justesse, conspirations à tous les coins de rue et fausses identités, mainmise d'une religion peu amie des sciences, garde montante et descendante sonne trompette éclatante, Taratatatatatata... le tableau est chargé, mais parfaitement synthétisé par le scénariste (Carmen Sandiego likes this). Évidemment le parti huguenot, objectivement victime, est décrit d'une manière plus sympathique. Mais on avouera que ça fait du bien de voir la team TARDIS pour une fois croiser des étrangers qui ne veulent pas tout de suite leur sauter dessus. Bon, un épisode de Doctor Who Classic ne serait pas du Doctor Who s'il n'y avait cette énième séparation entre le Doc' et son équipe (mais ils n'apprennent jamais rien ou quoi ?), et l'excuse du couvre-feu rejoint la cohorte des prétextes souvent alambiqués des scénaristes pour maintenir la tension.
Mais on se dit que le plus gros défaut de l'épisode, outre un étrange manque du rappel de l'épisode précédent - plusieurs mois se seraient-ils écoulés ? - réside surtout dans sa quasi-absence d'action et le manque de danger. Les hommes en présence se montrant d'une sympathie étrange pour ces anglois étrangers, alors que bon, les rapports entre la Françiade et l'Albion (anglicane de surcroît) ont toujours été tendus. Il est possible que Lucarotti et Tosh aient souhaité décompresser après l'éprouvante bataille contre les Daleks. L'occasion tombe à pic pour redorer le blason de nos héros après la semi-débâcle de Kembel, avec le Docteur ami des scientifiques et Peter toujours prêt à défendre la veuve et l'orphelin. Une introduction solide, couronnée par un des cliffhangers les plus WTFesques de Doctor Who. Je soupçonne une entourloupe à la Moffat. (***)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Malheureusement la concrétisation de ce beau projet ne convainc guère. Le seul format audio n'aide pas, mais ne modifie pas non plus le fait que le récit soit très verbeux et statique, enchâssé dans de pauvres décors intérieurs. Les costumes ne suscitent guère d'étincelles non plus. Curieusement, ceux du docteur et de l'apothicaire évoquent d'ailleurs plutôt la Monarchie de Juillet, à mon sens. L'opus multiplie les personnages secondaires et ne révèle aucune figure historique, même si une rencontre avec Coligny se profile. Ce grand nombre de personnages a surtout pour effet de complexifier inutilement une narration qui, en soi, emprunte beaucoup aux clichés des films de capes et d'épées en vogue durant le Sixties, le budget et le souffle en moins (et, ah tiens, un double de plus). Le Docteur est en goguette et Steve n'ajoute rien à sa propre gloire en s'avérant tout bonnement incapable de simplement quitter une auberge, malgré diverses tentatives. A ce niveau là, on ne voit que Tara King dans Étrange hôtel.
Le jeu très plat des comédiens ne secoue pas l'atonie ambiante, on ne trouvera certainement pas ici l'équivalent de Peter Butterworth pour le Moine ou de Kevin Stoney pour « Magic » Chen. On en vient à regretter les pittoresques accents français du Saint. Bref, l'épisode échoue globalement à créer une intensité dramatique, on ne se sent pas du tout à la veille d'une des séquences les plus sombres de notre Nation (pas Terry). Si les Huguenots vont bien entendu être les victimes du drame, le récit ne fait pas dans la dentelle en oubliant d'évoquer que les deux partis commirent leur lot d'horreurs durant cette période. De manière diffuse (ou pas), l'ensemble m'a semblé assez anti Catholique, alors que la Saint-Barthélémy ne fut pas une décision d’Église mais de Cour (avant d'échapper à tout contrôle). On va dire qu'il s'agit d'un point de vue anglican. Et puis les Français sont montrés comme hâbleurs et soiffards , passant leur journée à boire des coups au troquet en jouant les matamores et les machos. Ah non, ça c'est bien vu, en fait. On trouvera une bien meilleure relation du massacre dans le roman « Paris , ma bonne ville », au sein de l'une des plus belles sagas historiques de notre littérature, "Fortune de France", de Robert Merle. (**)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.23, Part 2 : The Sea Beggar
Le choix peu judicieux d'établir une seconde exposition après la première condamne d'entrée The Sea Beggar. Les quelques échauffements d'action ne parviennent pas à relancer un épisode extrêmement bavard.
