Romans de Fantasy
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Le CAFÉ Avengers (Ouvert sous modération)
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Re: Romans de Fantasy
Estuaire44- Empereur
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Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Romans de Fantasy
Coincé entre une énorme matière narrative, les notes posthumes, et ce qu'avait déjà écrit Robert Jordan à sa mort, Brandon Sanderson se débat brillamment pour ne pas se laisser sombrer par la structure mammouth qu'est devenue la saga, mais pas sans laisser quelques plumes. Contrairement aux indices bien visibles du diptyque Winter's Heart/Crossroads of Twilight, la chronologie part dans tous les sens et une certaine frustration se sent face ces sauts temporels jamais explicités. Surtout, après avoir chargé à fond les storylines les plus excitantes dans le volume précédent (Egwene, Nynaeve, Rand), Sanderson doit cravacher pour que les bien moins intéressantes storylines de Mat et Perrin recoupent la chronologie. Il s'ensuit quelques échos du slog. Ainsi une action immobilisée, beaucoup de parlottes et de redites comme Mat stationnant à Caemlyn avec juste un gholam pour épicer la partie (mais la lettre envoyée à Elayne est à hurler de rire, un des moments les plus drôles de la saga). Quant à Perrin, malgré la menace des Capes Blanches et du piège de Graendal/Tueur, la guerre de tranchées s'allonge au profit de l'équivalent d'un "training montage" façon Rocky où Perrin apprend à maîtriser le loup en lui dans Le Rêve des Loups. Cet arc fondamental, qui ne fut pas assez progressif se voit ici comprimé à l'excès dans ce seul volume.
Mais les quelques critiques de cette 1re partie sont compensées par une consolidation des personnages dans tous les livres. L'évolution de Rand, devenu plus sage après avoir touché ses ténèbres se montre revigorante, le voir faire progressivement la paix avec son entourage réchauffe le coeur, même si du côté d'Egwene Sedai c'est pas encore la grosse embrassade de potes. Voir Perrin entrer dans sa dernière phrase d'acceptation de ses destins de commandeur et d'homme lié aux loups, destins appropriés et plus subis, donne une impulsion formidable. En fait quasi chaque personnage bénéficie d'une belle avancée : que ce soit Berelain renonçant enfin à ses vues sur Perrin, la réconciliation (armée) entre elle et Faile (toujours aussi Faile), le manichéisme craquelé de Galad, l'apprentissage de l'humilité de Gawyn longtemps irritable et ici trouvant enfin sa voie, les choix cruciaux de Morgase. Même Aviendha se voit pourvue d'une redoutable leçon d'humilité et de courage avec cet énorme cliffhanger laissant un peuple entier, les Aiels, au bord d'un précipice semble-t-il inévitable. Elayne et Egwene ayant déjà assumé l'essentiel de leur évolution dans les tomes précédents, elles se montrent plus invariantes mais on comprend que c'est chacun son tour. Mat est le seul à ne pas vraiment changer mais en tant qu'homme d'action, qu'est-ce qu'il assure ! Lan fait littéralement son bonhomme de chemin avec l'hilarant running gag de se voir suivi par de plus en plus d'hommes alors qu'il demandait juste à mourir tout seul dans son coin. Mais qui n'aurait pas envie de crier "Tai'shar Malkier!" à chaque apparition ?
Après cette 1re moitié plus retenue, vient la 2e et là je vous jure que j'ai dévoré cette 2e partie en seulement 2 jours tant je n'arrivais plus à m'arrêter. Félicitations à Miss al'Vere, qui remporte le titre de début de règne le plus mouvementé de l'histoire des Chaires d'Amyrlin. Après la bataille de la Tour Blanche du tome précédent, les auteurs nous font une bonne farce avec la bataille de la Tour Blanche... onirique, avec en plus un clash avec le duel Perrin-Tueur. C'est bien simple, c'est une masterclass de worldbuilding et de fracassantes confrontations à n'en plus finir. Quel spectacle ! Beaucoup aimé le duel Mat-Gholam, avec une autre magistrale utilisation des Portails. L'élégante résolution du conflit Perrin-Capes Blanches (entre deux décharges offensives) se montre finaude, extrêmement fidèle à chaque personnage, tout en replaçant les deux armées vers l'Ultime Bataille. On note que le champ de Merrilor semble un clin d'oeil au champ du Pelennor de Tolkien (et Shayol Ghul au Mont Destin) car c'est là qu'on va s'expliquer pour la der des der mon gars. J'ai adoré voir ce champ se remplir peu à peu de toutes les armées de l'humanité... enfin sauf ces foutus Seanchaniens qui semblent bien sur le point de capoter la fête. Sacré idée d'écrivain, entre l'armée quasi infinie du Ténébreux et les héritiers d'Artur Aile-de-Faucon, je ne suis pas sûr que les premiers soient les plus dangereux, surtout après l'épiphanie d'Aviendha à Rhuidean.
