Série "La Quatrième Dimension"
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé
Page 7 sur 11 • 1, 2, 3 ... 6, 7, 8, 9, 10, 11
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara- Roi (Reine)
- Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44 et Camarade Totoff aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dernière édition par Estuaire44 le Lun 5 Juin 2023 - 20:20, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara a écrit:J'aime beaucoup ce festival de vannes, que j'aime quand tu te lâches !
Je plussoie !
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Le pilote d'un vaisseau en route pour une mission cruciale découvre une jeune passagère clandestine. Malheureusement, par sa masse cette nouvelle venue met en péril le vaisseau, dont les ressources ont été calculées au plus juste afin qu'il puisse atteindre sa destination.
Multi adaptée et commentée, la nouvelle The Cold Equations a sa place dans la petite histoire de la SF. Publiée en 1954 dans Astounding, elle fut la première histoire de voyage spatiale où ni l'héroïsme, ni l'ingéniosité des protagonistes humains ne permirent ne surpasser de froides contraintes physiques. En plein rayonnant Age d'Or, ce réalisme aussi nouveau que cruel détona singulièrement, loin des triomphaux Space Operas d'alors. Un effet encore accentué par le glacial suicide de la jeune passagère, s'éjectant dans l'espace en ultime recours pour sauver la mission. Un choc similaire à celui suscité par la mort de la pauvre Katarina dans Doctor Who (The Daleks' Master Plan, 1964). La nouvelle fit date et est considérée comme l'un des signes avant-coureurs du bouleversement connu par la SF au cours de la décennie suivante. La légende veut qu'elle fut moins le fruit d'un auteur assez mineur (Tom Godwin) que du grand éditeur John W. Campbell, qui s'acharna à lui renvoyer le texte jusqu'à ce qu'il renonce aux astucieuses et positives conclusions alors de rigueur.
L'épisode a l'excellente idée de conserver la force brute du texte, sans lui apporter la moindre fioriture. Le fait que la conclusion se dessine progressivement en l'absence de tout Deux ex machina ou rebondissement de dernière minute, fait que l'opus n'a sans doute pas vraiment sa place au sein d'une anthologie comme the Twilight Zone, où l'on privilégie souvent le récit à chute, il s'agit d davantage de l'adaptation d'un classique littéraire. Mais tant pis, on appréciera néanmoins le jeu sensible de Christianne Hirt, ainsi que la solidité de Terence Knox, sachant parfaitement restituer le pilote se réfugiant dans la logique impavide avant de totalement craquer au moment fatidique. Peut-être parce que considéré comme de prestige (unique adaptation littéraire de la saison), la mise en scène bénéfice d'un budget clairement supérieur à la moyenne de cette saison, s'autorisant des décors et des effets spéciaux soignés. La production eut à lutter contre CBS, horrifiée par ce final, mais tint heureusement bon, offrant à cette saison l'un de ses meilleurs opus.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara et Camarade Totoff aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara a écrit:Merci pour cette critique ! Étrangement, cela me rappelle aussi On a marché sur la Lune (qui prédate la nouvelle d'au moins un an), lorsque l'ingénieur Wolff s'éjecte lui aussi dans l'espace pour permettre à ses compagnons de regagner la Terre sain et sauf. Sans doute un des moments les plus étonnamment sombres de tout Tintin. Godwin et Campbell ont-ils lu la BD ?
J'ai pensé la même chose !
Mais, j'avoue que ce fut dans un second temps.
Dans le premier, une passagère d'un vaisseau spatial, j'ai pensé à Jennifer Lawrence. Je ne sais pas si elle met en péril le vaisseau dans son film mais l'association d'idée fut bien "vaisseau spatial - passagère - péril = Jennifer Lawrence". Je dois sûrement être un mauvais esprit.
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Estuaire44 et Dearesttara aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Un jeune garçon vivant avec sa mère dans une zone rurale découvre un homme étrange inintéressant aux différents animaux. Une amitié naît, malgré la méfiance initiale de la mère. Mais l'individu est un Alien chargé de prélever des spécimen terriens. Il lui est ordonné de s'emparer de l'enfant
L'épisode joue avant tout de l'étrangeté de la situation, davantage que les récits de Spielberg et consorts de l'époque davantage orientés vers l'action. Cela fonctionne un temps, grâce à d’excellents comédiens, dont le jeune Benjamin Barrett, clairement l'un de meilleurs comédiens enfants vus dans la New Twilight Zone qui pourtant ne prolongea pas sa carrière après les 80's. On apprécie également de retrouver Steve Kanaly, le Ray Krebbs de Dallas, qu parvient à varier agréablement son jeu. Toutefois on finit par se lasser d'un épisode très statique et bavard, qui ne parvient à tenir la distance que grâce à des recours peu judicieux à de l'humour gentillet.