On reconnaît à Lucarotti l'ambition d'établir un cours d'Histoire de France chez nos amis anglois via cette aventure. Cela a pu donner chez nous les merveilleuses séries Il était une fois... mais Barillé embrassait pleinement le didactisme en l'allégeant par l'humour, les personnages hauts en couleur, le dynamisme et l'action. Autant d'ingrédients qui font défaut dans The Massacre of St Bartholomew Eve, sans parler de l'absence du Docteur dans cet épisode (et pas remplacé par le malicieux Maestro). De fait, cet arc se profile comme le premier serial historique de Doctor Who à se montrer vraiment décevant.
Le trop grand nombre de personnages oblige le scénariste à fragmenter son histoire en deux parties, selon les forces en présence. Au bien esseulé Steven la tache de mettre un peu de flammes dans la partie d'échecs à distance. On a beau aimer Purves, il manque d'aura pour pallier à cette exigence, son personnage ne faisant finalement que des allers-retours d'une maison à l'autre. Alors pour mettre de la tension, on exploite le facile quiproquo entre le Doc' et Amboise, mais cette option pue trop la vieille ficelle de scénariste obligé d'imprimer de la tension via ce procédé voyant. Lucarotti a d'ailleurs bien de la peine à justifier que Gaston épargne Steven. Anne semble être la piste la plus prometteuse du serial, à voir si elle arrivera à animer ce serial ronflant.
Les dialogues n'aident pas non plus à s'immerger. Le verbiage interminable des partis en présence fait souvent l'effet d'une mauvaise pièce de théâtre chargée et démonstrative. Les acteurs ne trouvent guère à employer leur talent. L'on n'est point du tout dans le somptueux théâtre filmé des futurs Rois Maudits et autre Moi, Claude l'Empereur. On sent que Lucarotti a tenté d'imiter le succès de Marco Polo, mais au moins avait-il réussi à mixer aventure et pédagogie, or le curseur semble ici bloqué sur le second. On émerge de cet épisode avec le sentiment que l'auteur aurait été plus à son affaire sur un documentaire. (*)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
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Re: Série "Doctor Who"
Du fait du rabâchage constant, on ne parvient pas à dépeindre les chemins conduisant à la tragédie, la tentative d'assassinat de l'Amiral est simplement bossée à grands traits superficiels, avec aussi l'introduction de la fallacieuse légende selon laquelle Catherine de Médicis en serait à l'origine, à contre courant de toute son action modératrice. On évoque aussi un assassinat de Navarre dont il n'a jamais été question, Henri étant de sang royal, donc sacré pour Charles IX et sa famille. On introduit le conflit de Flandre (dans le quel Coligny a effectivement tenté d'impliquer la France), qui n'est que périphérique à la Saint Barthélémy, une affaire avant tout franco-française. L'introduction des personnages historiques fait pschitt, puis que n'étant nullement présentés. Passe encore pour l'Amiral de Coligny, mais, sérieusement, dans le jeune public anglais, qui connaît Gaspard de Saulx, Maréchal de Tavannes, Ligueur fanatique, proche des Guise et l'un des instigateurs supposés de la première Saint Barthélémy ? Par contre, il est rapidement évoqué que les cruautés se retrouvaient dans les deux camps, une déclaration assez minimale mais ayant le mérite d'exister. (*)
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
C'est vrai qu'en France, hormis Henri III (en 1589) et Henri IV (en 1610), on n'assassine pas nos rois. Je ne dirais pas qu'Henri de Navarre ait été "de sang royal"; il était seulement cousin (au 33ème degré je crois) avec Henri III (donc avec Charles IX, frère de celui-ci) et donc virtuel héritier du trône mais, en 1572, il en était loin. Cela ne l'aurait donc pas préservé d'autant que l'essentiel des meurtres a été "improvisé" par des personnes en plein délire criminel.