Bref, ça file à vive allure et entre deux charges d'adrénaline, Les Tours de Minuit nous régalent d'échanges claironnants comme Elayne à deux doigts de pendre Perrin, le jugement de Perrin par Galad (heureusement le moins taré des Fils), les négociations de marchand de tapis à propos des Dragons d'Aludra, une Tour Noire au bord de l'implosion, Andor et Cairhien déroulant le tapis pour une fastueuse partie du Jeu des Trônes, euh du Daes Dae'Mar pardon. La clairvoyance politique d'Elayne est renversante, quel progrès depuis l'ennuyeuse héritière des premiers volumes. Son gambit face aux soeurs noires était franchement taré et je ne suis pas étonné qu'elle y soit passé près. Quelle inconsciente mais quel courage ! Et évidemment, on ne peut pas ne pas citer le grand final de la Tour de Ghenjei, largement une des aventures les plus dingues, mais les plus dingues que j'ai pu lire dans un roman. Tout y est, l'étrangeté, le worldbuilding poussé à ses limites, les rencontres au-delà de l'étrange, la baston, la fuite enfiévrée, les coups tordus style prophétie de Macbeth, les sacrifices, les mutilations horrifiques (Mat, bon sang Mat...). Mais au terme de cette chasse cauchemardesque, le plaisir fou de retrouver la seule et unique Moiraine. En général, je n'aime pas dans les romans les "résurrections" (enfin, on se comprend) mais pour celui-là je fais une exception tant le ravissement est complet. Bon, faudrait pas que la joie soit totale alors on se prend en pleine poire à la fin la terrible Prophétie du Ténébreux et on se dit que c'est mal parti les mecs. Il n'y a pas à dire, le style de Sanderson est à tomber par terre, son efficacité fulgurante et ses impressionnants pouvoirs visuels servent au mieux le masterplan de Jordan.
Étant dans un état d'excitation dingue (avoir le dernier roman à côté de moi n'aide pas), je vais toutefois me reconsacrer un peu à YouTube ces prochains jours. Mais soyez sûrs que je ne vais pas tarder à me plonger dans l'Ultime Bataille, et je sens que ça va me déchirer le coeur en morceaux. Super, j'attends que ça. (****)
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Re: Romans de Fantasy
Bien d'accord avec cette excellente critique, le bouquin continue , globalement, à confirmer l'impression d'accélération, tout en sachant accorder du temps à es personnages peu vus dans le précédent. Bientôt le grand final !
Estuaire44- Empereur
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Re: Romans de Fantasy
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Romans de Fantasy
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Romans de Fantasy
Si Warhammer est un univers où il n'y a que la Guerre, Le monde de La Roue du Temps en devient une extension tant ces 1000 pages chauffées à blanc ne sont "que" une suite de déferlements guerriers, mais quelle suite ! Jusqu'au bout Un souvenir de lumière parvient à un miracle d'équilibre : chaque personnage d'importance a son espace, ses triomphes, ses défaites, ses choix multiples aux conséquences énormes, ses luttes. Le masterplan final de Jordan est supérieurement rodé, jusqu'au bout sa maîtrise dingue du worldbuilding rayonne, avec de multiples twists, recours à l'ensemble des règles qu'il a créées, avec même des hommages classiques (comme l'arnaque rhétorique à la Macbeth en ce qui concerne les enfants d'Elayne). J'ai peine à croire qu'un homme seul ait réussi à imaginer toute cette histoire, d'une ampleur épique (oui, je sais Thom, c'est trop attendu comme mot), et même s'il a pu se perdre en chemin, on lui pardonne tant cette gigantesque conclusion se montre payante. Brandon Sanderson, avec son brio coutumier, est en terrain connu, lui qui a tant théorisé sur la nécessité d'un worldbuilding et d'un système de magie cohérent a dû s'amuser avec ce modèle du genre. Il a ouvertement dit le cauchemar d'écrire ce roman final tant il était harcelé de partout, jusqu'à le réécrire pas moins de 15 fois. Mais au final, il a accompli l'exploit.