Voire à un début de romance de Soap-Opera entre la mère et le visiteur ! Avec comme difficultés supplémentaires que le suspense installé ne peut pas réellement fonctionner, car est inenvisageable qu'un malheur survienne à un enfant dans une série grand public d'un Network. De plus en 2023 s'installe un malaise diffus à voir un jeune garçon laissé seul avec un adulte quasi inconnu, ce qui nuit aux merveilleux que le récit désir installer. On imagine d'ici les commentaires sur Twitter si l'épisode sortait aujourd'hui... Restent de jolis paysages bucoliques, mais l'épisode ne captive pas.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Au chômage, Steve est sur le point d'être jeté à la rue avec femme et enfant. Désespéré, il s'introduit chez un milliardaire cupide pour voler quelques billets. Les deux hommes s'affrontent et Steve est touché par une balle. A son réveil, il découvre qu'il occupe désormais la place du financier.
L'épisode explore avec un certain succès le thème classique des échanges de personnalités, voire même de corps, puisque les personnages inversent purement et simplement leur place. Un choix de simplicité sans doute en partie impulsé par l'évident manque de budget (aucun effet spécial), mais qui suscite en définitive un effet très à la Twilight Zone par son aspect inexplicable survenant à un quidam. Il autorise aussi une grande présence à l'écran de l'excellent Charles Haid, très à l'aise dans ce conte social n'étant pas sans évoquer le réalisme souvent âpre de Capitaine Furillo (1981-1987), où il venait d'incarner le sympathique Andy Renko. Il faut avouer que l'on apprécie d'autant plus sa prestation que le reste de la distribution s'avère singulièrement fade.
L'opus parvient à capter l'intérêt en maintenant jusqu'au bout le suspense dont notre héros va pouvoir se sortir d'embarras. Malheureusement le récit demeure hémiplégique développant l'expérience du seul Steve, l'autre protagoniste demeurant immergé dans un coma bien pratique. Cela devient particulièrement dommageable lors d'un happy end assez tiré à la ligne. Celui-ci apparaissant d'autant plus artificiel qu'il suppose que le milliardaire se soit subitement mué en philanthrope sans aucune explication puisque ayant en fait dormi tout du long. Jusqu'à ce final décevant l'épisode aura néanmoins su pointer du doigt le peu reluisant envers du décor de la prospérité des Années Reagan.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Récemment arrivé dans un asile psychiatrique, un jeune psychologue s'intéresse au cas d'une patient exigeant de vivre dans des pièces blanches. elle lui raconte une étrange histoire : les couleurs et motifs des tapis ou des murs dissimulent des être hostiles nous observant. Elle les a vus.
La saison poursuit son bonhomme de chemin souvent parsemé de remakes ou d'exploitations de thèmes rebattus. Après l'échange de personnalités lors du précédent opus, nous retrouvons en effet ici le marronnier du psychiatre à qui un patient (ou patiente) raconte une histoire totalement délirante, mais l'est-elle vraiment ? L'anthologie y a avait d'ailleurs déjà eu recours lors du pilote de saison, The Curious Case of Edgar Witherspoon. Le schéma narratif se retrouve quasiment à l'identique, hormis le sujet de la pseudo névrose. J. Michael Straczynski a d'ailleurs l'heureuse lucidité de ne pas jouer la carte du suspense ou le twist concernant le phénomène, tant ce genre d'histoire se devine à des kilomètres.