J'avoue ne pas connaître le maréchal de Tavannes mais je vais me renseigner !
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Série "Doctor Who"
En août 1572, Henri de Bourbon était roi depuis peu, non de France mais de Navarre, succédant à Jeanne d'Albret. Surtout, il est déjà le "Premier Prince de Sang", descendant le ligne masculine directe de Saint-Louis, appelé à monter sur le trône en l'absence d'héritier mâle chez les Valois (la bonne vieille Loi salique).
Il vient aussi de tout juste épouser Margot, ce qui renforce sa proximité avec la famille royale. Par contre, Henri n'est effectivement pas encore l'héritier du trône de France lors de la Saint Barthélémy, Charles IX ayant encore deux frères cadets, le futur Henri III et François d'Anjou. Ce n'est qu'à la mort de ce dernier, en 1584, qu'il devient l'héritier d'Henri III. Maintenant la "protection" dont il bénéficia au Louvre durant la Saint Barthélémy fut aussi une prise d'otage, il devra abjurer le Protestantisme peu de temps ensuite.
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
https://www.digitalspy.com/tv/a37787609/billie-piper-doctor-who-return-circumstances/
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
3.24, Part 3 : Priest of Death
Nos prières (catholiques, protestants, gallifréennes, comme vous voulez) ont été entendues. Après l'interminable exposition des épisodes précédents, Priest of Death se décide enfin à allumer la mèche, quitte à galoper un peu hâtivement d'évènements en évènements.
Un premier progrès apporté par l'épisode est enfin la venue de personnalités célèbres, ni plus ni moins que Charles IX et Catherine de Médicis. Les scènes de conseil revêtent avec le recul une saveur proche de celles des Rois Maudits, notamment celles de ce pauvre Hutin, roi faible incapable de gouverner ses ministres comme son pays. Charles IX perpétue davantage les tares des rois Valois, s'abîmant dans les plaisirs et la frivolité, et piquant des crises noires quand tout ne se déroule pas selon ses voeux (c'est-à-dire tout le temps). Alors que Maurice Druon met la dernière main à sa saga littéraire, Doctor Who démontre le désastre d'un gouvernant aux mains trop molles et sous la coupe de sa mère. On salue la franchise désarmante de la Médicis, quoique Lucarotti charge la barque en en faisant l'unique instigatrice de la Saint-Barthelemy (l'épisode suivant verra-t-il le roi appuyer pleinement sa mère ?). Malgré tout, leur dialogue à balles réelles se montre aussi tranchant et goûtu qu'on pouvait oser l'espérer.
Le front Steven s'améliore quelque peu, mais il répète exactement ce qu'il faisait dans The Sea Beggar : courir d'une maison à l'autre. Anne ne change rien. On dénote une faiblesse lors de la rencontre avec l'abbé : s'il est vraiment le Docteur, pourquoi First joue-t-il trop le jeu ? S'il ne l'est pas, pourquoi Steven, pourtant pas un idiot, persiste à penser que c'est lui ? On sent que Lucarotti ménage un peu trop ses options pour ne pas que cela sonne artificiel, d'autant qu'Hartnell ne semble pas à son aise dans ce rôle un peu trop extérieur à son ordinaire. Au crédit de Steven, on lui saura gré d'une bonne intro où il se la joue Clark Kent (manque plus que les lunettes). Tandis que la scène des Fossés Saint-Germain tient correctement son suspense. Certes, tout cela se déroule au pas de course, mais on apprécie après le calme plat des épisodes précédents. (***)
Dernière édition par Dearesttara le Lun 4 Oct 2021 - 0:04, édité 1 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Estuaire44- Empereur
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Re: Série "Doctor Who"
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Série "Doctor Who"
Je salue par la même la pointilleuse recherche historique d'une série anglaise pour la jeunesse concernant un personnage de l'histoire de France somme toute mineur ! Je ne suis pas certain (et je suis poli) qu'une série française se serait donné cette peine.
Camarade Totoff- Prince(sse)
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