Difficile de résumer les différents arcs, je dirai juste mes deux points centraux. Le premier est que le roman a le défaut de sa qualité : c'est une cascade de tactique militaire folle et intelligente. Le fait que les Ténèbres ne se montrent pas moins compétentes que la Lumière en pure stratégie dynamise les enjeux, jusqu'au bout on est jamais tout à fait assuré de la victoire du Bien. Mais du coup, j'ai trouvé que la virtuosité sacrifiait l'émotion. Je pense avoir davantage apprécié la bataille des Puits de Dumai, une explosion furieuse de mort et de violence, étourdissante dans sa force compacte, que les tours stratégiques perpétuels de l'Ultime Bataille (ce qui ne m'a pas empêché de lire le chapitre entier en une seule journée et même un peu plus). On est pris dans la tourmente, mais le côté viscéral ne m'a pas paru prégnant, si ce n'est bien entendu dans les multiples morts des Forces de la Lumière. Parmi toutes les morts, je retiens celle amère de Gawyn, qui après avoir tout sacrifié... échoue (j'avoue, je ne m'y attendais pas). Et surtout celle d'Egwene, qui m'a tellement rappelé celle de Spike à la fin de Buffy, se transformant en colonne de lumière et offrant son corps en sacrifice pour renverser le plateau de Polov. J'ai adoré aussi le duel Lan-Demandred (félon grand train), à sa conclusion tellement... Lan en fait. Décidément, le roi du Malkier est bien un de mes persos préférés, chaque scène avec lui vaut de l'or. J'ai la tête qui tourne face à tant de brio militaire, mais peut-être que j'attendais d'être plus à hauteur de soldat, plutôt qu'à hauteur de chef d'armée. L'originalité du duel Rand-Ténébreux à base de réalités alternatives m'a surpris, c'est vraiment bien trouvé et ça change des déflagrations à la Dragon Ball souvent de rigueur dans les conclusions de fantasy (enfin, on a quand même des déflagrations à la Dragon Ball au champ de Merrilor, c'est fromage ET dessert ici).
Le deuxième est la virtuosité des conclusions et des règles de la saga. Comment résister à tant de virtuosité quand chaque personnage gravit les dernières marches menant vers leur conclusion. Au bout d'un moment on se rand (vanalakon 100% pas assumée) devant tant de maestria. Chaque perso secondaire reçoit son juste épilogue, avec un pouce levé notamment pour Logain et Olver. Mais les héros séculaires, c'est le plus important, ont aussi une sortie à la hauteur : Perrin arrivant enfin au terme de sa bataille à longue distance avec Slayer (mais aussi avec Lanfear, qui aura assuré la représentation jusqu'à sa dernière seconde), Mat général-en-chef menant la résistance, et nous faisant le plaisir d'exécuter le plus haïssable personnage de la saga, Egwene accomplissant jusqu'à l'ultime le double devoir d'une Chaire d'Amyrlin : cheffe de tous et servante de tous. Et puis bien sûr, Rand, le Dragon Réincarné, dont le chemin moral s'achève sur de multiples chutes et ascensions, et sur deux sublimes utilisations du système de magie qu'on n'avait absolument pas vu venir ; la résolution de Callandor est à exploser le cerveau, c'est juste parfait. Moiraine et Nynaeve n'auront pas démérité, chaque acte de l'une, semblant mineure, devenant en fait décisive. C'est ça que j'adore dans ce tome, chaque acte mineur, cumulé à un autre, finit par renverser la situation, dans une morale finalement très Tolkien.
Et lorsque les échos de l'Ultime Bataille s'achèvent, Sanderson nous confirme ce qu'il prédisait dans la préface de La Tempête Imminente : l'épilogue, entièrement écrit par Jordan, termine la saga par le haut. Que j'ai aimé cet élégant final, un peu étrange (quelqu'un va mettre Tam dans la confidence, j'espère ?), et cette merveilleuse épanadiplose qui clot les dernières phrases, où le vent souffle désormais sur un nouvel Âge. Je n'ai pas été aussi secoué qu'à la fin de ma lecture du Seigneur des Anneaux (est-il possible d'égaler Tolkien sur ce terrain ?), mais j'ai eu ma larme à l'oeil.