Il privilégie plutôt l'ambiance et y parvient avec efficacité, grâce à un dévoilement savamment progressif des enjeux et en laissant visiblement carte blanche à une Deborah Raffin (Sept à la maison, série de référence) peu économe de ses effets. On appréciera en particulier la mise très inspirée d'Allan Kroeker, bien connu des Trekkies pour avoir conclu DS9, Voyager et Enterprise. Entre une caméra oppressante et de jolies trouvailles graphiques, il pimente réellement le récit. Malheureusement Straczynski dérape dans l'ornière qu'il avait su éviter jusque là, avec une conclusion en forme de twist tellement prévisible et banal qu'on en reste confondu. Par ailleurs le personnage de l'infirmière, longtemps agréablement hostile et énigmatique, ne débouche sur rien. On reconnaîtra toutefois à l'épisode d'avoir astucieusement préfiguré le brillant Flatline de Doctor Who.
Dernière édition par Estuaire44 le Ven 16 Juin 2023 - 14:42, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Obnubilé par le billard et par la célébrité un jeune joueur dédie toute sa vie à se faire un nom dans le milieu. Mais ses réussites se voient toujours classées derrière celle d'un grand joueur désormais décédé. Ulcéré, il défie le défunt, qui répond à son appel.
Nouveau remake pour cette saison 3, cette fois en provenance de l'ère Rod Serling et de manière particulièrement directe, la conservation du titre originel apparaissant d'ailleurs pleinement justifié. A l'inévitable jeu de la comparaison, c'est la version 60's qui semble remporter la partie, du moins jusqu'à la conclusion. Celle de la New Twilight Zone souffre en effet d'une manifeste perte de subtilité, aussi bien dans les dialogues que dans le jeu des comédiens. C'est particulièrement le cas concernant un jeune Esai Morales (La Bamba, 1987), dont le surjeu permanent devient vite épuisant. Il sera bien meilleur dans Titans... trente ans plus tard. Et il était bien difficile de succéder à Jack Klugman !
Toutefois, sans être (du tout!) un spécialiste de billard, il nous semble que la version du jeu retenue pour cette version, ou chacun joue à son tour comme aux Échecs, rend le spectacle plus prenant, de fait un vain suspense s'instaure. Mais le véritable atout de la version 80's réside dans la belle audace consistant purement et simplement à inverser le résultat narré par Serling. Outre la surprise pour le spectateur et la fidélité au texte initial de George Clayton Johnson, cette issue renforce la parabole du jour condamnant les ambitions obsessionnelles nous dévorant jusqu'à nous empêcher de réellement profiter de la vie. Cette fois le châtiment provient non pas d'une puissance immanente, mais bien du jeune homme lui-même, ce qui apparaît davantage intense dramatiquement.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara et Camarade Totoff aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Suite à une expérimentation, une faille ouvrant sur l'inconnu apparaît dans un laboratoire militaire. Une escouade part en exploration mais ne donne plus de nouvelles. Il est alors fait appel à un Colonel vétéran de l'US Air Force pour explorer ce qui se trouve au-delà de la Porte.
Un air de déjà-vu ? Nombre d'amateurs de SF s'amuseront sans doute en découvrant cet épisode, tant il préfigure bien entendu le film Stargate, la Porte des Etoiles (1994). Dès 1989, J. Michael Straczynski devance en effet Dean Devlin et Roland Emmerich, évidemment sur un mode simplifié, mais néanmoins avec une profusion de détails assez confondante la Porte en elle-même (certes rectangulaire ici), la projection quantique, la personnalité dépressive mais vaillante d'un autre officier, de l'US Air Force, la constitution d'une équipe d'exploration aux talents divers... et jusqu'à la campagne boisée des alentours de Toronto assez similaire à celle de Vancouver, etc. On monte assez vite dans ce train_là et la vision de l'opus en devient franchement divertissante pour un Gater invétéré, malgré l'évident manque de moyens (on reste loin du SGC !). Malheureusement, malgré toute l'indéniable astuce qu'il déploie afin d’accélérer le tempo (la technique du ouï-dire fonctionne à plein), Straczynski ne peut éviter de butter contre l'obstacle du format : une petite vingtaine de minutes c'est très peu, sans doute trop, pour installer tout une cosmogonie et en plus raconter une histoire.