Et maintenant, je me sens quelque peu vidé, comme si j'avais canalisé un peu trop de saidin. Mais en attendant, je vais souffler, sourire, et être reconnaissant d'avoir eu l'opportunité de lire cette splendide saga où la valeur cardinale demeure l'espérance. Et aussi la nécessité de l'union entre hommes et femmes pour vaincre le mal, loin des préjugés et des manipulations de l'un sur l'autre.
Merci Robert Jordan. Merci Brandon Sanderson. Bien que je sorte du rêve maintenant, une part de moi y résidera, pour toujours dans le souvenir enchanté de cette lecture. (****)
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
Ce volet marque une progression dans l'écriture : Pratchett se tient à une seule histoire qu'il arrive à faire progresser au sein d'une intrigue pas trop mal ficelée. Mortimer (Morty pour les intimes) évolue tout au long du récit (ce que ne faisait pas Ek dans le volume précédent). Il apprend, il teste, il se trompe, il essaye maladroitement de rattraper ses erreurs mais il est acteur de sa propre histoire. Et quelle histoire ! Apprenti de la Mort ! Rien que d'avoir trouvé ce concept (et disons, on prend plaisir à retrouver la Mort ; ce qui nous vaut quelques réflexions pas mal vues sur le rapport des vivants avec elle ; enfin Lui car la Mort est masculin) vaudrait une statue à sir Terry Pratchett ! On retrouve son humour et ses descriptions farfelues tout au long d'un récit que j'ai trouvé animé.
Contrairement au volume précédent, Pratchett ne se contente pas de poser une situation initiale ; il la fait évoluer. D'abord, on voit Morty "apprendre" son métier puis, dans un second temps, la Mort le laisse se débrouiller seul (logique d'un point de vue professionnel) sauf que notre apprenti se trompe et il tue l'assassin au lieu de l'assassiné et se retrouve avec une réalité alternative coexistant avec la réalité vraie (c'est plus compréhensible en lisant le bouquin). Parallèlement, si la Mort délaisse son office, c'est qu'elle...prend goût à la vie ! Et là, je suis à genoux en extase devant l'auteur !
Question personnages, on est servi ! Morty donc, amusant échalas, qui apprend la vie aux côtés de la Mort (logique là aussi) ; Albert qui cache un long passé mais aussi Coupefin, le mage morfale et la princesse Kéli qui aimerait bien rester vivante et, fidèle à la tradition des sagas, on retrouve des anciens personnages. Rincevent, qui passe en coup de vent (désolé, je n'ai pas pu m'empêcher de la faire) et Ysabell, la "fille adoptive" de la Mort (sic !) ; ces deux personnages revenant des deux premiers volumes. Et, bien sûr l'Université de L'Invisible et son inutilité foncière pleine de mages d'Epinal (pardon encore) et de feignasses aux chapeaux étoilés.
Quatrième volume des Annales, Mortimer est le premier récit réellement construit et, partant, c'est, à cet instant, le meilleur. En attendant les autres que je ne saurais manquer de lire ! (****)
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Romans de Fantasy
Merci pour ton excellente critique d'ailleurs (sans spoilers contrairement à la mienne) : après avoir fini ce mammouth qu'est La Roue du Temps, je pense que je vais aussi lire Mortimer tiens !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
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Re: Romans de Fantasy
Et bon courage pour la convalescence !
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
Dans cette relation, le sens d’un rythme accéléré de Sanderson fait mouche, mais aussi l’admirable clarté de l’auteur face à cet affrontement colossal, protéiforme et aux nombreuses individualités. La Tarmon Gai'don constitue une guerre à part entière, en réalité. J’ai bien aimé que l’on passe rapidement d’un protagoniste à autre, d’une manière parfaitement dosée. Cela ne va jamais jusqu’à virer zapping, tout en stimulant l’intérêt et évitant que l’on s’enferre quand, inévitablement, certains récits nous captivent moins que d’autres. Cet alternance rapide des tours fait également très Wargame moderne, loin des séquences interminables de jadis. Bien sûr le texte sait capitaliser sur la sympathie portée à des personnages suivis depuis des années, avec cette effet revue le roman tout entier s’avère d’ailleurs un souvenir de la Roue du Temps toute entière, pas seulement de la Lumière.