Ainsi le monde sur lequel débouche la Porte, bon, c'est Walnut Grove. L'arrière fond mythico-scientifique de Stargate vaut ce qu'il vaut, mais il explique au moins vaguement pourquoi on tombe sur des sociétés en provenance du passé de l'Humanité. Ici rien de tel et personne ne justifie ou s'étonne qu'à l'autre bout de l'Univers, on ait une village agricole du XIXe siècle américain. Et puis ce monde est présenté comme un « Eden », rejoignant un certain regret du bon vieux temps déjà présent sur Serling, mais tout aussi idéalisé, en réalité. Tout en demeurant terriblement flou sur cette société, l'épisode en devient presque une brochure pour les Amish. Pour justifier le retournement final hyper rushé, on évoque l'envoi d'une bombe atomique via la Porte, élément également présent dans Stargate (oui), mais cela s'y justifiait par la menace des Serpents. Pour coloniser un monde totalement retardé scientifiquement, on ne commence pas par le transformer en désert radioactif, cela n'a aucun sens. Malgré ce manque de finition, certainement inéluctable, on se sera bien amusé devant ce qui pourrait être le pilote non diffusé de Stargate SG-1, comme on en faisait encore à l'époque avec trois bouts de ficelle.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dans un hôpital psychiatrique, un régime totalitaire torture un scientifique refusant de révéler les plans d'une abominable arme biologique. Un camarade de cellule lui révèle posséder une technique de téléportation mentale et lui propose de s'évader avec lui. Mais qui est-il vraiment ?
Sans doute l'épisode le plus soporifique de toute la nouvelle anthologie jusqu'ici. Dialogues déclamatoires au possible et personnages caricaturaux au dernier degré nous font rapidement gagner, non pas la Quatrième Dimension, m ais une quiétude bienheureuse. On profite d'autant plus de la sieste généreusement offerte par CBS que la mise en scène, au effets pourtant appuyés jusqu'au risibles et parfaitement en adéquation avec une musique envahissante, ne parvient jamais à ébrécher la qualité de notre sommeil. Le plus fabuleux dans tout ceci demeure que les auteurs Finch et Chitlik semblent bel et bien persuadés qu'un poncif absolu des séries policières ou de prison (le compagnon de cellule indic) devient comme par magie un twist étourdissant par le simple fait qu'il intervient dans une série SFFF.
C'est prendre le spectateur pour un couillon ou pour un mono-maniaque obsessionnel, au choix (tenez, moi-même je regarde un épisode de série policière trois fois par an au bas mot). D'habitude excellents, Dean Stockwell et Brent Carver ont bien compris la nature de l'entreprise et surjouent à qui mieux mieux, ils ont dû bien rigoler durant les pauses. A noter que l'on en veut à Stockwell de parvenir à insérer de l'intérêt dans ce qui était jusque là un exercice de style parfaitement maîtrisé. D'abord en devenant un nouveau comédien de l'ère Serling (A Quality of Mercy) à intervenir dans The New Twilight Zone puis en disparaissant soudainement lors d'un final enfantin, tel Al, alors même que l'épisode est diffusé seulement quelques semaines avant le lancement de Code Quantum (mars 1989). Saboteur.
Dernière édition par Estuaire44 le Mar 20 Juin 2023 - 11:46, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une Amérique légèrement futuriste est dévastée par une terrible crise économique. Sans travail et à bout de ressources, un homme n’a autre choix que de vendre des fragments de sa mémoire à une nouvelle entreprise de loisirs. Sa personnalité disparaît peu à peu, mais il décide de se révolter.
Même si l’épisode est diffusé avant Total Recall (1990), J. Michael Straczynski apparaît malgré tout moins précurseur que lors de son excursion précédente à travers la Porte des Étoiles. En effet, Souvenirs à vendre, la nouvelle originelle de Philip K. Dick, remonte aux années 60. Surtout, cette idée d’une mémoire humaine devenue comme un fichier informatique dans lequel on peut implanter ou retirer des données à volonté aura été l’un des axes fort de cette école Cyberpunk ayant tant influencé la SF des années 80. Elle est ainsi au cœur d’un de ses textes fondateurs, Johnny Mnemonic (1981), nouvelle écrite par l’un des deux Papes du Cyber et qui sera également adaptée au cinéma en 1995. L’épisode se situe donc plutôt ici dans l’air du temps, d’autant qu’il embrasse d’autres thèmes des Cyberpunks, comme la société devenue une jungle dont les mégacorpos sont les lions.