On découvre une partie acharnée et captivante, où chacune des deux forces sait tirer le meilleur parti de ses listes d’armées, et où l’on croirait parfois entendre rouler les dés, abattre les cartes spéciales ou activer les divers stratagèmes et autres serments de l’instant. De la belle ouvrage, d’autant que la narration demeure fidèle à son Lore en incorporant une composante magique particulièrement importante, on se croirait dans des vieux jeux comme Fantasy General ou Age of Wonders. Cela va logiquement plus loin là-dessus que chez Tolkien ou Gemmell. Pour Warhammer cela reste jouable, mais avec des listes d’armée spécialisées, les Hauts Elfes contre l'ost de Tzeentch aux Mille Sentiers par exemple. Bon, cela reste moins Gore que la Compagnie Noire ou les étripages très graphiques de Warhammer (on patauge dedans jusqu’au genou, les amis), mais cela demeure suffisamment létal pour ne pas faire semblant.
Après c’est exact que l’on ressent parfois qu’il s’agit d’un ouvrage d’adaptation ou d’assemblage plus que de création, il peut manquer un élan par moments, c’est notamment le cas , je trouve pour le combat personnel de Rand, mais aussi tellement fantasmé depuis tant d’années. D’ailleurs Warhammer a bien compris le danger et est en train d’utiliser chaque zone d’ombre, chaque espace libre de son Lore pour apporter autant de nouveautés chocs, de perspectives inédites ou de révélations sismiques possibles à l’actuelle narration du final mythique de l’Hérésie d’Horus, pour que cela devienne autant que possible un acte de création (l’avant dernier tome apporte ainsi une réponse quasi définitive à l’éternelle question de la céleste divinité de l’Empereur… du moins il y a 10 000 ans, bien sûr, hu, hu, hu). Mais c’est un regret diffus, il demeure injuste et vain de comparer le travail d’orfèvre que forme A Memory of Light à… un livre qui n’existe pas.
Et puis l’auteur réussit quelques exploits comme le sacrifice de la Flamme de Tar Valon (jurisprudence Anya), quel personnage qu’Egwene, quel parcours. J’ai trouvé Mat particulièrement bien traité, avec sa scoumoune aussi amusante que son alter ego de W40K, Ciaphas Cain. Merci d’avoir buté Fain aussi, cela fait du bien. Au total une grande réussite, le seul véritable regret laissé par A Memory of Light étant la certitude absolue que jamais la série actuelle ne parviendra à lui rendre justice.
Estuaire44- Empereur
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Re: Romans de Fantasy
Sa Mort s’avère une merveille d’humour décalé et intelligent, précieusement philosophe à ses heures. Son curieux rapport à l’Humanité , à la fois intime et ô combien divergent, lui vaudra d’autres aventures et péripéties, tout en s’invitant régulièrement dans les autres familles de romans. CAR S’IL EST QUELQU’UN DE FIDÈLE AU RENDEZ-VOUS, C’EST BIEN LUI. L’étincelante plume de Pratchett se montre ironique, cynique, drôle, créative et surtout originale. Son sens de l’humour lui permet d’installer un tel personnage avec légèreté et brio. Coup de cœur personnel également pour Albert. A noter que la Mort s’exprime à la télévision anglaise avec la voix de Christopher Lee. C’ÉTAIT BIEN AVANT THE WATCH.
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Re: Romans de Fantasy
Oui effectivement, la série va avoir du mal à retranscrire le gigantisme de Tarmon Gai'don, même les batailles de A Song Of Ice And Fire ne sont techniquement pas aussi longues et développées... et il faut aussi admettre que la série ne sera pas annulée d'ici là, bonne chance !
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Re: Romans de Fantasy
Toujours pas fini la S2, je vais peut-être attendre la S3 pour m'y remettre.
Ceci-dit, comme Logain y fait des étincelles, je reste assez curieux de découvrir El Profesor dans l'Ultime Bataille.
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Re: Romans de Fantasy
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Re: Romans de Fantasy
La Nuit du Nécromancien est dans le top 5 de mes livres-jeux préférés. Il n'est pas très difficile mais il est long à finir, truffé de rencontres mémorables, de combats parfois vicieux et son côté urgent (tout se passe en une seule nuit) imprime un dynamisme assez énorme. Excellent opus, j'y rejoue avec plaisir.
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
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Re: Romans de Fantasy
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Re: Romans de Fantasy
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Re: Romans de Fantasy
"Sur le fil", une jolie chanson dont le refrain donne: "Sur le fil/Tout est calme et tranquille"...autant dire que ce n'est pas du tout ce que vivent Rand et ses amis !
Le titre du roman nous est explicité p.75 avec cette citation: "Rand parla d'un ton aussi froid que le cœur de l'hiver". Poétique mais c'est aussi un moteur de l'action car la "légende" Cadsuane (est-ce que ça brûle mieux sur un bûcher une légende ?) prétend vouloir "réapprendre (à Rand donc) à rire et pleurer" (p.480). Elle veut le former - le contrôler en langage Aes Sedai - mais elle attend qu'il soit demandeur. Or, Rand veut précisément devenir plus dur ! Conflit en perspective ! Conflit en cours avec Alanna qui refuse de lâcher le lien qu'elle a imposé à Rand et considère que ce dernier lui appartient. C'est possessif une Aes Sedai !
Conflit domestique évité par contre puisque, dans un rare moment de faiblesse (la fatigue sans doute) Rand accepte de se lier avec Aviendha, Elayne et Min ! Après leur avoir avoué qu'il les aime toutes les trois ! C'est un des rares moments de calme et presque de douceur dans cet univers moribond.
Conflit esquivé mais peut-être simplement différé avec Masema, le Prophète, que Perrin est allé chercher.
A quand le conflit en Andor où le temps commence à devenir long et la situation ubuesque ? Elayne tient formellement le pouvoir mais ne peut se proclamer Reine ? J'avoue ne pas saisir comment fonctionne la monarchie andorienne. Par contre, un conflit pointe son nez car elle a pour consigne de ne pas tolérer l'étendard rouge de Manetheren or ce dernier flotte sur l'armée de Perrin !
Conflit en cours toujours avec les Seanchaniens (tous les Seanchaniens, toutes les Seanchaniennes...) qui occupent Ebou Dar où le malheureux Mat (qui fait son retour en page 316) est coincé et se remet de ses blessures. Il cherche désespérément à s'enfuir alors que le gholam rôde en ville. Le rappel fréquent des méfaits de ce dernier, qu'on ne voit pratiquement pas, lui donne des allures de Croquemitaine. Mais c'est longuet à la fin. Par contre, le flambeur réussit un sacré numéro en trouvant un plan B à vive allure quand son plan A s'avère non réalisable avant même de commencer (ce qui est rare) et il proclame que la Seanchanienne Tuon est sa femme parce qu'on le lui aurait prédit ! Sacré revirement pour quelqu'un qui a cherché sans arrêt à se dépêtrer des prédictions ! Ce n'est pas Richard Cypher qui se serait abaissé à cette manœuvre mais c'est vrai que, lui, il croit au libre arbitre et à la liberté individuelle.
Dans le dossier "Longueur de temps et passages interminables", j'ajoute les chapitres sur Far Madding que je trouve assez invraisemblables. En effet, le Dragon Réincarné passe son temps à dire qu'il en manque justement mais il passe un temps infini dans cette cité sans se soucier de comment tourne le reste du monde !
Le conflit final se joue entre le sain et la souillure : Rand et Nynaeve tentent au moyen d'artefact (des ter'angreal) de purifier le saidin. Opération qui prend presque vingt pages (618-637) rythmées par des attaques de Rejetés. Cadsuane laisse faire "le garçon" (condescendance quand tu nous tiens !) mais assure avec d'autres la protection des deux jeunes gens. L'opération, annoncé sur la 4ème de couverture du roman mais qui n'intervient donc qu'à le toute fin (quels finauds ces éditeurs !), a comme corollaire de rayer Shadar Logoth de la carte !