Mais l’opus ne se limite certes pas à un catalogue. Bien au contraire il apparaît à la fois comme très humain et sensible , avec un héros particulièrement émouvant. Il relève aussi davantage de la Twilight Zone que d’autres opus de cette saison, car il s’agit bien d’un simple quidam en proie à une réalité devenue folle, et non d’un prédateur urbain comme Mnemonic et consorts. C’est par ce refus de la surenchère facile que le récit de Straczynski nous séduit, par son humanisme critiquant cette horreur économique que le matérialisme des 80’s installe au cœur de nos sociétés. Le phénomène touche bien l’un des nôtres, l’empathie s’instaure aisément. En plus l’épisode bénéficie de la superbe composition de Bruce Weitz, attachant acteur de cette grande série sociale que constitua Hill Street Blues et qui comporte bien des points communs avec cet épisode. On notera aussi que Straczynski nous offre une curiosité assez rare au sein de TZ : une fin ambivalente. On ne sait pas vraiment si la destinée finale de Simon Foster est une malédiction ou une bénédiction, ce qui s’avère joliment troublant.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara et Camarade Totoff aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Cat and Mouse, ou « Ladyhawke, la femme de la nuit » (1985) revu et corrigé par les auteurs de Sabrina l’apprentie sorcière. Très dans le ton des sitcoms fantastiques Sixties (un vrai genre en soi), du moins dans sa mise en place, cette bluette pourrait demeurer mièvre ou insignifiante. Mais s’il l’est parfois, l’épisode se montre avant tout très amusant. On en apprécie la causticité de l’humour, le tout virant à une parodie de RomCom parfois très explicite (enfin un épisode de TZ où ça couche, Doctor Who invictus), avec l’agrément supplémentaire d’un final joyeusement vachard. Tout en soignant les personnages secondaires (les collègues ébahis ou jaloux), le récit soigne un duo vedette admirablement servi par les interprètes : Pamela Bellwood, en provenance de Dynasty donc à l’aise avec la dinguerie et le sexe (Dynasty c’est Dallas avec un plein saladier de coke) et l’inénarrable Page Fletcher.
Celui-ci incarne le French Lover avec le même condensé de virilité brute qu’en tant que narrateur de Le Voyageur (1984-1990), anthologie d’épouvante ayant fait les bons mauvais jours de feue la Cinq (Silvio, si tu nous lis). Des esprits ternes et compensés vous diraient que tous deux jouent comme des manches, on avouera s’être bien amusé. C’est très mauvais, mais de manière divertissante et sympathique. Au final une historiette conspuant avec bonne humeur la figure du vil séducteur, l’épisode est bien entendu l’un des rares de l’anthologie à avoir été écrit par une femme, Christy Marx. Avec parcours intéressant entre Comics, jeux et animations, elle aura participé à pas mal d’aventures depuis les 80’s. Pour pinailler, disons que tout ceci n’a pas grand-chose à voir avec The Twilight Zone et que l’anthologie devient décidément généraliste.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Avec mon actrice préférée de l'anthologie...
J'en profite pour compléter ma critique : le chat est une vedette à part entière de l'épisode, j'ai rarement vu un animal aussi expressif à l'écran. Cela en devient bluffant par moments !
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Estuaire44 et Dearesttara aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une dame âgée est fascinée par la mort au point de souvent assister aux funérailles d'inconnus. Quand un malfaiteur blessé et agonisant s'introduit chez elle, elle guette la venue du Faucheur pour lui proposer de l'emmener à la place du jeune homme.
Nouveau remake pour la New Twilight Zone, avec cette fois-ci dans le viseur un classique de l'ère Serling, Nothing in the Dark. Comme lors du précédent A Game of Pool, on apprécie vivement qu'une nouvelle approche soit tentée, au lieu de servilement imiter la précédente version. Malheureusement cette idée de substituer chez la vieille dame, non pas l'effroi envers la mort, mais plutôt le désir, ne fonctionne guère. D'abord parce que cela prive la situation d'une partie de sa puissance dramatique (quel enjeu, du coup ?), mais aussi parce que cela semble assez artificiel, le récit n'explicitant cette attraction que superficiellement. Il en va de même pour le volet plutôt à la One for the Angels, où le sacrifice face à la Mort résulte partiellement égoïste.