Le terrain est miné, les acteurs épuisés, le monde dévasté. Tout va donc pour le pire dans ce qui reste du monde ! (***)
Dernière édition par Camarade Totoff le Mer 20 Mar 2024 - 16:27, édité 1 fois
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Romans de Fantasy
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Re: Romans de Fantasy
Le Miroir d'Ambre se prive en effet du principal atout de Pullman déployé au max jusqu'ici : sa narration efficace aux personnages malins. Le premier manque consiste en cette toute-puissante Église catholique du mal si inquiétante avant et ici curieusement ridicule. Il est à peine croyable qu'une organisation aussi puissante se contente de gesticuler et de ne prendre que quelques actions ponctuelles, le plus souvent aléatoires. Ainsi, le Père Gomez traverse en spectateur, son vrai moment de gloire étant sa brève confrontation avec le retour (comme un cheveu sur la soupe) de Balthamos. Je veux bien croire qu'il y ait des dissensions internes dans l'Église mais elles ne sont guère expliquées et l'opposition met décidément peu de coeur à l'ouvrage. Lorsque Pullman passe à l'action, il se mesure aux limites de son talent : compétent pour les bagarres individuelles, il est brouillon quand il élargit les forces en place (qui ne sont que des silhouettes). Que ce soit la bataille à Saint-Jean-les-Eaux ou la bataille finale près de la citadelle de Lord Asriel, c'est de la fumée sans feu en permanence.
Le plus triste demeure la fin pathétique de l'Autorité, je veux bien croire qu'il ait cédé tout le pouvoir à Metatron mais son ultime rencontre avec Lyra et Will sonne comme une occasion manquée. Tant qu'à tuer Dieu, je préfère quand Sam lui tire dessus, Supernatural c'est plus festif quand même. Metatron reste le plus convaincant des adversaires, mais il demeure dans les coulisses jusqu'à ce que son heure soit venue. J'apprécie beaucoup le discours de Pullman sur des anges sans chair et donc plus faibles et aussi tourmentés par le sexe que les humains, et Metatron se montre un bagarreur terrible lors de l'echauffourée avec Lord Asriel et Mme Coulter (qui partent par la grande porte, enfin le grand trou). Mais cette faiblesse relative de la Trilogie, ce manque de méchant personnalisé clair, que Pullman avait compensée dans les 2 premiers livres, devient trop large pour l'auteur à combler.
La transformation interne de Will et Lyra s'était montré prometteuse dans les 2 premiers livres. Malheureusement, c'est la stagnation qui domine par la suite, Pullman donnant à mon sens plus d'importance aux symboles d'une évolution qu'à l'évolution. La séparation avec les daemons est certes forte, et l'éveil à l'amour des deux pré-adolescents touche, mais nulle part, j'ai eu l'impression que Will et Lyra évoluaient, dans un sens comme dans un autre. Le peu de cas que fait Pullman des traumatismes de Will, qui m'a l'air de gérer plutôt bien à ses meurtres, m'a également pincé. Au moins, Will et Lyra agissent. Bizarrement, c'est l'inverse qui s'applique à Mary Malone. Elle ne f... absolument rien du récit si ce n'est taper la causette avec les mulefas. Elle gagne en sagesse mais cette évolution psychologique ne passe pas par l'action, et ses méditations intérieures demeurent très schématiques. J'aimerais bien au juste savoir en quoi Mary est le nouveau Serpent de cette seconde Genèse. A part prendre soin du duo, en quoi fait-elle acte de tentation ? Cela dit, je salue là la technique de Pullman, le remake avoué de la scène de la pomme aurait pu sombrer dans le ridicule, mais la scène m'a paru touchante et belle. En fait, je trouve que le personnage le mieux traité est Mme Coulter, sans doute parce que les agents doubles, les personnages passant sans cesse la frontière bien/mal sont plus intéressants. Ses failles, ses contradictions, ses hésitations, sont parfaitement bien rendues. Asriel est toutefois plus transparent. Le pouvoir de l'amour, romantique ou parental, comme arme ultime face à la tyrannie, ici de l'Église, est un thème mille fois traité, mais la version de Pullman fonctionne à plein, son style tout en subtilité, en tension sourde, lui permet de franchir l'écueil.
Malheureusement, son anti-théisme, excellemment géré jusque-là, devient grotesque. En tant que catholique croyant, je n'ai pas été gêné par les messages antireligieux, mais Pullman me semble basculer dans l'insulte quand il décrit la religion comme fondamentalement mauvaise. Les religieux, OK, le dogme, OK, mais là il chute au niveau des pires scénaristes de films chrétiens décrivant l'athéisme comme diabolique. Pas mieux ici. Surtout, j'ai rigolé quand Malone déclare qu'elle est passée de bonne soeur croyante à athée convaincue juste parce qu'un garçon lui plaisait. Qu'on puisse perdre la foi, c'est arrivé souvent, mais en quelques secondes, sans trauma et pour quelqu'un qui avait une foi si forte qu'elle pensait dédier sa vie à Dieu, je suis désolé mais je ne trouve ça aucunement crédible.
Tout n'est évidement pas mauvais. Le talent de conteur de Pullman demeure, le worldbuilding s'étend plutôt bien avec les limites du couteau subtil, cette exploration glauque du Royaume des Morts (les harpies sont incroyables), les Gallivespiens s'avèrent des alliés de choix, petits par la taille mais d'un investissement extraordinaire. Mais en général, Le Miroir d'Ambre est un cas intéressant de livre allant globalement en decrescendo, avec une entropie générale rendant le livre de plus en plus irritant à lire. Les finales gagnent progressivement en puissance, ici le livre m'a paru au contraire devenir de plus en plus foiré. Du moins jusqu'à sa bouleversante coda, d'une amertume terrible. Bon à partir du moment où on laisse une fenêtre ouverte, je ne vois pas pourquoi en laisser une seconde serait tellement plus dramatique (1 spectre de plus va-t-il vraiment faire la différence ?), Pullman me semble chercher sa bittersweet end avec les dents. Mais je ne vais pas le nier, je suis allé me coucher hier soir le coeur gros. Décidément, après Terabithia et A Monster Calls, j'enchaîne les romans pour la jeunesse à la conclusion mélancolique et pas qu'un peu. J'ai eu la larme à l'oeil. Malgré les défauts énormes du livre, je m'étais attaché à Will et Lyra et je ne m'étais pas attendu à un épilogue aussi amer. Mais c'est fait au cordeau, avec une stupéfiante maturité chez les deux héros. Le livre m'a déçu, mais les deux derniers chapitres m'ont secoué. (**)
A la croisée des mondes (***) : Excellente trilogie tirant le meilleur parti de ses concepts étonnants, de ses jeunes personnages attachants et d'un rythme élevé qui ne rougit pas devant la violence et les twists assassins, A la croisée des mondes échoue à délivrer un dernier acte satisfaisant, malgré un magnifique épilogue.
Dernière édition par Dearesttara le Jeu 28 Mar 2024 - 14:39, édité 2 fois
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
Il y a juste un point sur lequel je me permettrai de ne pas te rejoindre quand tu dis que "il faut construire ici, sur Terre (enfin les Terres) la République des Cieux, sauf que c'est précisément le but des religions même monothéistes, qui appellent à construire le Paradis sur Terre(s)."Non, justement, et le message de Jésus me semble clair : Mon Royaume n'est pas de ce monde (Jn, 18.36).
Camarade Totoff- Prince(sse)
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Re: Romans de Fantasy
Dearesttara- Roi (Reine)
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Re: Romans de Fantasy
Notamment parce qu'il ne se se penche que sur ses protagonistes, laissant trop largement de côté les personnages secondaires. L'action se déroule également sur différents fronts set tous n'ont pas la même consistance, contrairement au final de la Roue du Temps. Ou de l'Hérésie d'Horus de manière immanente, car la fin des fins il n'y a que l'Empereur. Globalement ce dernier volet accentue les divers défauts des précédents mais parvient à faire en sorte que ses principales vertus demeurent présentes dans sa lecture, quoique amoindries. Ce n'est pas un naufrage, mais en Fantasy le fond ne fait pas tout, la forme du récit et le façonnement de l'univers comptent énormément.
Sinon Will et Lyra qui tombent amoureux, mais qui décident, pour le bien de l'Univers, de fermer les ponts entre les mondes et donc de demeurer irrémédiablement séparés, on est bien d'accord que c'est Ten et Rose avant l'heure. C'était dans un autre monde, avant Disney Who.
Vaste sujet, l'eschatologie monothéiste reste traditionnellement la Jérusalem céleste, cité parfaite offerte par Dieu à l'Humanité, mais qui sera aussi Son tabernacle, donc transcendante de notre monde. Dieu et l'Humanité y seront de nouveau réunis, comme au Jardin d’Éden : en dehors de ce monde, où l'Humanité s'en alla errer après sa révolte. Oui, tels les Elfes enfin revenus en Valinor, à travers la Voie étroite.
« L'Esprit se saisit de moi et l'Ange me transporta au sommet d'une très haute montagne. Il me montra la Ville sainte, la Jérusalem qui descendait du Ciel, envoyée par Dieu, resplendissante de la gloire de Dieu. »
Estuaire44- Empereur
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