Il y a aussi un grand non dit dans cette histoire, qui est l'option du suicide, jamais évoquée de quelque manière que cela soit. On lui préfère la peintre d'une rencontre quasi romantique, peut-être s'agissait-il d'un tabou pour le diffuseur. La forme pose aussi problème, avec une succession de scènes figées très bavardes et poseuses, servant visiblement de véhicule pour Janet Leigh. Tout ce ci résulte plus gourmé qu'intense, même si Stephen McHattie se montre davantage incisif dans sa version de Mister Death. La conclusion présente au moins le mérite de la cohérence, les mateurs de Supernatural pourront s'amuser à y voir comme une antithèse absolue de Appointment in Samarra (6-11), où Death et Tessa proposent une option similaire à Dean.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Une épidémie rendant les gens aveugles se développe très rapidement Une infirmière suspecte qu'il ne s'agit pas d'une maladie, mais d'un châtiment divin, punissant les humains pour leur égoïsme.
Many, Many Monkeys représente une situation particulière , puisqu'il s'agit non pas du remake d'un épisode de l'ère Serling, mais de la concrétisation d'un scénario de William Froug qui avait été acheté, puis rejeté, par CBS, pour la dernière saison de cette période (1964). Difficile de dire ce qui a été modifié dans cette version 80's, mais on comprend sans peine que l'aspect glacial du récit ait pu rebuter le Network. Tout au long d'un huis clos maintenu dans les couloirs grisâtres d'un hôpital, la description au combien clinique du développement de la maladie insuffle une authentique angoisse.
Ce sentiment se voit d'autant plus renforcé que le récit est ponctué par plusieurs tranches de vie pointant le manque d'humanité du système de santé, mais aussi souvent des patients eux-mêmes. De quoi donner corps à l'hypothèse de l'infirmière, qui elle préfère se réfugier dans la mécanique de son travail, refusant toute réelle empathie avec les malades. La résolution de l'affaire résonnera particulièrement car préfigurant l'une des hypothèses émises concernant la propagation du COVID. Hélas achevé par une chute passablement prévisible, l'épisode constitue une efficace variation sur le thème de The Monsters Are Due on Maple Street, voyant une Humanité réagir bien médiocrement à un drame la semblant la dépasser.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dans un bar country, un homme attend l'arrivée de sa femme et de l'amant de celle-ci, prévoyant de les assassiner. Soudain il se rend compte que le chanteur aveugle du bar interprète une chanson qui raconte son histoire et ce qu'il s'apprête à commettre.
L'épisode nous vaut quelque jolies chansons country traditionnelles, au point de figurer comme un quasi épisode musical, du moins dans sa première partie. Interprétées par le chanteur Folk Sneezy Waters, très populaire au Canada pour ses multiples émissions radio et télé, elles s'avèrent d'une écoute très agréable. De plus le sujet du récit (amours malheureuses, jalousie et drame) coïncident très bien avec les thèmes Country, Cf Jess-Belle. Dans le rôle du mari on a aussi le plaisir de retrouver le toujours excellent Ben Murphy, visage régulier des séries US des années 80 et 90, nostalgie quand tu nous tiens.
Bien entendu les amateurs d'Angel auront aussi le plaisir d'y déceler comme une prémonition du Don anagogique de Lorne et de son Caritas, le meilleur café-concert des séries télé (avec celui d'Ally Mc Beal !). Et c'est à peu près tout ce que nous propose cet opus peinant à trouver un second souffle avec une mise en place réussie. Le chanteur et le mari se contentent essentiellement de ressasser des évidences. Il s'avère aussi assez dérisoire de jouer la carte du suspens quant à la décision finale du mari, une fois que, disons, un Ange, lui ait révélé l'horreur de son acte, les conséquences pour lui, mais aussi qu'il se trompe sur toute la ligne concernant la fidélité de sa femme, excusez du peu. Pas désagréable, mais anodin.
Dernière édition par Estuaire44 le Dim 25 Juin 2023 - 22:33, édité 1 fois
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Un escroc de petite envergure parie l'argent de son patron gangster dans une course de chevaux. Il a auparavant pris la précaution de vendre son âme à un démon pour s'assurer du résultat. L'opération tourne au fiasco, mais le gangster choisit de s'en prendre au démon plutôt qu'à son sous-fifre.
On ressent la même impression que lors de l'opus précédent : des débuts prometteurs mais un manque de substance par la suite. Avec ici la déception supplémentaire qu'il s'agit ici de l'unique participation de Harlan Ellison à la saison, et que l'auteur nous a habitué à bien mieux. Cet affrontement entre gangster et démon multiplie en effet l'humour quelque peu balourd et les facilités scénaristiques, à commencer par la personnalité improbable du gangster. Non seulement il est très à l'aise dans le Surnatural, mais aussi on se demande bien pourquoi il n'est pas plus en colère contre sons sous-fifre, qu'il entreprend tout bonnement de sauver.
Cela ne se passerait certes pas de la sorte avec Tony Soprano (encore que...). Le plus triste demeure que la chute finale, en rajoutant une couche de flou, a moins pour objet de susciter un choc que de botter en touche concernant toutes ces invraisemblances. Dialogues et interprétation ne brillent pas non plus par leur finesse. En fait on renoue ici avec les épisodes comiques parfois infantiles de l'ère Serling, alors-même que cette période nous avait proposé un opus bien plus mémorable et subtil concernant démons et gangsters, avec A Nice Place to Visit.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Camarade Totoff- Prince(sse)
- Age : 44
Localisation : Vitry sur Seine
Date d'inscription : 26/02/2015
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Dearesttara- Roi (Reine)
- Age : 33
Localisation : Charenton (94)
Date d'inscription : 08/02/2010
Estuaire44 aime ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara et Camarade Totoff aiment ce message
Re: Série "La Quatrième Dimension"
Un homme découvre une caméra chez lui et s'aperçoit que toute sa vie fait l'objet d'une émission télévisée en direct, très populaire dans tout le pays. Même on épouse le savait. Quand il se rebelle, il est convoqué d'urgence par la production. Des Hommes en Noir viennent le chercher.
A l'occasion de son ultime épisode écrit pour la New Twilight Zone, J. Michael Straczynski frappe réellement un grand coup, avec l'un des épisodes les plus irrésistiblement et férocement drôles de l'anthologie (avec la Geekerie en folie de A Day in Beaumont). Il renoue ici pleinement avce son don d'anticipation manifesté lors de l'épisode Stargate. En effet, si elle née durant les 70's, ce sont bien les 80's qui voient la téléréalité exploser sur les écrans américains, mais l'auteur invente ici tout simplement la téléréalité d'enfermement, avec son récit centré sur le domicile du protagoniste et ses multiples caméras cachées. Et ce une pleine décennie avant Endemol et Big Brother (1999).
Et puis, bien sûr l'épisode prend place des années avant ce chef d'œuvre que constitue le Truman Show (1998). Mais la comparaison s'arrête ici : là où le film optait pour l'émotion et la révolte, l'épisode déploie un humour cynique de chaque instant débouchant sur une conclusion radicalement différente. Contrairement à des opus écrits par d'autres cette saison, Straczynski a la lucidité de ne pas se disperser dans une histoire qu'il n'a pas l'espace pour bien raconter. Au contraire, il se contente d’égrainer les différentes facettes de son idée avant une résolution des plus rapides dès lors qu'on parle oseille. Cela nous vaut une succession de scènes hilarante et souvent écrites au bazooka, fustigeant l'avidité et le cynisme du système, auquel se rallie bien entendu le protagoniste (argent facile, popularité, public féminin... passionné).
On renoue bien, enfin, avec les fables « à la Twilight Zone ». L'épisode fustige aussi bien la matérialisme des 80's que la propension humaine à demeurer au centre de sa propre existence, quelles que soient les circonstances. Au passage on observe que l'émission est présentée comme passant sur le Câble, alors que l'anthologie est diffusée par un Network, pas fou le Straczynski. On avouera largement préférer cet hilarant pamphlet n'ayant aucune scène de trop, au faiblard, délayé et onaniste Joan Is Awful, le récent pilote de la nouvelle saison de Black Mirror. Un pensum, mais avec Salma Hayek, ce qui change la donne, c'est vrai.
Estuaire44- Empereur
- Age : 55
Localisation : Villejuif (94)
Date d'inscription : 10/04/2007
Dearesttara aime ce message
Page 7 sur 11 • 1, 2, 3 ... 6, 7, 8, 9, 10, 11
» Série "Equalizer"
» Série "Les Gens de Mogador"
» Série "Les Rues de San Francisco" - The Streets of San Francisco
» Série "Au-delà du réel" - la série d'origine
CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR - LE MONDE DES AVENGERS :: Les SÉRIES TÉLÉ, FILMS, ACTEURS, ACTRICES & autres Artistes :: Les Séries Télé